
Les travaux de la première édition de « BOAD Development Days » ont pris fin, jeudi 13 juin 2025, à Lomé, à la grande satisfaction du président de la Banque Ouest-Africaine de Développement (BOAD), par rapport à la richesse des échanges, du partage d’expériences, des résolutions et modèles de financement proposés par les participants pour mieux accompagner l’institution financière communautaire à mieux s’y prendre. Placée sur le thème « Financement de la transition énergétique et de l’agriculture durable : défis, opportunités et solutions », la dernière journée de « BOAD Development Days » a connu la présence du Premier ministre du Niger, ministre de l’Economie et des Finances, M. Ali Lamine Zeine.

Pr Lassina Zerbo le nucléaire civile est une opportunité pour booster le développement énergétique
« Je suis reconnaissant et humble devant la richesse des échanges approfondis la richesse notamment sur le nucléaire, les start-ups et les mécanismes innovants de financement à l’issue des travaux », a déclaré le président de la Banque Ouest-Africaine de Développement (BOAD), M.Serge Ekue,à clôture, jeudi 13 juin 2025, des travaux de la première édition de « BOAD Development Days ». Une rencontre de haut niveau qui a permis, pendant deux jours, aux experts en énergie et agriculture, aux financiers internationaux et aux conférenciers d’apporter leurs expériences et expertises sur le financement du développement agricole et de l’énergie dans la zone UEMOA. Les discussions ont fait ressortir les défis majeurs auxquels est confrontée la zone UEMOA, notamment la difficulté d’accès au financement, le changement climatique, l’accès universel à l’électricité, la sécurité alimentaire, la souveraineté alimentaire, la professionnalisation de l’agriculture, l’accès aux intrants, la conservation et transformation des produits agricoles, la disponibilité et l’accessibilité de l’énergie, la maîtrise de l’eau, etc.
Promotion de l’énergie nucléaire civile
Selon le Pr. Lassina Zerbo, qui a fait une communication sur « le financement de la transition énergétique et de l’agriculture durable : défis, opportunités et solutions », l’énergie nucléaire civile est une opportunité d’énergie propre qui permet de renforcer les besoins énergétiques et de répondre à la problématique de l’industrialisation avec une source d’énergie fiable, propre. C’est aussi une énergie qui permet à l’agriculture d’avoir une infrastructure puissante pour se professionnaliser. « L’espace communautaire a besoin du nucléaire, pour aller vers un mix énergétique qui nous ferait dépasser, non seulement la crise énergétique, mais aussi être en phase avec la problématique du changement climatique », a relevé Pr Zerbo, avant d’inviter les décideurs à instaurer une coalition institutionnelle internationale, pour développer une philosophie, une culture du nucléaire civil et de mettre en place des instruments qu’il faut, notamment des fonds régionaux pour former l’expertise, dérisquer le secteur et financer, dans la durée, des projets du nucléaire civil, afin de soutenir l’industrialisation de l’espace communautaire.

M. Ali Lamine Zeine ( 1e plan, 3e de la gauche)
S’agissant du panel sur « les défis de la souveraineté alimentaire dans l’UEMOA par une agriculture durable et résiliente face au changement climatique », les experts ont mis en exergue les défis de l’agriculture, les opportunités et les pistes de progression qu’il faut emprunter pour ne pas léguer à la génération future la contrainte alimentaire dans l’espace sous régionale. Les principaux défis relevés sont, d’abord, de produire assez pour nourrir les populations, de transformer les produits agricoles pour augmenter la valeur ajoutée et réduire les pertes des produits, de mettre assez de moyens financiers et techniques pour maitriser les produits contre le changement climatique. Pour une agriculture durable et résiliente, les panélistes estiment qu’il fautdisposer de l’énergie suffisante pour moderniser, transformer et assurer aux acteurs du secteur agricole les moyens qu’il faut pour leur permettre de produire dans les meilleures conditions. Ils ont évoqué aussi la qualité des semences, des fertilisants, du conseil des acteurs sur le terrain pour leur permettre de mener une activité professionnelle responsable et de vivre sainement de leurs produits, etc.
Importance d’accès au financement
« Je lance un appel à une prise de conscience continentale, car quand Dieu vous a tout donné, vous risquez de devenir paresseux. Or, ceux qui n’ont rien sont contraints d’être ingénieux. Nous devons penser autrement, prendre des risques, être contracycliques comme la BOAD. Par ailleurs j’annonce la pérennisation de ces journées, convaincu que le progrès viendra par l’expertise, le savoir et la technicité, en abordant les enjeux de manière sectorielle et transversale. Nous allons poursuivre cette approche, dans un monde en pleine mutation, où le multilatéralisme est remis en question, tout en comptant sur les capacités d’adaptation de la BOAD. Nous sommes des acteurs de la mondialisation. Nous poursuivrons nos efforts tant que nous n’aurons pas réglé nos problématiques liées à l’énergie, à l’agriculture, à l’habitat, à l’habitat social, à la santé et à l’éducation », a laissé entendre le président de la BOAD, M.Serge Ekue, dans son mot de clôture, soulignant que ce qui importe, « c’est l’avenir : l’avenir de nos enfants, l’avenir de nos petits-enfants ». Pour faire face aux difficultés de financement, il a invité tous les acteurs des secteurs énergétique et agricole à saisir les opportunités offertes par les mécanismes de financement vert, la finance climatique et les innovations technologiques, à travers des partenariats public-privé.
Moussouloumi BOUKARI
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