L’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO), en collaboration avec le ministère de l’Education nationale, organise, depuis le 27 novembre 2025, à Lomé, un atelier de lancement de l’initiative « passeport de qualification de l’UNESCO (UQP) ». Il s’agit d’un mécanisme qui va permettre de rendre le système d’enseignement supérieur beaucoup plus inclusif, avec un meilleur accès des personnes en situation de vulnérabilité, de déplacement et de migration.

Une vue des acteurs de mise en œuvre du passeport de qualification de l’UNESCO au Togo.
Le Togo s’apprête à lancer son initiative « passeport de qualification de l’UNESCO (UQP) », un mécanisme inclusif destiné à renforcer les politiques, législations et stratégies nationales, en vue de l’amélioration de l’accès à l’enseignement supérieur pour les populations touchées par les crises. Il s’agit de mettre en place des dispositifs qui vont permettre aux personnes en situation de vulnérabilité, de déplacement et de migration de reprendre leur parcours académique et, éventuellement, de pouvoir s’insérer dans le secteur productif.
La spécialiste de Programme Education au bureau régional multisectoriel de l’UNESCO pour l’Afrique de l’Ouest, Mme Régine Priso, souligne que l’enseignement supérieur n’est pas épargné par le phénomène contemporain de déplacements forcés des populations à l’intérieur et à l’extérieur de l’espace national.
Plusieurs jeunes femmes et hommes, parfois issus des groupes sociaux les plus vulnérables, sont contraints d’interrompre ou d’abandonner leurs activités académiques ou professionnelles.
Selon Mme Priso, comme beaucoup de pays de la sous-région, le Togo fait face au phénomène de déplacements de populations ou de migrations, en raison de conflits multiformes affectant des pays d’Afrique de l’Ouest et du Sahel. Le Togo est amené à accueillir un nombre significatif de personnes déplacées et de réfugiés, en quête de conditions de vie plus stables.
Selon le rapport des statistiques du recensement général des déplacés au Togo établi, en mars 2024, les Régions des Plateaux, de la Centrale, de la Kara et des Savanes ont enregistré 47.597 personnes, dont 38,64% d’hommes et 61,36% de femmes en situation de déplacement forcé. Une autre donnée intéressante concerne la répartition par groupe d’âges, car selon ce rapport, 21.904 personnes adultes déplacées ont un âge supérieur ou égal à 18 ans. « Il peut arriver que des jeunes issus de ces groupes de populations rencontrent des obstacles pour mener, à terme, leurs parcours d’éducation, de formation, ou à s’insérer dans le secteur productif et le marché du travail », a-t-elle fait remarquer.
Pour le ministre délégué charge de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Pr Gado Tchangbédji, ce projet, conçu pour faciliter la mobilité et la reconnaissance des qualifications à travers le monde, en général et au Togo, en particulier est plus qu’un simple outil. Il est un levier de développement pour les déplacés et les futurs professionnels. Il témoigne de la vision de l’UNESCO de construire un espace d’apprentissage partagé et de garantir que chaque réfugié puisse faire reconnaître ses acquis, où qu’il soit dans le monde.
Le ministre a convié l’équipe technique en charge de la mise en œuvre de cet outil à le soutenir. Car il sert à reconnaître les qualifications académiques, professionnelles et techniques des réfugiés et des migrants vulnérables. « Vous serez responsables de la formation des évaluateurs de diplômes sur la méthodologie de l’UQP et veillerez à la bonne application des procédures d’évaluation qui impliquent l’examen de documents et des entretiens structurés. Ensemble, nous avons le devoir de garantir que le Passeport de Qualification de l’UNESCO soit un outil efficace et fiable. C’est par notre collaboration que nous pourrons relever ce défi et ouvrir de nouvelles perspectives pour nos diplômés », a-t-il souligné.
Françoise AOUI
RSS