Une réunion d’échanges a réuni autour du ministre des Finances et du Budget, Essowè Barcola, le commissaire général de l’Office togolais des Recettes (OTR), Yawa Tsègan, le président du Conseil national du patronat, Coami Tamegnon, et les responsables des principales entités du secteur privé.
La rencontre qui a eu lieu, vendredi 19 décembre 2025, à Lomé, a contribué à raffermir les liens de confiance entre l’OTR et les acteurs du secteur privé, permettant de bâtir un partenariat fiscal plus serein et constructif. Les discussions se sont tenues à huis clos, offrant un cadre propice à un dialogue franc et direct entre les différentes parties prenantes.

Les premiers responsables des différentes entités du secteur privé.
L’objectif de la rencontre entre l’Office Togolais des Recettes (OTR) et le secteur privé est de renforcer la confiance mutuelle, de lever les incompréhensions et de clarifier les zones de friction liées aux réformes fiscales. Il s’est agi aussi de jeter les bases d’un nouveau partenariat basé sur le dialogue, la transparence et le respect des obligations fiscales. Ceci, afin de consolider la contribution du secteur privé à la croissance économique nationale.
Des propositions concrètes ont été formulées pour renforcer l’adhésion du secteur privé à ses devoirs fiscaux, mais aussi pour veiller à ce que l’action de l’OTR tienne compte de la réalité économique des entreprises, dans le but de préserver leur pérennité.
Parmi les propositions phares évoquées, la mise en place d’un guichet unique pour faciliter une comptabilité régulière et réduire les risques fiscaux, l’accompagnement des établissements privés d’enseignement supérieur, en prévision de l’arrivée de 200.000 nouveaux bacheliers dans les cinq prochaines années. Comme propositions, on note aussi, l’humanisation de l’impôt, parce qu’il est temps que le contribuable trouve un intérêt à payer ses impôts avec confiance et fierté, puis l’élargissement de l’assiette fiscale.
A l’issue des échanges, le ministre des Finances et du Budget, M. Essowè Georges Barcola, a exprimé sa satisfaction de voir enfin se tenir cette réunion tant attendue, tout en rassurant que les préoccupations soulevées seront dûment prises en considération par le gouvernement. Il a souligné l’importance du secteur privé dans la dynamique économique nationale, sa contribution au PIB et sa participation active à la création de la richesse nationale.
Le ministre a rappelé l’importance que le Président du Conseil, Faure Essozimna Gnassingbé, accorde au secteur privé, le qualifiant de véritable moteur de la croissance nationale. Il s’est dit convaincu que ces échanges vont permettre de poser les bases d’un nouveau départ dans les relations avec les opérateurs économiques. M. Essowè Barcola a néanmoins appelé ces derniers à respecter leurs obligations fiscales. « Nous avons besoin de vous, parce que vous êtes les porteurs de l’emploi. Mais, vous devez aussi faire votre part, notamment en vous conformant aux exigences fiscales », a fait noter le ministre. Il a, par ailleurs, insisté sur la nécessité de renforcer les capacités des entreprises, notamment dans le domaine de la comptabilité, pour éviter les malentendus avec l’administration. Le ministre, pour finir, a encouragé les chefs d’entreprise à utiliser le numéro vert mis à disposition par l’OTR, pour signaler toute difficulté, dans un esprit de transparence et de collaboration.
Pour sa part, le directeur général de l’Ecole supérieure des Affaires (ESA), M. Charles Birregah, a remercié le ministre des Finances et du Budget, et à travers lui, le président du Conseil, grâce à qui cette réunion a pu avoir lieu. Il a reconnu qu’il existait un déficit de communication entre le secteur privé et l’OTR et que cette rencontre a été l’occasion de lever de nombreuses ambiguïtés qui, auparavant, ont contraint bon nombre d’entreprises à fermer leurs portes, à cause de pratiques perçues comme excessives ou mal comprises.
M. Birregah a salué l’engagement du ministre, qui a annoncé la tenue des réunions sectorielles, dès le premier trimestre 2026. Lesquelles rencontres vont permettre de dresser un bilan, de dégager des conclusions communes et de renforcer le dialogue, afin que les entreprises puissent s’acquitter de leurs obligations, sans craindre leur fermeture.
Pour M. Birregah, sur 127.000 entreprises recensées par la Chambre de Commerce, seulement 20.000 sont formalisées. L’écart est préoccupant et il faut des stratégies pour intégrer ces entreprises dans le circuit formel. Il a souligné la volonté du secteur privé à accompagner l’Etat dans cette transformation. Car un Etat fort a besoin d’un secteur privé fort et un secteur privé fort a besoin d’un cadre fiscal juste, humain et prévisible.
Bernadette A. GNAMSOU
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