Xiaqi, petit village coquet au flanc des montagnes verdoyantes du bourg de Xiabaishi dans la préfecture de Ningde abrite depuis la fin des années 90 des pêcheurs et leurs familles. Vivant jadis dans des embarcations de fortune en mer, à la merci des intempéries, ces hommes et femmes ont été réinstallés sur la terre ferme à la faveur de la politique de lutte contre la pauvreté du Président Xi Jinping et du Parti Communiste Chinois (PCC). Aujourd’hui, pour cette population de près de 3000 âmes tirée de la précarité, la pauvreté n’est plus qu’un lointain souvenir.
« Avant, nous n’avions pour toute richesse au monde qu’un vieux bateau en mer. Nous allions à la pêche avec, et il nous servait en même temps de maison. Nous n’en descendions que pour échanger sur la berge nos poissons contre de l’argent et des produits. Nous ne pouvions pas éduquer nos enfants, ni avoir accès aux soins de santé s’il nous arrivait à être malades. Nous ne pouvions pas non plus pratiquer la pêche en haute mer et augmenter nos rendements parce que nos bateaux étaient fragiles et ne pouvaient pas résister à la furie des orages. La vie était très difficile», raconte François, un pêcheur sexagénaire aux cheveux grisonnants. « Depuis que nous avons été relogés dans ce village, toutes ces difficultés sont derrière nous. Nous pouvons dormir dans des chambres électrifiées, chauffées ou climatisées selon les saisons. En plus de la pêche en mer, nous pouvons aussi faire de la pisciculture, de l’élevage, de la culture maraichère et du commerce pour augmenter nos revenus », ajoute t-il. Trois centres de soins sont désormais opérationnels dans le village, rappelle de son côté Mme Zheng Yuée, membre du comité provincial du PCC à la délégation de 24 journalistes de 12 pays d’Afrique francophone en visite dans la localité. Il a fallu trois ans, de 1997 à 1999, pour construire ce village, raconte Mme Zheng insistant sur le travail d’encadrement des populations par le comité local du PCC. Avec le soutien du gouvernement et du parti qui ont fait de l’éducation une priorité, près de 200 étudiants issus de Xiaqi sont actuellement à l’Université, témoigne Mme Zheng qui explique que toutes ces initiatives font partie d’une vision du PCC qui veut qu’en 2020, tous les Chinois atteignent une vie de moyenne aisance, que tous les chinois, soient à l’abri de la pauvreté et de la précarité. Le village de Xiaqi et beaucoup d’autres dans la province de Fujian, sont des exemples concrets de l’expression de cette ambition et la stratégie des autorités n’est pas de mettre les populations dans une position d’assistanat, mais de les aider à se prendre en charge, souligne Mme Zheng, rappelant l’adage, « si tu me donnes du poisson, c’est bien. Mais si tu m’apprends à pêcher, c’est mieux ». L’élimination de la pauvreté, surtout dans les zones rurales, reste un défi de taille que veulent relever le PCC et le peuple chinois. Le président Xi Jinping, dans un livre consacré à la question et intitulé « Sortir de la pauvreté », est formel : « Le cercle vicieux pauvreté, mauvaises conditions sanitaires-maladies-pauvreté doit être brisé ». Nous devons arriver à créer le miracle d’un faible oisillon devenant le premier à prendre son envol, écrit-il, appelant ses compatriotes à ne compter que sur eux-mêmes, sur leurs propres efforts. « Par rapport aux pays développés du monde, la Chine reste en retard dans certains domaines », reconnait le président chinois qui exhorte à des actions urgentes pour « sortir le plus vite possible le pays de la pauvreté et à le faire entrer dans le concert des pays développés ». Le président Xi Jinping qui a vécu et travaillé pendant plusieurs années comme cadre du PCC dans la province de Fujian a souvent déploré la pauvreté dans certaines régions de la province devenue le berceau de sa pensée et le déclic de la naissance de son livre.
Sortir la Chine de la pauvreté, est une œuvre de longue haleine, fait remarquer pour sa part M. Wang Tianning, directeur général adjoint du bureau provincial du ministère des affaires étrangères de Fujian. C’est un processus qui nécessite de la volonté, du courage et de la persévérance, dit-il. Manger à sa faim, se vêtir, accéder à un logement décent, avoir accès à l’éducation, aux soins de santé, aux toilettes publiques, aux moyens de transports publiques, aux infrastructures de bases, sont autant d’indicateurs qui attestent selon M. Tianning de la sortie d’un village de la pauvreté. Et sur ce plan, la Chine avance et va vers son objectif d’une société de moyenne aisance en 2020 et l’édification intégrale de la société de moyenne aisance c’est-à-dire, une société à un niveau de développement « équilibré, coordonné et durable ». Cette voie pour l’éradication de la pauvreté est spécifique à la Chine et son succès surtout, dans les zones rurales requiert l’implication des cadres du parti vivant dans les villes. « Moi, en tant que cadre du parti, vivant à Fuzhou, je retourne au moins deux fois par mois au village pour écouter les miens et voir comment les aider à résoudre leurs préoccupations », confie M. Wang Tianning.
La lutte contre la pauvreté n’est qu’une des étapes menant vers le rêve chinois, explique M. Shi Guohui, directeur général adjoint du Bureau de coordination des affaires étrangères du Département international du Comité Central du PCC, initiateur avec le Quotidien du Peuple du voyage d’études des médias africains. « Le rêve chinois, c’est la réalisation du grand renouveau de la nation chinoise », précise M. Shi Gohui avant de dresser le calendrier « En 2021, à l’occasion du centenaire de la fondation du PCC, l’édification intégrale de la société de moyenne aisance sera parachevée ; en 2035, la modernisation sera accomplie pour l’essentiel ; en 2049, à l’occasion du centenaire de la fondation de la République Populaire de Chine, celle-ci deviendra un grand pays socialiste beau, moderne, prospère, démocratique, harmonieux et hautement civilisé, réalisant ainsi le rêve du grand renouveau de la nation chinoise ». En définitive, le rêve chinois a pour connotation essentielle la prospérité du pays basée sur des actions concrètes. « Le rêve chinois n’est pas un château en Espagne, ni un mot d’ordre creux. L’aspiration du peuple à une vie meilleure est l’objectif de lutte du PCC », assurent les dirigeants chinois.
Anoumou KATE-AZIAGLO
A propos de la province de Fujian
La province de Fujian est située sur le littoral sud-est de la Chine en face de l’île de Taiwan. Elle a une superficie terrestre de 124 000 km2 et un espace maritime de 136 000 km2. Sa population est évaluée à 38,74 millions d’habitants. Elle a sous son administration 9 municipalités, telles que Fuzhou, la capitale, Xiamen, Zhangzhou Quanzhou, Sanming, Putian, Nanping, Longyan et Ningde, ainsi que la zone pilote intégrée de Pingtan et 85 districts.
Fujian est le point de départ de la Route de la Soie maritime, et un des principaux foyers d’émigration de la Chine. Plus de 15, 8 millions de ressortissants chinois, plus d’un million des chinois de Hongkong et de Macao, ainsi que 80% des chinois taïwanais sont d’origine de la province de Fujian. La province possède un climat subtropical océanique de mousson et possède des produits très variés, et des dizaines de ressources minières. Fujian est connu comme le « Trésor vert du sud de la Chine » avec un taux de couverture forestière de 66, 8%, classé au premier rang national. Elle est un grand carrefour économique, social et culturel de la Chine.
La ville de Fuzhou, est le centre politique, économique et culturel de la province de Fujian. Elle s’étend sur 12 000 kilomètres carrés avec une population de 7,5 millions d’habitants. La ville abrite le siège de nombreuses grandes entreprises parmi, lesquelles, le « Fujian Construction Engineering Group (FCEC) », spécialisé dans l’architecture et le bâtiment. Ce groupe a réalisé au Togo de nombreux ouvrages dont le Palais des Congrès de Lomé. Il est également présent dans plusieurs pays d’Afrique
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