Santé

Défis liés à la prise en charge des maladies mentales

SG Wotogbé (2e de l gauche). A A sa gauche, on reconnait le professeur Dassa
Défis liés à la prise en charge des maladies mentales

La Société Togolaise de Santé Mentale (SOTOSAM) tient, depuis lundi 29 septembre 2025, son troisième congrès à Lomé, sous le thème, « Les maladies mentales dans l’ordre des maladies somatiques ». L’assise, couplée des premières journées scientifiques, se veut un cadre d’échanges entre les professionnels de la santé, sur leurs pratiques, afin de contribuer à la formation continue des prestataires des soins de santé mentale.

Participants à la rencontre.

Comment diagnostiquer très tôt une maladie dans le corps qui se manifeste par des symptômes psychologiques ? Comment dépister une complication psychologique d’une maladie dans le corps ? Comment une maladie chronique, comme la tension, le cancer, le diabète, non prise en charge à temps peut amener l’individu à développer une dépression par exemple ?  Désormais, psychiatres, pédopsychiatres, médecins généralistes et autres spécialistes, étudiants en médecine, masters de santé mentale, infirmiers, sages-femmes de dix pays d’Afrique centrale et de de l’Ouest, de la France et de la Belgique posent le bon diagnostic. Ce, après trois jours d’échanges au cours du congrès, co-organisé par Société Togolaise de Santé Mentale (SOTOSAM) et l’Association Santé Mentale Développement de la diaspora.

La rencontre permet aux participants de mieux appréhender les meilleurs traitements multidisciplinaires, à travers des partages d’expériences. « Nous avons remarqué que beaucoup de maladies dans le corps se compliquent en maladies psychiatriques ou psychologiques. Et d’un autre côté, nous avons remarqué que beaucoup de maladies mentales ou psychiques se retrouvent dans les consultations chez l’infirmier, chez le médecin généraliste. Cependant, on n’arrive pas à les dépister très tôt. Ce qui fait qu’elles peuvent s’aggraver rapidement. Le troisième élément, c’est que les deux maladies (cerveau et du corps) se conjuguent et conduisent à un pronostic très mauvais, c’est-à-dire le traitement devient plus difficile », a expliqué Dr Dassa Kolou Simliwa, président du comité d’organisation du congrès.

A l’ouverture de la rencontre, le secrétaire général du ministère en charge de la Santé, Dr Wotogbé Kokou, a loué cette initiative qui permet de mettre en lumière le lien entre les maladies mentales et les maladies somatiques. Car les dernières sont quelques fois influencées par les facteurs mentaux.

 Pour M. Nubukpo Phillipe, professeur de psychiatrie et d’addictologie au Centre Hospitalier d’Esquirol en France, la maladie mentale est une des grandes causes de perte de qualité de vie, de décès prématurés et donc de problèmes économiques. Puisqu’elle touche les gens à un moment de leur vie où ils sont plus productifs. Cette rencontre, selon lui, est aussi l’occasion d’aller vers les populations, pour dépister les maladies mentales chez les gens qui n’ont pas accès aux soins facilement. C’est donc une équipe d’experts qui va se déplacer près des populations qui sont en souffrance et qui souvent ne le savent pas, ou qui ne peuvent pas accéder aux soins psychiatriques. « L’idée, c’est d’améliorer la santé générale de la population et la situation générale du pays. A cet effet, les consultations foraines seront organisées, à partir de demain jusqu’au 3 octobre, dans les centres de santé et unités de soins périphériques, pour consulter les masters en santé mentale ou les médecins psychiatres ou les médecins généralistes à Agou et à Kpélé. Nous tenons ces actions, depuis vingt ans et des professionnels de terrain prennent le relais de la prise en charge de ces patients ayant été diagnostiqués de troubles mentaux graves », a- t-il fait savoir. Selon lui, les maladies mentales sont soignables comme celles du corps, et ne sont pas liées la magie, à la sorcellerie ou à la religion ; il existe des médicaments confortant la démarche de soins.

Yankolina M. TINGAENA

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