L’idée géniale de créer une monnaie commune de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se heurte, depuis quelques temps, à des difficultés de mise en œuvre. C’est le motif principal de la réunion de la Task Force présidentielle tenue le mardi 24 octobre 2017, à Niamey, capitale du Niger. Quatrième du genre, cette rencontre de haut niveau a réuni plusieurs chefs d’Etat dont le président de la République, Faure Essozimna Gnassingbé du Togo, président en exercice de la CEDEAO. Les travaux se sont déroulés à huit clos, au palais des Congrès de Niamey et ont permis de donner les instructions et orientations aux présidents Issoufou Mahamadou du Niger et Nana Akoufo Addo Dankwah du Ghana sur ce qu’il faut pour parvenir à l’horizon 2020 à cette monnaie unique de l’espace CEDEAO.
La Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a initié un programme initié pour adopter une monnaie unique capable de renforcer plus l’intégration régionale. Après trois réunions du comité de haut niveau, organe chargé de piloter le processus de mise en œuvre, le rêve d’une monnaie unique communautaire n’est pas encore permis. Soucieux de réussir ce projet, les dirigeants de la CEDEAO ont tenu, hier, à Niamey, au Niger, la quatrième réunion du même genre, pour s’entendre sur la meilleure manière de procéder, en vue d’y parvenir à l’horizon 2020. Le chef de l’Etat togolais, Faure Essozimna Gnassingbé, président en exercice de la CEDEAO était de la partie, afin de traduire son engagement à œuvrer davantage pour que la vision d’une CEDEAO des peuples et des espaces économiques uniques soit une réalité. Une vision que partage entièrement son homologue, Issoufou Mahamadou du Niger, co-président du comité de haut niveau chargé de la mise en œuvre de la Task Force présidentielle sur le programme de la monnaie unique de la CEDEAO. Celui-ci, dans son discours d’ouverture, a exprimé sa gratitude au président, Faure Essozimna Gnassingbé pour sa participation à la création d’une monnaie commune, outil d’intégration régionale et de développement. Le président du Niger condamne les agressions terroristes, les actes de banditisme et tout ce qui remet en cause le climat socio-politique paisible dans l’espace. « Pendant que nous travaillions à renforcer l’intégration de nos Etats dans tous les domaines, des forces centrifuges et obscures rament à contre-courant et cherchent à déstabiliser par des actes de terreur et de barbarie », a-t-il laissé entendre. Que ce soit à propos de Mogadiscio, en Somalie, de Maiduguri, au Niger et ailleurs, le président Issoufou Mahamadou a souligné que de telles attaques sont une parfaite illustration des drames qui se jouent dans les pays. Pour lui, il s’agit des freins à l’intégration attendue. L’orateur a rappelé que le programme de la monnaie unique a été adopté en 1987. Ce projet a été relancé en 2007 par la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement qui a demandé à la Commission de la CEDEAO d’examiner le processus de l’intégration monétaire. La mise en œuvre, a-t-il poursuivi, a abouti, le 25 mai 2009, à l’élaboration et à l’adoption par le Conseil de convergence, d’une feuille de route pour le programme de la monnaie unique.
Un certain nombre de défis n’ont pas permis une convergence de vue, a fait savoir M. Issoufou Mahamadou, selon qui l’abandon pur et simple de cette approche a été adopté. La monnaie unique doit arriver à l’horizon 2020 car, les Etats doivent tout mettre en œuvre pour le respecter, a-t-il conclu.
La question de la monnaie unique suscite des débats au sein de l’espace communautaire CEDEAO. Certains courants conseillent le lancement rapide d’une monnaie unique pour la zone ouest-africaine.
Cyril EKPAWOU
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