Santé

COVID-19 :  Face à l’augmentation des cas dans le Grand Lomé, les acteurs se concertent 

Le ministre d'Etat Payadowa Boukpessi (1er à droite. On reconnaît, le ministre Lamadokou et le col.médecin Djibil Mohaman, respectivement 2e et 3e
COVID-19 :  Face à l’augmentation des cas dans le Grand Lomé, les acteurs se concertent 

Une rencontre a réuni, ce 22 mars, autour du ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation et du Développement des territoires, M. Payadowa Boukpessi, plusieurs acteurs clés impliqués dans la lutte contre la COVID-19 dans le Grand Lomé. Il s’agit des préfets du Golfe et d’Agoè-Nyivé, de tous les maires du Grand Lomé, des responsables religieux, des représentants de tenanciers de bars et restaurants, des responsables des marchés et autres. Cette réunion a eu pour objet de trouver les stratégies et/ou solutions les meilleures à adopter face à la flambée des cas de contamination à la COVID-19, constatée ces derniers temps dans le Grand Lomé. Elle a connu la participation également du coordonnateur national de la riposte contre la COVID-19, le médecin Colonel Djibil Mohaman, du ministre de la Culture et du Tourisme, M. Kossi Lamadokou et des représentants des ministères impliqués dans la riposte.

Depuis quelques jours, le Togo connaît une flambée spectaculaire de cas de contamination du virus de la COVID-19, avec pour corolaire la barre de 100 décès franchi et même dépassé le 20 mars dernier. Particulièrement dans le Grand Lomé, la situation est plus inquiétante et oblige le gouvernement à envisager d’autres stratégies et solutions pour maîtriser la flambée. Avant de passer à cette étape et pour qu’elle réussisse, l’exécutif a initié une rencontre avec des acteurs prépondérants qui sont au plus prêts des populations, afin de définir ensemble la voix à suivre. D’où la rencontre d’hier avec les 13 maires du Grand Lomé, les préfets du Golfe et d’Agoé-Nyivé, des leaders religieux, des tenanciers de bars et restaurants, des responsables de marchés, etc.

A l’issue de cette réunion, certains de sont exprimés. Voici leurs déclarations :

Kossi Aboka, maire de la commune Golfe 5

M. Kossi Aboka, maire Golfe 5.

« Nous venons de faire une réunion avec le ministre d’Etat, d’autres ministères sectoriels, la Coordination de riposte contre la COVID-19, les maires et les préfets du Grand Lomé. Il est question, encore une fois, de prendre des dispositions dans la lutte contre cette pandémie terrible qui sévit dans notre pays et dans le monde entier. Il faut dire que le gouvernement a mis beaucoup de moyens dans cette lutte contre le coronavirus et aujourd’hui l’on a de bons résultats. Mais, face à ces efforts du gouvernement, il faut aussi dire que les comportements de nos concitoyens ne sont pas au rendez-vous. Aujourd’hui, nous voyons qu’il y a du relâchement dans le respect des mesures barrières. Ce comportement a fait que les cas de contaminations ont beaucoup augmenté. Face à ce danger, il était important que les acteurs principaux se retrouvent pour réfléchir sur les stratégies à adopter pour lutter contre cette pandémie. A cette réunion, il y avait les leaders religieux, les préfets, tous les maires du Grand Lomé, les responsables des marchés de Lomé. Tout ce monde a reconnu qu’il y a un relâchement et qu’il faut que l’Etat prenne des mesures urgentes. Chacun a reconnu les efforts du gouvernement et d’une voix unanime tous les participants sont d’avis que l’Etat prenne des mesures fortes. Donc, nous, les maires, les préfets, les pasteurs, les imams, les prêtres devons, chacun jouer son rôle, afin que nous puissions gagner cette bataille. Le gouvernement prendra les mesures qui s’imposent. Des gens ont souhaité que l’Etat prenne ses responsabilités. Plusieurs participants l’ont dit. Il faut sévir et d’une voix unanime tout le monde l’a souhaité. »

Col. Hodabalo Awaté, préfet d’Agoè-Nyivé

Col. Hodabalo Awaté, préfet d’Agoé-Nyivé

« Nous avons été conviés à une réunion pour réfléchir sur la manière de freiner la montée en puissance de la COVID-19 dans le Grand Lomé. Nous avons analysé les points et le mécanisme de contamination.  Ensemble nous avons pris l’engagement de redoubler d’efforts, chacun en ce qui le concerne, dans la sensibilisation, dans l’éveil de tous les comités de veille au niveau de tous les services et surtout de veiller à l’application strict des mesures barrières dans tous les secteurs d’activités au sein de la population. »   

Isabelle Manavi Améganvi, 1ère adjoint au maire de la commune Golfe 4

Isabelle Manavi Améganvi, 1ère adjointe au maire Golfe 4

« Au pied ce matin, nous avons eu une réunion avec le ministre de l’Administration territoriale et le ministre du Tourisme aussi qui s’est joint à cette rencontre.  Justement parce que la pandémie de la COVID-19 prend une proportion exponentielle dans le Grand Lomé qui regroupe les 7 communes de la préfecture du Golfe et les 6 commune de la préfecture d’Agoè-Nyivé. Le constat est que les nouvelles contaminations vont en augmentant de manière inquiétante.  Cette réunion qui a regroupé les maires des 13 communes de Grand Lomé mais aussi les responsables religieux (chrétienne, musulmane,) les tenanciers de bars et autres sur le diagnostic de la situation et également surtout les solutions que chacun dans son secteur préconise pour pouvoir arrêter cette propagation qui s’augmente de jour en jour. Vous avez constaté que la réunion a pris du temps, c’est pour vous dire que la situation est  très grave, surtout dans le Grand Lomé. A situation grave, réponse aussi adaptée. Nous avons fait, au niveau des maires un certain nombre de propositions. Les responsables religieux aussi et les autres participants en ont fait. Donc, il revient au gouvernement de faire la part des choses, de faire le résumé de toutes les propositions qui ont été faites de part et d’autre et de trouver une solution définitive pour endiguer ce mal.

Le constat que nous avons fait, c’est que tout le monde a baissé la garde sur le respect des mesures barrières. Par exemple, le port systématique des masques, le lavage des mains, la désinfection et autres. On a remarqué à tous les niveaux que la garde a été baissée et donc il faut reprendre encore de plus la sensibilisation, afin que les gens se réapproprient les mesures barrières. Evidemment s’il faut aller à des solutions beaucoup plus draconiennes pourquoi pas. Certains, par exemple, ont proposé le couvre-feu, le bouclage des préfectures. Mais, dans tous les cas, il s’agit de mettre fin à une situation qui devient vraiment préoccupante. »

Rév. Dr Daniel Mawussi Akotia, modérateur de l’Eglise Evangélique Presbytérienne du Togo

Rév Dr Daniel Mawussi Akotia, modérateur de l’EEPT

« Entre janvier et février de cette année, les morts ont dépassé ce que nous avons vécu en une année de pandémie. Alors il faut prendre des mesures coercitives, des mesures drastiques et fortes. C’est pourquoi, il est demandé au clergé, aux présidents d’églises et autres responsables religieux de discuter et de voir, chacun à son échelle, ce qu’il faire pour aider l’Etat pour cette question de santé publique. Vu la situation actuelle, ce n’est plus l’affaire d’une personne, c’est une question de santé publique donc   on doit sentir l’engagement de tout le monde. Nous, les leaders d’opinions, sommes plus impliqués. Après cette réunion, nous irons situer nos fidèles sur la gravité de la situation  et prendre des mesures pour que nous pussions nous en sortir. »

Gaston Tchonda, secrétaire général du Syndication Nationale des Tenanciers de Bars et Restaurants du Togo- Région Maritime

« Il a été constaté qu’il y a une baisse dans la lutte contre la COVID- 19. Le constat étant fait, c’est à notre tour de revoir nos comportements et surtout de revenir sur les habitudes, je veux dire celles que nous avions au début de la pandémie. Celles  qui nous avaient permis de lutter efficacement. Aujourd’hui, c’est un relâchement total. Donc cette réunion nous a réveillés et nous oblige à renouer avec nos bonnes habitudes dans nos bars et restaurants, notamment  la distanciation des tables,  la présence des dispositifs de lave-mains, le port systématique de cache-nez et surtout limiter le nombre de clients pour éviter l’affluence. Ceci nous permettra de diminuer les cas de contamination dans nos rangs. »

Yves T. AWI

 

 

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