Santé

COVID-19 : La Coordination nationale exhorte les personnes éligibles à se faire vacciner

Le coordonnateur de la gestion de la riposte contre la COVID-19, Col Djibril Mohaman lors du point de presse
COVID-19 : La Coordination nationale exhorte les personnes éligibles à se faire vacciner

Comme chaque semaine, depuis un an, la Coordination nationale de la gestion de la riposte contre la COVID-19 a fait, mercredi 24 mars, son point de presse hebdomadaire sur la situation de la gestion de la pandémie au Togo. Une situation marquée par une hausse inquiétante du nombre de cas, amenant le gouvernement, sur consultation du Conseil scientifique, à prendre de nouvelles mesures restrictives plus fermes, en vue de juguler la crise.

Selon le président de la Coordination nationale de la gestion de la riposte contre la COVID-19, Col Djibril Mohaman, ce dernier mois connaît une flambée inquiétante des cas qui interpelle tous les Togolais. Depuis le début de la crise,  plus de 60% de cas du nombre cumulé sont notés depuis janvier, a-t-il précisé. Egalement, 70 à 80% de ces cas se trouvent dans le Grand Lomé et plus du tiers des décès observés depuis le début de la crise sont constatés, depuis janvier. Du  17 au 23 mars, on a observé 825 cas, alors que la semaine dernière avait enregistré 600, celle  d’avant 594. Sur les 825 cas constatés cette semaine, environ 3/4, à savoir 703 cas, sont issus du Grand Lomé. Ainsi, toutes les communes du Grand Lomé sont touchées, certaines plus que d’autres, notamment Golfe 1, 2, 4, 5 et Agoè 1.

A ses dires, depuis janvier, on était entre 275 et 250 cas par semaine. « Ce qui veut dire qu’aujourd’hui, on est à plus de 100 cas par jour », a relevé Col Djibril. Les causes de cette flambée sont essentiellement dues au non-respect des mesures barrières dans les différents secteurs, notamment les institutions publiques et privées, les départements ministériels, les services, les entreprises, les usures, les écoles, a-t-il expliqué. Aussi, avec l’augmentation du nombre de cas, les salles de prise en charge des malades sont-elles en train de se saturer et presque tous les lits de la réanimation en voie d’être occupés. Ce qui est alarmant et requiert l’attention de tous, a déclaré le coordonnateur national.

Concernant les décès, cette semaine en a enregistré 8, alors qu’avant il y avait en moyenne 2 à 4 décès par semaine.

Les mécanismes de production des cas essentiellement communautaires

Suivant les explications du Col Djibril, la flambée des cas est due à la non opérationnalité ou au relâchement des équipes de veille dans les différents secteurs d’activité. D’autres sources d’augmentation de cas sont la reprise des célébrations de mariages, des funérailles et baptêmes, mais aussi des activités dans les lieux de culte, où personne ne respecte plus rien. La fréquentation des lieux publics, avec le non-respect du nombre de personnes dans les rassemblements et des mesures barrières, notamment dans les bars, les restaurants, mais et surtout tout le long de la plage est aussi mise en cause. Face à cette flambée, des rencontres ont été initiées avec les responsables des lieux de culte, des tenanciers de bars et autres responsables au ministère de l’administration territoriale pour discuter et trouver des solutions au problème. Outre la multiplication des cas avec leur mécanisme de production, qui est beaucoup plus communautaire, celui des voyageurs reste encore d’actualité. Car, des voyageurs sont difficilement trouvables, dès qu’ils sont positifs. « Ce problème aussi est en train d’être réglé », a fait savoir Pr Djibril. L’autre problème, relevé au niveau communautaire, reste celui des cas positifs qui préfèrent se faire suivre à domicile, sans respecter les règles, exposant de ce fait les populations.

Le vaccin, une lueur d’espoir, mais l’heure n’est pas  au relâchement

Pour le Col Djibril, même s’il y a une lueur d’espoir, à cause de l’arrivée du vaccin, ce n’est pas l’heure de relâcher, mais plutôt de se reconcentrer pour que la vaccination prenne. Après cela, il y aura une reprise sereine dans chaque secteur. Il a constaté aussi que la campagne de vaccination au Togo est accompagnée d’un phénomène de désinformation ou intoxication qui cherche à dérouter les populations. « Nous voulons appeler les populations à écouter les canaux officiels porteurs de vraies informations pour l’intérêt de nous tous », a souligné le Col Djibril Mohaman, selon qui, en termes de vaccination, 92% du personnel de santé ont été pris en charge. Pour le reste de la population, comme c’était prévu, elle prend en charge d’abord les sujets de 50 ans et plus du Grand Lomé et ceux qui ont des comorbidités. A cet effet, en plus des centres de santé qui sont chargés de vacciner les populations, il est prévu, désormais, des centres mobiles pour aller plus rapidement vers la population, Ceci, afin de finir de vacciner cette tranche d’âge, pour atteindre 60% de vaccinés, si possible en fonction de la disponibilité des vaccins, pour lesquels les autorités sont en train de se battre pour acquérir. « Donc, nous appelons toutes les personnes éligibles à aller se faire vacciner pour que tout puisse rentrer rapidement dans l’ordre », a-t-il dit.

Des mesures plus vigoureuses pour venir à bout de la pandémie

Par ailleurs, la flambée des cas de contamination a amené le gouvernement à prendre des mesures plus rigoureuses au cours du dernier conseil des ministres. Ces mesures vont du renforcement du Groupe mixte de surveillance, en passant par l’accélération de la campagne de vaccination, le contrôle du respect des mesures barrières et restrictives, celui des points de passage des frontières, aux sanctions. A cet effet, le Grand Lomé sera quadrillé par les forces de sécurité pour s’assurer du respect des mesures et pour intervenir en cas du non-respect. Par la même occasion, un couvre feu sera envisagé dans les jours à venir, suivant l’évolution de la maladie. Le gouvernement met en garde contre toute désinformation sur les médias et les réseaux sociaux et rappelle que les contrevenants s’exposent à la rigueur de la loi, a fait savoir le président de la coordination nationale de la gestion de la pandémie.

Des journalistes vaccinés

Bien avant ce point de presse, des journalistes relevant des organisations de presse se sont fait vacciner à l’initiative de l’Observatoire Togolais des Médias (OTM). Du fait de leur vulnérabilité face à la COVID-19, due à leur métier qui les expose, cette opération vise à prémunir les professionnels des médias, qui sont à l’avant-garde de la lutte contre la COVID-19, a expliqué le président de l’OTM, M. Fabrice Pétchézi. « Personnellement, je l’ai accepté, je ne me suis pas laissé influencer par ce qui se dit sur les réseaux sociaux. J’ai plutôt écouté ceux qui s’y connaissent, notamment les médecins, pharmaciens et autres spécialistes, et j’ai compris que le vaccin ne représentait aucun danger pour moi. J’estime qu’il va faire plus de bien que de mal. Si ça peut servir d’exemple aux autres, tant mieux ! Mais je l’ai fait pour moi-même d’abord », a-t-il expliqué, en remerciant le Comité pour sa diligence.

Blandine TAGBA ABAKI

 

 

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