Santé

Couverture Sanitaire Universelle : Un plaidoyer à l’endroit des élus locaux et des parlementaires lancé

De gauche à droite, MM. Gnassi et Kola à la table d'honneur.
Couverture Sanitaire Universelle : Un plaidoyer à l’endroit des élus locaux et des parlementaires lancé

Une conférence de presse de lancement du plaidoyer à l’endroit des élus locaux et des parlementaires sur le thème : « Amélioration du financement de la santé pour l’effectivité de la Couverture Sanitaire Universelle au Togo » a eu lieu, vendredi 19 mai 2023, à Lomé. Il est question, à travers ce plaidoyer, d’amener les communes à investir 2% de leur budget dans les besoins de santé et les parlementaires à œuvrer, en vue de l’augmentation des fonds alloués au ministère en charge de la Santé. Les communes qui sont des chefs-lieux de préfectures seront retenues pour la phase pilote, d’ici à 2026. La rencontre est à l’actif du pool des formateurs des Organisations de la Société Civile ( OSC) togolaise sur le financement de la santé et de la Couverture Sanitaire Universelle (CSU) en Afrique francophone du Programme « Joint Learning Agenda », en collaboration avec des OSC travaillant pour l’atteinte de la CSU au Togo.

Une vue des professionnels des médias à la rencontre

Le 10 octobre 2021, l’Assemblée nationale a voté la loi instituant l’assurance maladie universelle au Togo. Cette loi vise à garantir l’accès de toutes les couches de la population à des soins de santé de qualité à coût réduit, à travers un mécanisme de mutualisation des risques et de solidarité dans le financement. Elle institue le cadre légal et institutionnel d’une couverture universelle dans l’esprit de l’Objectif de Développement Durable (ODD n°3), ainsi que des principes de la Convention 102 de 1952 sur la sécurité sociale comme norme minimum de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) ratifiée par le Togo. Le vote de cette loi vient s’ajouter à d’autres mécanismes déjà en place, depuis plus d’une décennie, dans le cadre de la Couverture Sanitaire Universelle. Il s’agit de l’Institut National d’Assurance Maladie (INAM), du Programme School Assur au profit des élèves, ainsi que la subvention du traitement du paludisme et la gratuité de la césarienne à partir de 2020 après 10 ans de subvention. Mais, force est de constater que selon le rapport annuel de performance du ministère de la Santé de 2021, malgré tous ces efforts, 61% des dépenses pour la santé sont directement supportées par les ménages. Il faut également souligner que pour les besoins de santé, notamment les campagnes de vaccination, les traitements de masse de certaines maladies, ainsi que des dépistages de masse, le pays doit compter essentiellement sur les partenaires techniques et financiers et d’autres âmes généreuses. Ceci, faute de mobilisation de ressources domestiques. Pour remédier à cette situation, le pool des formateurs des Organisations de la Société Civile (OSC) togolaise sur le financement de la santé et de la Couverture Sanitaire Universelle en Afrique francophone, en collaboration avec des OSC travaillant pour l’atteinte de la CSU au Togo, lance le plaidoyer à l’endroit des élus locaux et des parlementaires en vue de l’amélioration du financement domestique de la santé au Togo. Il est question d’amener les conseillers communaux, grâce à un argumentaire avec des messages-clés à allouer 2% du budget communal à la santé et les parlementaires à œuvrer, en vue de l’augmentation de la cagnotte de l’Etat au ministère en charge de la Santé.

Selon le formateur principal-Pays, M. Manzama-Esso Kola, la CSU ne peut être effective si les ménages continuent de dépenser autant pour les questions de santé. « Il faut faire réduire considérablement ces dépenses et permettre à chaque citoyen, où qu’il se trouve et selon ses moyens, d’accéder à des soins de qualité et surtout à coût réduit et ceci ne peut être possible en comptant sur les ressources extérieures », a-t-il fait remarquer. Selon lui, les communes sont aujourd’hui à l’avant-garde du développement et peuvent contribuer à l’effectivité de la CSU dans le pays. « Les communes doivent comprendre qu’elles ont besoin des bras valides et du concours de tous les résidents pour la réussite de leurs projets de développement », a-t-il souligné. M. Kola a rappelé que le Togo s’est engagé, depuis 2002, à augmenter d’au moins un point et ce chaque année, la part du budget alloué à la santé jusqu’à parvenir à 15% du budget total annuel tel que le recommande l’engagement d’Abuja d’avril 2001. « Contrairement à cet engagement, cette part évolue en dent de scie entre 6,63% et 5,15% », a-t-il précisé.

De son côté, le gestionnaire des services de santé, M. Mondjosso Gnassi, a indiqué que le secteur de la santé est un secteur transversal qui nécessite des actions concertées et coordonnées, d’où le partenariat entre les OSC et le ministère de la Santé. Partenariat qui, selon lui, doit être renforcé. Pour lui, cette démarche est révélatrice, car le gouvernement fait des efforts dans le sens de la CSU, mais des défis restent à relever. « Il faut plancher sur les mécanismes devant amoindrir les difficultés financières des Togolais à accéder à des soins de santé de qualité », a-t-il souligné.

Le Programme « Joint Learning Agenda » est mis en place, il y a deux ans, par un consortium d’organisations mondiales en charge des questions de santé pour la formation des OSC sur le financement de la santé et de la couverture sanitaire universelle en Afrique.    

   Françoise AOUI

 

Santé

A lire dans Santé