Santé

Comment distinguer les maladies transmises par les moustiques?

Comment distinguer les maladies transmises par les moustiques?

 La Journée mondiale du moustique est commémorée chaque année le 20 août et marque l’occasion de sensibiliser aux dangers posés par les maladies transmises par les moustiques. C’est aussi une occasion pour les acteurs d’expliquer les efforts en cours pour lutter contre la créature la plus mortelle au monde.

Pour marquer cet événement, Target Malaria, un consortium de recherche sur les virus, a organisé, lundi dernier, à Kampala, en Ouganda, un webinaire à l’endroit des médias pour leur sensibiliser la sur le paludisme et la dengue.

Le paludisme comme la dengue sont transmis par des moustiques femelles et provoquent de graves maladies chez les humains. En raison de certaines similitudes, les patients et le personnel médical confondent souvent les deux maladies et les espèces de moustiques.

Krystal Birungi, coordinatrice d’entomologie de terrain pour Target Malaria Uganda

« La dengue et le paludisme sont deux maladies très différentes causées par des agents pathogènes différents et des espèces de moustiques différentes », explique le Dr Charles Guissou, co-chercheur principal de Target Malaria Burkina Faso à l’Institut de Recherche en Sciences de la Santé (IRSS). « Les erreurs de diagnostic entre le paludisme et la dengue sont courantes et peuvent alors contribuer à des soins médicaux inappropriés.»

Le paludisme provoque chaque année 200 millions de cas d’infections dans le monde, entraînant 600 000 décès. La plupart de ces décès surviennent en Afrique, où les enfants et les femmes enceintes sont le plus touchés. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué qu’en 2022, l’Afrique comptait 94 % des cas de paludisme (233 millions) et 95 % (580 000) des décès dus au paludisme. Les enfants de moins de cinq ans représentaient environ 78 % de tous les décès dus au paludisme.

Les cas de dengue à l’échelle mondiale ont considérablement augmenté au cours des dernières décennies. Les infections signalées à l’OMS sont passées de 505 430 en 2000 à 6,5 millions en 2023.

« Chez Target Malaria, nous nous engageons à contribuer à une Afrique sans paludisme. Nous voulons également être en mesure d’éduquer le plus grand nombre sur les différences entre le moustique Anophèle, qui transmet le paludisme, et le moustique Aedes, qui transmet le virus de la dengue. Le paludisme et la dengue doivent être bien différenciés pour des mesures de prévention et des traitements adéquats puissent être mis en place » déclare Krystal Birungi, coordinatrice d’entomologie de terrain pour Target Malaria Uganda à l’Institut ougandais de recherche sur les virus (UVRI).

Differences notables entre la dengue et le paludisme

Le moustique vecteur de la dengue s’appelle Aedes. Le moustique vecteur du paludisme s’appelle Anopheles. La dengue est causée par le virus de la dengue. Le paludisme est causé par le parasite Plasmodium. Les moustiques Aedes et Anophèle ne peuvent pas s’accoupler. Les moustiques Aedes piquent pendant la journée, généralement tôt le matin ou en fin d’après-midi.        Les moustiques Anophèles piquent la nuit, généralement le soir ou plus tard dans la nuit.

Les moustiques Aedes peuvent vivre dans ou à proximité des habitations, ou dans les bois voisins et préfèrent vivre à l’extérieur. Ils ont également tendance à préférer les zones urbaines.    

Les moustiques Anophèles sont généralement attirés par les zones sombres et abritées pour se reposer pendant la journée. Ils ont également tendance à préférer les zones rurales, à l’exception d’Anopheles stephensi qui se propage vers les zones plus urbaines.

Les moustiques Aedes ne peuvent pas transmettre le paludisme et les moustiques Anophèles ne peuvent pas transmettre la dengue.

Le symptôme le plus courant de la dengue est une forte fièvre accompagnée de nausées, de vomissements, d’éruptions cutanées, de maux de tête et de courbatures. Si des symptômes apparaissent, ils commencent généralement 4 à 10 jours après l’infection et durent 2 à 7 jours. 

Les premiers symptômes du paludisme les plus courants sont la fièvre, les maux de tête et les frissons. Les symptômes apparaissent généralement dans les 10 à 15 jours suivant la piqûre d’un moustique infecté.

Require la population de moustiques vecteurs du paludisme

« Le risque d’infections potentielles est considérable: environ 3,9 milliards de personnes sont exposées au risque de dengue et 3,3 milliards de personnes au risque d’infection par le paludisme. Des solutions innovantes et durables sont nécessaires dans la lutte contre ces maladies, notamment en Afrique. C’est pourquoi les voix et l’expertise africaines jouent un rôle central dans le développement et l’évaluation de ces technologies », ajoute Mme Krystal Birungi.

Target Malaria est un projet pionnier dans l’utilisation de l’impulsion génétique, un mécanisme génétique naturel, pour propager une modification génétique chez les moustiques du paludisme qui impacte le taux de transmission et affecte leur capacité à se reproduire. Cette approche innovante promet d’être une méthode durable et économique pour réduire la population de moustiques vecteurs du paludisme et, à terme, d’arrêter la transmission du paludisme.

Target Malaria est un consortium de recherche à but non lucratif qui vise à développer et à partager de nouvelles technologies génétiques, économiques et durables pour modifier les moustiques et réduire la transmission du paludisme. Sa vision est de contribuer à un monde sans paludisme. Elle vise l’excellence dans tous les domaines de son travail, créant une voie pour une recherche et un développement responsables des technologies génétiques, telles que l’impulsion génétique.

Moussouloumi BOUKARI

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