La République arabe d’Egypte a commémoré, mercredi 23 juillet 2025, le 73e anniversaire de son accession à la souveraineté internationale. Au Togo, cette célébration, couplée avec le 65e anniversaire des relations égypto-togolaises, a donné lieu à une réception organisée dans les jardins de la résidence de l’ambassadeur Ahmed Mohamed Eid Moustapha. Ceci, en présence de diverses personnalités représentant l’Assemblée nationale, le Sénat, le gouvernement, le corps diplomatique, la chefferie traditionnelle, venues témoigner leur solidarité à la communauté égyptienne.
L’ambassadeur Ahmed Mohamed Eid Moustapha lors de son message
L’ambassade d’Egypte au Togo a commémoré, mercredi 23 juillet 2025, le 73e anniversaire de la fête nationale du pays, en référence à la Révolution du 23 juillet 1952, qui a débouché sur la proclamation de la République arabe d’Egypte. Cette commémoration, couplée avec le 65e anniversaire des relations égypto-togolaises, offre l’occasion pour l’ambassadeur Ahmed Mohamed Eid Moustapha de faire le tour de la fructueuse coopération entre Caire et Lomé. Mais avant, le diplomate égyptien a remercié le Président du Conseil, pour le message de félicitations adressé au peuple et au gouvernement d’Egypte à cette occasion. Ce geste fraternel, dit-il, reflète la solidité des liens entre les deux pays et l’estime mutuelle qui unit leurs dirigeants et peuples.
M. Ahmed Mohamed Eid Moustapha a, par la suite, mis l’accent sur quatre points fondamentaux : le premier porte sur « L’économie égyptienne, entre défis et résilience ». Selon l’ambassadeur, l’Egypte, à l’instar de nombreux pays, a été confrontée à des pressions économiques mondiales : inflation, instabilité des marchés, crises sanitaires et géopolitiques. « En effet, le destin de l’Egypte est de vivre dans une zone pleine de turbulences. Mais, notre réponse a été ferme et tournée vers l’avenir. Des réformes structurelles ambitieuses ont été lancées dans les domaines de l’énergie, de l’agriculture, des infrastructures et du numérique, afin de bâtir une économie plus solide, inclusive et durable. Dans ce cadre, l’Egypte a engagé un dialogue stratégique avec le Fonds Monétaire International (FMI), en vue de renforcer la stabilité macroéconomique, tout en préservant les équilibres sociaux. Parallèlement, elle œuvre à la diversification de ses partenariats économiques, en étant, non seulement un allié stratégique de l’Union Européenne et de la Chine, mais aussi un acteur engagé au sein des BRICS », a laissé entendre le diplomate.
Pour lui, l’Egypte s’inscrit également dans la dynamique de l’intégration africaine, à travers la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine (ZLECAf), convaincue que le commerce intra-africain est un moteur clé pour le développement du continent. Dans ce contexte, lumière a été faite sur le Grand Musée Egyptien (GEM), situé au pied des pyramides de Gizeh. Il s’agit du plus grand musée archéologique du monde, un projet monumental qui abritera plus de 100.000 pièces, dont la collection complète de Toutankhamon. Ce projet gigantesque, dont l’ouverture officielle sera honorée par la présence attendue de plusieurs chefs d’Etat et de Gouvernement, précise l’ambassadeur, incarne la richesse de la civilisation millénaire. Son souhait est que le Président du Conseil puisse marquer de sa présence ce moment historique pour l’Egypte et pour l’humanité. Ce musée sera le plus grand musée archéologique du monde et constitue à la fois un symbole de renaissance culturelle et un moteur économique majeur pour le pays.
Rôle de l’Egypte dans la paix et la sécurité régionales
Le deuxième point soulevé par le diplomate égyptien concerne : « Le rôle de l’Egypte dans la paix et la sécurité régionales ». A son avis, l’Egypte continue d’assumer son rôle historique comme acteur clé de la stabilité dans la région. Face aux conflits qui se déroulent en Libye, au Soudan, dans la bande de Gaza, son pays a choisi la voie du dialogue, de la médiation et du respect du droit international. La diplomatie égyptienne œuvre activement pour des solutions durables, pacifiques et justes, convaincue que la paix est la condition première du développement pour toute la région. Beaucoup d’efforts sont déployés par le pays pour promouvoir la paix et la sécurité régionales, non seulement au Moyen-Orient, mais aussi en Afrique.
Membres du gouvernement, du corps diplomatique et autres personnalités attentifs au message
L’Egypte possède une vaste expérience en matière de médiation et de questions liées à la prévention des conflits, à la consolidation de la paix et à la reconstruction post-conflit, ainsi qu’en matière de traitement des causes profondes des conflits et de renforcement des capacités des cadres dans tous les pays africains. « En 2019, Son Excellence le Président Abdel Fattah El-Sissi a assumé la présidence de l’Union Africaine pour la reconstruction et le développement post-conflit. L’Egypte abrite également le Centre de l’Union Africaine pour la reconstruction et le développement post-conflit, et nous nous efforçons avec nos frères africains, sous la conduite du Togo, de contribuer à la construction d’un continent prospère et stable », a indiqué l’ambassadeur. Il a souligné que depuis sa création, en 1994, le Centre international du Caire pour la résolution des conflits, le maintien et la consolidation de la paix joue un rôle essentiel dans la prévention, l’atténuation et la résolution des conflits violents, en facilitant le dialogue, la médiation et les efforts de réconciliation nationale.
Ce Centre intervient également dans le renforcement de la résilience des communautés face aux défis sécuritaires émergents. En complément de ces efforts, l’Egypte a lancé, en 2019, le Forum d’Assouan pour la paix et le développement durable, première plateforme de ce type en Afrique, pour discuter de l’interdépendance entre paix et développement et soutenir les solutions africaines. La cinquième session de ce forum prévue, en octobre prochain, se propose de renforcer la coopération. Elle se concentrera sur les intérêts communs, tout en œuvrant pour réaliser les aspirations des peuples.
L’élan des relations bilatérales entre l’Egypte et le Togo
Abordant le troisième point relatif à « L’élan des relations bilatérales entre l’Egypte et le Togo », le diplomate égyptien, qui fait deux ans au Togo, se réjouit que les priorités définies ensemble dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’agriculture, de la formation et spécialement dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, ont connu un excellent démarrage. Les projets engagés témoignent de la volonté commune de faire avancer des dossiers concrets au service des deux peuples. « Nous avons posé les bases d’un partenariat sincère et pragmatique et nous nourrissons de grandes espérances pour l’avenir, notamment avec le lancement de la Ve République togolaise, en mai 2025. Nous sommes convaincus que cette nouvelle étape institutionnelle offre un cadre renforcé pour développer davantage notre coopération dans un esprit de confiance et de stabilité. L’Egypte considère le Togo comme un partenaire stratégique en Afrique de l’Ouest. Ensemble, nous construisons un pont solide entre le Nord et l’Ouest de notre continent, au service d’un idéal africain commun : la prospérité par la solidarité », a déclaré l’ambassadeur. Il a émis le vœu que les deux pays continuent de jouer un rôle essentiel dans le renforcement de l’architecture internationale de paix et de sécurité et dans la promotion du respect des principes du droit international et de la Charte des Nations Unies.
Le quatrième et dernier point évoqué par le diplomate égyptien, informe sur la candidature de M. Khaled El‑Anani, ancien ministre du Tourisme et des Antiquités, au poste de directeur général de l’UNESCO. Homme de culture, expert en patrimoine, acteur de la renaissance muséale de l’Egypte, il porte une vision humaniste et inclusive sous le slogan : « UNESCO for the People ».
Sa candidature, soutenue par l’Union Africaine, la Ligue des Etats arabes et nombreux pays amis, incarne les aspirations du continent à jouer un rôle central dans la préservation du patrimoine mondial, dans le dialogue des civilisations et dans l’éducation au service de la paix.
Komla GOKATSE
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