Une campagne de vaccination de rattrapage de cinq jours contre le virus du papillome humain (VPH), responsable du cancer du col de l’utérus, a démarré le 27 novembre 2023, sur l’ensemble du territoire national, au profit des jeunes filles de 9 à 14 ans. L’information a été rendue publique, vendredi 22 novembre 2023, au cours d’une conférence de presse organisée par le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique à Lomé. Cette campagne précède l’introduction du vaccin Cervarix, le 4 décembre prochain, dans le Programme Elargi de Vaccination (PEV) du Togo et cible au total 542.510 filles âgées de 9 à 14 ans.
Le Togo va introduire, le 4 décembre prochain, le vaccin Cervarix dans le Programme Elargi de Vaccination (PEV) pour prévenir le cancer du col de l’utérus dans les communautés. Cette introduction est précédée d’une campagne de vaccination de rattrapage de cinq jours qui débute, aujourd’hui et prend fin le 1er décembre, sur l’ensemble du territoire national. Cette campagne touchera une cohorte de 542.510 filles âgées de 9 à 14 ans. Elle vise à les protéger contre le virus du papillome humain (VPH), le microbe responsable du cancer du col de l’utérus. La campagne consistera à administrer une dose de Cervarix aux sujets concernés, dans les établissements scolaires et centres d’apprentissage, les formations sanitaires, lieux de cultes, marchés et autres lieux de rassemblement.
Dans ses explications, la directrice générale des Etudes, de la Planification de l’Information Sanitaire (DGEPIS), Dr Josée Yawa Djatugbé Apetsianyi-Nayo, a indiqué que le cancer du col de l’utérus constitue un problème majeur de santé publique, aussi bien au Togo que dans le monde. C’est le quatrième type de cancer le plus fréquent chez la femme dans le monde, avec 600.000 nouveaux cas diagnostiqués en 2020, dont plus de 340.000 décès. A en croire ce médecin, au Togo, il est le troisième cancer en termes d’incidence, avec 19,1 cas pour 100.000 habitants. Elle a renseigné que 595 cas ont été recensés, en 2020, dont 417 décès. Dr Apetsianyi-Nayo a précisé que cette campagne de rattrapage veut ratisser large et prévoit de vacciner au moins 95% des sujets concernés. Pour ce faire, elle convie les parents, le personnel enseignant et toute la population à apporter leur pierre à l’atteinte des objectifs de cette intervention sanitaire.
Cervarix intervient après une phase pilote
Le chef division de l’Immunisation et Coordonnateur national du Programme Elargi de Vaccination (PEV), Dr Amévégbé Boko, pour sa part, a souligné que l’introduction du Cervarix intervient après une phase pilote menée avec des résultats satisfaisants sur l’acceptabilité et la tolérance, de 2015-2017, dans les districts sanitaires du Golfe et de Tchamba. « A peine une trentaine de cas d’effets secondaires ont été enregistrés et pris en charge sans difficulté », a-t-il fait remarquer. Cette phase pilote a été suivie, en 2017, de l’élaboration et de la validation d’un plan national de lutte contre cette affection. Elle a rapporté qu’à partir du 4 décembre, toute fille d’au moins 9 ans d’âge peut se rendre dans une formation sanitaire pour se faire vacciner. Les personnes adultes peuvent aussi se faire vacciner après un test négatif.
Pour le spécialiste en renforcement du système sanitaire au bureau de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) au Togo, Dr Salomon Hainga, le Cervarix n’entame en rien la fécondité, ni la viabilité et la santé des enfants mis au monde par les sujets vaccinés. Elle a assuré de la disponibilité de l’ensemble des partenaires techniques et financiers du Togo pour la réussite de cette intervention sanitaire.
Que savoir sur le cancer du col de l’utérus ?
Le cancer du col de l’utérus est une maladie de la muqueuse du col de l’utérus qui se développe à partir d’une cellule normale qui se transforme et se multiplie de façon anarchique jusqu’à former une masse appelée tumeur maligne. A la différence des autres cancers, le cancer du col de l’utérus a un agent vecteur qui est le virus du papillome humain. Il existe plusieurs types et ce sont les types 16 et 17 qui sont à l’origine de la survenue de près de 70% de cas de cancer du col de l’utérus. Il faut noter que ce microbe s’introduit dans le sexe de la femme au cours des rapports sexuels non protégés. Des études ont montré qu’au Togo, les jeunes filles s’adonnent à la sexualité à partir de 15 ans d’âge. C’est ce qui justifie l’âge indiqué pour la vaccination contre cette affection. Pour être efficace, le vaccin doit précéder le virus. Les signes qui peuvent amener au dépistage de cette affection sont, entre autres, les saignements vaginaux irréguliers et/ou des saignements après des rapports sexuels, des douleurs dans le pelvis, le dos et les jambes, des pertes vaginales inconfortables ou malodorantes et la fatigue. Le diagnostic du cancer du col de l’utérus est fourni par le test du frottis cervical.
Françoise AOUI
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