Santé

Le gouvernement renseigne des acteurs indépendants et du secteur informel sur l’opérationnalisation de l‘AMU

Les membres du gouvernement
Le gouvernement renseigne des acteurs indépendants et du secteur informel sur l’opérationnalisation de l‘AMU

Une réunion d’échanges sur les grands aspects de l’Assurance Maladie Universelle (AMU) a regroupé, le 20 novembre 2023, à Lomé, des membres du gouvernement et des acteurs exerçant des activités indépendantes ou libérales, ainsi que ceux relevant du secteur informel. Au-delà de donner les éléments essentiels sur des textes déjà adoptés concernant cette assurance, la rencontre a permis de faire comprendre que c’est à la fois une réponse et une mesure sociale importante. Le but est de favoriser la cohésion sociale, de promouvoir la solidarité nationale et de faire en sorte que se soigner ne soit plus un souci pour des familles. La mobilisation et la participation de tous les acteurs étant nécessaires, leurs suggestions ou propositions ont été favorablement accueillies, en vue d’améliorer le système.

Quatre membres du gouvernement étaient présents à cette rencontre d’échanges avec les travailleurs indépendants et ceux évoluant dans l’économie informelle. Il s’agit notamment des ministres Gilbert Bawara de la Fonction publique, du Travail et du Dialogue social, Moustafa Mijiyawa de la Santé et de l’Hygiène publique, Jean-Marie Koffi Ewonoule Tessi de l’Accès Universel aux Soins et Myriam Dossou-d’Almeida du Développement à la Base, de la Jeunesse et de l’Emploi des Jeunes. Les parties prenantes ont été éclairées sur l’ambition du chef de l’Etat d’étendre à leur niveau l’Assurance Maladie Universelle (AMU). Il s’est agi de les informer des dispositions déjà mises en place dans ce sens, de les écouter et d’obtenir leurs approbation et suggestions en termes de montant forfaitaire de leur cotisation, du panier de soins qui leur sera appliqué, etc. Il a été question aussi de progresser de telle sorte qu’à partir du 1er janvier 2O24, la mise en œuvre et l’opérationnalisation effective de l’AMU puissent se concrétiser, comme le souhaite le chef de l’Etat.

En effet, il y a une dizaine d’années, le Togo disposait de l’Assurance Maladie Obligatoire qui a commencé de façon formelle avec les fonctionnaires et assimilés et les retraités de la fonction publique affiliés à la Caisse de Retraite du Togo (CRT), système géré par l’Institut National d’Assurance Maladie (INAM). A côté de l’INAM, il existait un certain nombre de dispositions disparates au niveau de l’Etat pour aider les populations démunies avec les questions de la césarienne et aujourd’hui le programme Wézou, School Assur pour les élèves du primaire et secondaire.

Par ailleurs, au sein du ministère de la Santé, il y a toute une série de programmes de lutte contre le paludisme, la lèpre, la tuberculose, le VIH/Sida, les parasitoses, etc. Programmes qui ont permis d’éliminer un certain nombre de ces pathologies. De plus, en observant les difficultés auxquelles les citoyens sont confrontés en matière d’accès aux soins de santé, « le président de la République a instruit le gouvernement de travailler, en vue de la généralisation de l’assurance maladie. Afin que toutes les couches et catégories de la population puissent avoir la possibilité d’accéder aux soins de santé dans des conditions beaucoup plus aisées. Et c’est cette généralisation de l’assurance maladie qui se traduit par la mise en place de l’AMU. C’est donc une réforme qui doit mobiliser toutes les couches sociales, en tant que bénéficiaires de l’AMU, mais aussi en tant qu’acteurs et parties prenantes importantes de la société togolaise », a indiqué le ministre de la Santé, Pr. Moustafa Mijiyawa.

Une opportunité pour tous d’accompagner ce processus

Et au ministre chargé de l’Accès Universel aux Soins, M. Jean-Marie Koffi Ewonoule Tessi d’ajouter que « lorsque nous prenons de l’âge, des soucis de santé se révèlent avec des complications. Les maladies que nous n’avons jamais soupçonnées font surface. Ce qui signifie que le risque santé est un risque qui va en croissant lorsqu’on atteint un certain âge et il serait difficile de trouver des assureurs privés pour pouvoir souscrire. L’assurance maladie est une assurance qui se fait nécessairement en groupe pour donner la possibilité à chacun d’avoir accès aux soins de qualité. C’est donc une opportunité pour chacun de nous d’accompagner ce processus ». Selon lui, l’AMU est, avant tout, un souci d’équité et de justice. Il s’agit de faire en sorte que chaque citoyen ait accès au minimum basique de soins de qualité, quels que soient sa condition sociale et son lieu d’habitation.

Le ministre de la Fonction publique, M. Gilbert Bawara, de son côté, a classé les bénéficiaires de l’assurance maladie en trois grandes catégories, dont la première concerne les agents que gérait l’INAM, depuis 2011. Le deuxième groupe rassemble, d’une part, les travailleurs du secteur privé formel (ils sont soumis au Code du travail et au régime général de Sécurité sociale, lorsqu’ils sont en activité et s’ils ne sont pas en activité, ils sont attribués à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale). D’autre part, cette catégorie rassemble des travailleurs indépendants, des personnes qui exercent une activité libérale, ainsi que tous ceux qui sont dans l’économie informelle. Enfin, la 3e catégorie touche des personnes vulnérables. Il est entendu qu’en plus de la première catégorie que gérait l’INAM, la troisième catégorie sera aussi prise en compte par l’INAM, tandis que la deuxième catégorie va relever de la CNSS.

Pour le ministre Bawara, les textes adoptés par le gouvernement en Conseil des ministres prévoient que le sous-groupe qui regroupe les travailleurs indépendants exerçant une activité libérale, détermine eux-mêmes leur mode de traitement par rapport au panier de soins, avec toutes les mesures y afférentes. Ceci, à travers des séances de dialogue et de concertation qui devront se poursuivre dans les jours et semaines qui suivent. « Nous nous engageons à avoir un dialogue et une concertation beaucoup plus approfondis avec toutes les catégories que vous représentez, afin que nous puissions parvenir à un même entendement sur le panier de soins qui vous sera appliqué et les montants forfaitaires de cotisation que vous devez également apporter », a-t-il souligné.

Le ministre du Développement à la Base et DG de l’INAM, Mme Myriam Dossou-d’Almeida, pour sa part, a indiqué que l’AMU nécessite impérativement l’amélioration et le renforcement du système de santé, les infrastructures d’accueil, le personnel de santé, la disponibilité des médicaments, la distance qu’il faut réduire entre les lieux de résidence et les distances à parcourir pour aller à un centre de formation, pour acheter les médicaments. « Faite de telle manière qu’aucun citoyen ne s’inquiète lorsqu’il tombe malade. Mobilisons-nous alors, afin que cet engagement pris par le président de la République puisse être une réalité », a-t-elle lancé.

Bernadette A. GNAMSOU

 

 

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