Les rideaux sont tombés samedi le 13 avril, après trois jours de travaux sur la 11e édition du Forum National du Paysan Togolais (FNPT) qui se veut un cadre de concertation annuelle entre le chef de l’Etat et tous les acteurs du monde rural et agricole du Togo. Cette rencontre a servi, une fois encore, de tribune aux acteurs de développement agricole d’échanger sur les modalités de transformation du secteur, conformément aux objectifs du Plan National de Développement (PND). Des recommandations ont été formulées afin de créer des conditions favorables à la réalisation des engagements. Les travaux ont été clôturés, au nom du président de la République, par le chef du gouvernement, Komi SelomKlassou. Il a saisi l’occasion pour animer un débat franc et enrichissant pour éclairer l’auditoire sur la vision du chef de l’Etat en faveur du secteur agricole, mais aussi d’autres piliers de la croissance économique, surtout dans le cadre du PND.
Depuis 10 ans, le FNPT est devenu une tradition qui offre l’opportunité aux premiers responsables du pays d’échanger directement avec les différents acteurs du monde agricoles sur les enjeux et défis, en termes d’innovation dans ce secteur. Un secteur hautement vital et de plus en plus tourné vers le marché, qui constitue un véritable socle dans l’atteinte des objectifs du PND à savoir, créer plus de 500.000 emplois décents pour la jeunesse et atteindre un taux de croissance de 7,6% à l’horizon 2022. C’est donc à juste titre que la 11e édition, tenue à Kara, de jeudi à samedi derniers, a été placée sous le thème : « les pôles de transformation agricole pour valoriser les potentialités au Togo : une nouvelle vision traduite par le PND ».
Le forum a connu la participation des acteurs directs des chaînes de valeurs agricoles (producteurs, transformateurs, commerçants ou exportateurs, etc.), des prestataires de services, d’institutions financières, des partenaires techniques et financiers, des autorités administratives et coutumières, des ONG et représentants de la société civile et d’autres institutions impliquées dans le développement agricole. A l’instar des éditions passées, ce rendez-vous annuel a été couplé à l’organisation d’une mini foire agricole pour promouvoir les produits du terroir et les technologies innovantes éprouvées devant contribuer à la réalisation des objectifs de développement fixés dans le PND.
La vision du chef de l’Etat en faveur du secteur agricole
Dans son discours de circonstance, le chef du gouvernement a salué la nouvelle dynamique de contractualisation, invitant les acteurs du monde agro-industriel à respecter les engagements pris. Il a renouvelé la détermination du gouvernement à poursuivre les efforts pour rendre l’agriculture beaucoup plus attractive et compétitive, afin de soustraire les producteurs de la sphère de la pauvreté.
Pour le ministre de l’Agriculture, de la Production animale et halieutique, Koutéra Bataka, l’optimisation des performances du secteur agricole passe aujourd’hui, entre autres, par la mise en œuvre d’un certain nombre de mesures, afin de répondre à l’attente des acteurs du secteur agricole tout en créant un environnement favorable pour la promotion des affaires. En l’occurrence, le recensement de tous les acteurs, la valorisation de la carte de fertilité des sols, la mise en place d’une stratégie de labellisation des produits togolais, la mise en œuvre du projet d’appui à la maîtrise de l’eau, l’opérationnalisation de la couverture sociale au profit du monde agricole, etc. L’apothéose de cette 11e messe agricole qui a tenu toutes ses promesses a pris fin avec la visite des stands de la mini foire agricole sur l’esplanade du palais de congrès de Kara par le Premier ministre et l’ensemble des autorités présentes à cet effet.
Par ailleurs, le Premier ministre, Komi Selom Klassou, a remis des médailles de décoration à certains acteurs du monde agricole en reconnaissance de leurs contributions à l’essor de l’agriculture togolaise. Onze d’entre eux ont été faits officiers de l’Ordre du mérite agricole et 17 honorés de la médaille de chevalier de l’Ordre du mérite agricole. Joignant l’acte à la parole, le chef du gouvernement a remis 32 motos destinées aux unions préfectorales des producteurs de coton et sept (07) aux unions régionales
Des échanges francs et enrichissants
Au total, sept conférences suivies de débats ont été animées. Elles ont porté sur : « Le bilan de la campagne agricole 2018-2019, revue de la mise en œuvre des recommandations de la 10e édition du FNPT », « les innovations de la loi portant code foncier et domanial en lien avec la gestion des terres agricoles », « Le recensement numérique des acteurs du secteur agricole pour l’amélioration de l’offre de service aux usagers », « Les contrats programmes et les contrats acteurs ». D’autres communications sont relatives au « projet de loi d’orientation agricole », au « Programme de transfert de technologies pour la transformation de l’Agriculture en Afrique (TAAT) », et au « Projet de station de transfert de produits agricoles avec le développement d’une chaine de valeur ».
En outre, un panel a été animé sur l’organisation et le financement des chaînes de valeurs agricoles, à travers le MIFA et les opportunités d’investissement dans le cadre de PND.
Les travaux en commission ont porté sur les tables filières au nombre de 14. Il s’agit des filières végétales (manioc, soja, maïs, riz, coton, café-cacao, sésame, anacarde, karité, fruits et légumes), animales (volailles et petits ruminants) et les filières halieutiques (poissons).
Des recommandations pour réaliser les engagements
Ces travaux ont abouti à des recommandations en vue de créer des conditions favorables à la réalisation des engagements. Entre autres, prendre des dispositions pour renforcer la gestion apaisée de la transhumance, promouvoir la consommation locale, amplifier la mise en place des ZAAP avec des retenus d’eaux et le renforcement des efforts de désenclavement des zones de production. Ceci, afin de faciliter les écoulements des produits et d’améliorer la compétitivité des différentes filières.
A l’issue des rencontres B to B entre des acteurs de la chaine de valeur agricole partageant les mêmes centres d’intérêt et cherchant à les faire fructifier, une centaine de contrats ont été signés, entre producteurs et transformateurs, transformateurs et commerçants, ou avec le secteur privé.
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Faustin LAGBAI
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