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Apothéose des Evala dans le canton de Pya en présence du chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé

Le président Faure Gnassingbé a suivi de bout en bout la grande finale.
Apothéose des Evala dans le canton de Pya en présence du chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé

La populaire et grande finale de la lutte traditionnelle, Evala du canton de Pya, a tenu toutes ses promesses, le 13 juillet 2023, sur le terrain rouge, où s’est mobilisée une pléiade de personnalités venues de divers horizons. D’un œil averti, le chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé, a suivi, de bout en bout, les brillantes empoignades qui ont opposé les lutteurs de la coalition Akei-Kiyoudè-Gnama-Tchamdè à ceux de Kadjika-Awidina-Koodah-Pittah. Un duel alléchant de plus de deux heures d’horloge, marqué par des prises inédites et des temps de suspens. Dans une ambiance bien colorée de chants et danses parfois provocateurs, tout aussi appréciables.

Au terme de ce duel, les lutteurs de la coalition Akei-Kiyoudè-Gnama-Tchamdè, techniquement et tactiquement mieux préparés, se sont largement imposés face à leurs vis-à-vis. Sanction finale, un score sans appel de 65 victoires contre 29.

Cette finale a été suivie de celles de Yaka, dans la préfecture de Doufelgou et de Sarakawa dans la Kozah. La foule de spectateurs et de touristes présents autour des différentes arènes a quitté les terrains, apparemment comblée, gardant l’espoir que les finales de Kouméa, Lama, Landa et Djamdè aujourd’hui, ainsi que celles de Lassa, Tcharè et Soumdina, demain samedi auront aussi des péripéties à présenter.

Les prises étaient au rendez-vous

Le président de la République Faure Essozimna Gnassingbé, dont l’attachement à la promotion des valeurs culturelles du pays n’est plus à démontré, a marqué de sa présence, le 13 juillet 2023, aux finales des Evala des cantons de Pya, de Sarkawa et de Yaka. Une présence qui témoigne de sa volonté de soutenir et d’encourager la jeunesse togolaise à sauvegarder le patrimoine culturel, à cultiver la paix et le vivre ensemble dans le pays.

Ces finales, fortement appréciées, se sont déroulées dans une ambiance empreinte de gaieté, entretenue autour des arènes par les supporteurs des deux camps, en présence de nombreuses personnalités dont le Premier ministre, la présidente de l’Assemblée nationale, les membres du gouvernement et du corps diplomatique, des garants des us et coutumes, sans oublier les touristes.

Dans l’arène à Pya, la confrontation a mis aux prises les Evala de la coalition Akei-Lao-Kioudè-Tchamdè avec ceux de Kadjika-Awidina-Koda-Pittah. Les jeunes lutteurs, décidés, d’un camp à l’autre, à ne pas se laisser faire, ont réussi plutôt, à offrir un spectacle alléchant. Ils étaient combatifs et sportivement fairplays, dans une compétition où il ne suffit pas seulement d’être fort, mais aussi, de maitriser la technique et le tact indispensables pour vaincre l’adversaire. Aussi, les lutteurs, qui s’y connaissent dans ce genre de combat, ont-ils, par moment, renversé des situations difficiles en leur faveur, au grand plaisir de l’assistance. Par moment, des prises spectaculaires viennent couper les souffles et contraindre le public au silence, attendant avec impatience de voir le victorieux dans ce suspens.

Beau geste de fair play

De cette confrontation très riche en épisodes, les lutteurs d’Akei-Lao-Kioudè-Tchamdè se sont fait remarquer, réalisant coup sur coup des victoires retentissantes, à travers des cris de joie de leurs supporters. A la sanction finale, le score était sans appel, 65 points contre 29 pour leurs adversaires. Même suprématie chez les Ahoza, jeunes en attente d’être initiés l’année prochaine ou dans deux ans au plus. En effet, les Ahoza de la coalition Akei-Lao-Kioudè-Tchamdè, galvanisés par la victoire de leurs aînés, se sont défendu becs et ongles, pour ne pas se laisser ridiculiser. Ils ont ainsi pu dicter leur suprématie à ceux de l’autre camp en réussissant à compiler 50 victoires contre 15 pour la coalition Kadjika-Awidina-Koda-Pittah.

L’ambiance festive sur les lieux est marquée de chants et danses aussi provocateurs que galvanisants des supporters des deux camps. Même ambiance à la finale de Sarakawa où les Evala de l’alliance Kpessidè-Kawa ont dominé leurs adversaires de Sara, sur la marque de 13 réussites contre 11.

Dans la préfecture de Doufelgou, précisement dans le canton de Yaka, les lutteurs de la coalition Agbandè-Yaka Bas se sont imposés en finale face à leurs adversaires de la coalition Agbandè-Yaka Haut sur un score étriqué de 15 victoires contre14. En revanche, les adolescents ( Ahoza) de Agbandè-Yaka Haut se sont vengés, remportant avec 27 victoires contre 15.

Pour le reste, la caravane des Evala se poursuit aujourd’hui et samedi, en finale, dans les cantons de Lama, Koumea, Lassa, Tcharè, Landa et Djamdè, avec la même animation. Surtout au niveau des marchés improvisés tout autour des arènes où plusieurs sociétés de la place offrent de belles occasions de danses et de distraction à la population et aux jeunes, en particulier, tout en faisant la promotion de leurs produits.

Supporters et autres ambianceurs.

En somme, Evala est un rite initiatique séculaire en pays kabyè, marquant le passage de l’adolescence à l’âge adulte, tout en étant un cadre et un temps de fraternité, d’affirmation de l’identité culturelle, de promotion de la cohésion sociale et du brassage des peuples.

Bernardin ADJOSSE

 

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