Agriculture

Agriculture : Des orientations données par le chef de l’Etat pour moderniser le secteur lors de  la clôture des fora régionaux des producteurs  à Kara

Le président Faure Gnassingbé (au milieu) lors de la cérémonie de clôture du FoPAT Kara. A sa droite le PM Tomégah-Dogbé.
Agriculture : Des orientations données par le chef de l’Etat pour moderniser le secteur lors de  la clôture des fora régionaux des producteurs  à Kara

La ville de Kara, située à 420 km de Lomé, a servi, le jeudi 20 Avril 2023, de cadre de clôture des fora régionaux des producteurs agricoles du Togo (FoPAT), lancés, le 14 janvier 2023 à Dapaong. Après trois jours de fructueux débats, la journée apothéose dans cette région a été présidée par le chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé, initiateur de ces fora. Les travaux ont permis aux différents acteurs des chaînes de valeurs agricoles de la région d’avoir  des échanges directs avec le président de la République sur les projets du gouvernement visant le renforcement de la sécurité alimentaire et la transformation agroindustrielle. Au terme des discussions, les acteurs, dans leur ensemble sont repartis, rassurés et tout confiants des promesses et engagements pris par le gouvernement et les partenaires, pour réformer l’agriculture dans ses différents domaines. La rencontre a connu la présence du Premier ministre, Victoire Tomégah-Dogbé, des membres du gouvernement, des partenaires techniques et financiers, ainsi que de plusieurs autres personnalités.

Une partie du matériel agricole remis aux producteurs. texte Alex

 

Renforcer la dynamique d’actions et d’interventions de l’ensemble des acteurs des chaînes de valeurs agricoles autour de la transformation structurelle du secteur agricole. C’est la vision du chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé, en décidant d’organiser, dans toutes les régions économiques du pays, des Fora des Producteurs Agricoles du Togo (FoPAT). Placées sous le thème « Transformation structurelle de l’agriculture togolaise : défis et perspectives », en lien avec les objectifs de la feuille de route gouvernementale Togo 2025, ces premiers fora régionaux s’inscrivent dans une nouvelle dynamique qui marque une rupture avec le Forum National du Paysan Togolais (FNPT), jadis organisé par rotation dans les régions. Ce nouveau cadre de dialogue favorise une compréhension commune et une appropriation par l’ensemble des acteurs régionaux du secteur agricole, tout en suscitant leur intérêt pour s’impliquer davantage dans la réussite des programmes et projets de développement agricole. Il a aussi pour intérêt surtout de partager avec les acteurs des chaînes de valeurs, au niveau de chaque région, la stratégie gouvernementale pour le développement structurel du secteur.

 

Des recommandations pour booster le secteur

 

La ville de Kara qui a abrité l’ultime étape de ces fora, a connu une très grande mobilisation des acteurs agricoles venus des 7 préfectures de la région, afin de témoigner leur reconnaissance au chef de l’Etat, pour sa politique de développement et d’inclusion sociale. Après un accueil chaleureux et populaire, le président de la République a mené des réflexions en synergie avec les représentants des acteurs agricoles notamment, des producteurs relevant du secteur végétal et animal, des représentants des organisations professionnelles agricoles et des opérateurs économiques de la région, sur les nouveaux mécanismes de développement du secteur agricole au Togo.

Le président Faure Gnassingbé (au milieu) lors de la cérémonie de clôture du FoPAT Kara. A sa droite le PM Tomégah-Dogbé.

Le ministre Gbégbéni faisant le bilan du FoPAT Kara.

 

Ces échanges directs ont porté, essentiellement, sur le renforcement de la sécurité alimentaire et la transformation agroindustrielle, la facilitation de l’accès des producteurs aux intrants de qualité et au financement, la promotion de l’élevage, la mécanisation et l’irrigation, le maraîchage, les aménagements agricoles et l’Agence de Transformation Agricole. A la suite de ces discussions, les producteurs ont pris des engagements, dont la mise en œuvre et le respect contribueront à la réalisation de la vision du gouvernement pour le secteur.

Des membres du gouvernement lors des échanges.

Dans ce sens, ils ont fait des recommandations, demandant au gouvernement de poursuivre la réalisation des Zones d’Aménagement Agricole Planifiée (ZAAP), des bas-fonds et des périmètres irrigués, l’accélération de l’opérationnalisation des centres régionaux de mécanisation agricole. Il faut aussi organiser des opérations foraines de dessouchage et de labour au profit des producteurs agricoles, améliorer les procédures de distribution des engrais et renforcer les points de vente sur toute l’étendue du territoire national, avec la création des points de vente dans chaque canton.

D’autres membres du gouvernement à la rencontre.

D’autre part, les producteurs ont souhaité que le gouvernement appuie la mise en place des entreprises semencières, mais aussi l’aménagement et la réhabilitation des pistes rurales et la construction des ouvrages de franchissement pour desservir les grandes zones de production.

 

Faire des producteurs de véritables entrepreneurs

 

Le président de la République, à la lumière des préoccupations soulevées, a rassuré les agriculteurs que plusieurs initiatives sont en cours et des mesures sont prises par le gouvernement pour transformer structurellement le secteur agricole et faire des producteurs de véritables entrepreneurs, capables de soutenir le développement du pays. Il a aussi donné des orientations nécessaires pour la modernisation de l’agriculture togolaise, en vue d’en faire un levier de la croissance du pays et une source de création d’emplois, en particulier pour les femmes et les jeunes. Pour le président de la République, il est opportun d’apporter les informations adéquates aux populations pour que celles-ci puissent participer efficacement à l’œuvre collective. « C’est ça qui justifie, aujourd’hui, toutes les dispositions qui sont en train d’être prises et pour lesquelles nous avons organisé ces fora pour aller de région en région échanger avec les producteurs, écouter leurs attentes, mais surtout leur faire part des dispositions qui sont prises pour les accompagner », a-t-il expliqué. Car selon le chef de l’Etat, il est temps que l’agriculture, qui est le moteur de l’économie, assume pleinement sa mission, à travers un engagement efficace des acteurs déterminés pour porter haut le flambeau de l’agriculture togolaise.

Il a, par ailleurs, encouragé les autorités traditionnelles à jouer leur partition en œuvrant pour un accès aux terres pour tous. Du reste, le chef de l’Etat a saisi l’occasion pour remettre un important lot de matériels agricoles aux producteurs, puis visiter les stands de la foire d’exposition des produits cultivés ou transformés dans la région.

 

Que retenir des FoPAT ?

 

Faisant la synthèse générale de ces premiers fora régionaux, le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et du Développement rural, M. Antoine Lékpa Gbégbéni, a relevé que ce 1er FoPAT a permis à son ministère de mieux vivre la réalité du terrain, de mieux connaitre les attentes et les préoccupations des producteurs. « Nous avons noté le dynamisme des producteurs et productrices agricoles et senti la nécessité de les accompagner davantage dans le processus de leur mutation en entrepreneurs agricoles. C’est la condition sine qua non pour créer de la prospérité dans le monde agricole et rural. La plupart des recommandations formulées par les producteurs de toutes les régions connaissent déjà un début de mise en œuvre », a-t-il souligné. Il a cité, entre autres, la promotion, dès cette campagne agricole, des ZAAP d’excellence, en facilitant l’accès des producteurs aux facteurs de production, notamment le labour, les semences et les engrais, tout en garantissant un marché aux productions qui en découleront. Il y a aussi la mise en œuvre du schéma directeur pour l’agriculture irriguée (SDAI), dont le Togo s’est doté, en juillet 2022, et qui sera effective dès cette campagne avec le démarrage de la construction d’aménagements hydro-agricoles sur 272 hectares, sur 6 sites pilotes au plan national. Le ministre a fait cas aussi de la réalisation des études d’aménagements hydro-agricoles sur 2000 hectares dans les Savanes, l’aménagement de 500 hectares de bas-fonds, la construction de 47 retenues collinaires, l’installation de 1000 petites exploitations irriguées et l’installation de kits d’irrigation sur 10 hectares dans chaque ZAAP. Aussi, a relevé le ministre Gbégbéni, plusieurs tonnes d’engrais sont commandées pour la campagne agricole 2023-2024 et les prochaines saisons. Enfin, une direction chargée de l’entrepreneuriat et du financement agricoles est en cours de création au sein du ministère pour s’occuper de l’organisation professionnelle des producteurs agricoles et de la facilitation de l’accès de ces derniers aux financements nécessaires, pour faire prospérer leurs exploitations agricoles.

 

Des partenaires mobilisés

L’occasion a été donnée également aux partenaires techniques et financiers pour   présenter aux participants leur stratégie d’intervention en cours dans le pays. Il s’agit notamment de l’Union Européenne, la Banque Mondiale, la Coopération allemande (GIZ), l’Agence Française de Développement (AFD), la Banque Africaine de Développement (BAD) et l’Organisation des Nations-Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO). Sur place, l’ambassadeur et chef de délégation de l’UE au Togo, Joaquin Tasso Vilallonga, a signé avec le ministre Lékpa Gbégbéni, un accord de financement de deux projets. L’un concerne le renforcement des systèmes règlementaires pour un accès durable des petits producteurs aux intrants agricoles. L’autre a trait à l’alimentation scolaire intégré basé sur la production locale.

Une vue des partenaires techniques et financiers à la cérémonie.

Aussitôt après la clôture de ce forum, le président Faure Essozimna Gnassingbé s’est rendu dans le canton de Tchitchao, où il a inauguré le tout premier Centre Régional de Mécanisation Agricole sur les 6 centres régionaux prévus, en vue de rapprocher le service de mécanisation agricole des producteurs et réduire la pénibilité des travaux.

Alex TEYI

 

 

 

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