Paix et Sécurité

2e édition du Forum sur la Paix et la Sécurité : Le PC Faure Gnassingbé expose ses convictions pour une paix durable en Afrique

Le PC Faure Essozimna Gnassingbé a ouvert les travaux du forum
2e édition du Forum sur la Paix et la Sécurité : Le PC Faure Gnassingbé expose ses convictions pour une paix durable en Afrique

La capitale togolaise a abrité, les 11 et 12 octobre 2025, la 2e édition du Forum de Lomé sur la Paix et la Sécurité, en anglais Lomé Peace and Security Forum (LPSF). L’événement, initié par le Togo, en 2023, a réuni des dirigeants politiques, diplomates, experts, chercheurs, jeunes et représentants de la société civile, autour du thème « L’Afrique face aux défis sécuritaires complexes : comment rendre durables la paix et la stabilité dans un monde en mutation ? ». A travers panels et discussions de haut niveau, les participants ont réfléchi aux voies et moyens pour renforcer la résilience du continent face aux menaces multiformes, telles que le terrorisme, les conflits communautaires et les effets du changement climatique. La cérémonie d’ouverture a été dirigée par le Président du Conseil, Faure Essozimna Gnassingbé, en présence du Président de la République du Liberia, Joseph Boakai, de l’ancien Président du Nigeria, Olusegun Obasanjo, des responsables d’institutions de la République, des membres du gouvernement et d’autres personnalités.

Des présidents des institutions de la République, des membres du gouvernement.

Après la première édition, le gouvernement togolais a organisé, les 11 et 12 octobre 2025, à Lomé, la 2e édition de Lomé Peace and Security Forum (LPSF), portant sur le thème « L’Afrique face aux défis sécuritaires complexes : comment rendre durables la paix et la stabilité dans un monde en mutation ? ». Deux jours d’intenses échanges et de discussions franches, permettant de mobiliser les Etats, les parties prenantes et acteurs internationaux, décideurs politiques, diplomates, représentants des organisations régionales et internationales, experts en médiation, chercheurs, universitaires et leaders de la société civile autour de l’édification et de la consolidation de la paix, de la stabilité et de la résilience en Afrique. Les travaux de cette 2e édition, à l’instar de l’édition inaugurale tenue, les 20, 21 et 22 octobre 2023, sont orientés vers la recherche de solutions concrètes, innovantes, adaptées et durables, capables de répondre aux défis sécuritaires complexes du continent, tout en renforçant la coopération régionale et internationale.

Ils sont organisés autour d’une série de panels thématiques, visant à réfléchir sur les défis sécuritaires les plus urgents en Afrique. Chaque panel a été l’occasion d’une analyse approfondie, d’échange d’idées novatrices et d’élaboration de stratégies concrètes. Les discussions se sont appuyées sur une diversité de perspectives, afin de promouvoir une approche collaborative de la construction d’une paix et d’une stabilité durables en Afrique.

Des diplomates et autres personnalités.

De façon plus concrète, cinq (5) panels ont meublé ces travaux sur : « Construire un avenir de paix dans la région des Grands Lacs : opportunités pour une stabilisation durable et une coopération régionale renforcée », « L’autonomie stratégique dans le paysage géopolitique africain en mutation : renforcer la sécurité, la coopération et la résilience », « Les jeunes, acteurs stratégiques pour une paix durable en Afrique : perspectives, initiatives et défis », « L’intelligence artificielle : défi ou opportunité pour une paix durable en Afrique ? » et « L’Afrique face aux défis sécuritaires complexes : comment renforcer et rendre durables la paix et la stabilité dans un monde en mutation? ».

« Nous devons repenser la paix en Afrique »

En ouvrant les travaux, le Président du Conseil, Faure Essozimna Gnassingbé, s’est réjoui de voir cet espace devenir un lieu de réflexion respecté sur les grands enjeux sécuritaires du continent. Selon lui, le thème de cette année est d’actualité, car partout, c’est une époque de grands bouleversements. La rivalité géopolitique se ravive, les conflits se multiplient, les menaces se transforment et les mécanismes multilatéraux sur lesquels reposait une grande partie de la sécurité internationale s’essoufflent.

Dans ce contexte, dit-il, le continent africain n’est pas à la marge. Il est au centre. « C’est pourquoi, notre responsabilité collective est immense. Nous devons repenser la paix en Afrique, non pas comme une aspiration abstraite ou idéaliste, mais comme un véritable projet politique et stratégique que nous porterons nous-mêmes », a indiqué le PC Faure Gnassingbé. A ce sujet, il a formulé quatre convictions personnelles, essentielles pour renforcer durablement la sécurité collective. Pour lui, les Africains doivent être les acteurs principaux de leur propre sécurité. Car trop souvent, le continent a été considéré comme un théâtre pour des rivalités extérieures. Les problèmes ont été analysés depuis d’autres capitales et des solutions décidées et imposées depuis d’autres enceintes. A son avis, le monde change et ce modèle est révolu.

 La lumière de la sécurité se jouera d’abord ici sur le continent. Cette volonté d’autonomie stratégique n’est pas une volonté d’isolement, c’est plutôt une volonté de maîtrise. « Nous devons exercer fermement notre capacité à définir nous-mêmes nos priorités, nos instruments et nos alliances. Cela suppose des institutions régionales fortes : Union Africaine, CEDEAO, CEAC, SADEC. Cela suppose aussi des capacités nationales robustes, des armées professionnelles, des diplomaties actives, des mécanismes régionaux efficaces. Un espace africain de dialogue et d’action capable de formuler un agenda sécuritaire africain cohérent, légitime et résilient. Puisque nous n’avons pas vocation à subir la vision sécuritaire des autres, alors nous devons inventer et imposer la nôtre », a laissé entendre le Président du Conseil.

Sa deuxième conviction, c’est que la paix durable se construira par la cohésion locale. La paix, dit-il, ne se décrète pas, elle se construit par l’inclusion et la justice sociale. Pour lui, les conflits auxquels sont confrontés les Africains trouvent souvent leur origine dans des inégalités territoriales, des frustrations sociales ou des exclusions politiques, dont une communauté se sent oubliée, marginalisée ou méprisée, l’instabilité n’est jamais très loin.

La réponse durable, c’est de tisser les liens de proximité, c’est la participation des citoyens, le dialogue communautaire, la réconciliation nationale. C’est aussi de comprendre que les femmes, jeunes, autorités locales et société civile sont des acteurs de paix à part entière. La paix, c’est aussi une affaire d’éducation, de santé, d’emplois et de gouvernance. C’est pour cela que le Togo a choisi de placer l’inclusion sociale et territoriale au cœur de sa politique de sécurité, a précisé le PC Faure Gnassingbé.

Repenser les règles de jeu de l’architecture financière mondiale

La troisième conviction réside dans le renforcement des politiques publiques, qui réduisent les inégalités, atténuent les effets du changement climatique, empêchent la misère et la violence… Une partie de la bataille va se jouer dans le champ numérique. Il y a des technologies qui pourraient être des atouts majeurs pour la prévention et la médiation, mais elles comportent aussi des risques. Il s’agit, notamment de la désinformation dans l’espace numérique, de l’usage hostile des drones dans l’espace civique, mais aussi de l’émergence de nouvelles inégalités liées à la fracture numérique. Pour le Président du Conseil, les Etats africains doivent être utilisateurs et promoteurs, mais aussi gardiens de ces technologies, en veillant à ce qu’elles servent la paix, plutôt que la déstabilisation.

La dernière conviction appelle à repenser les règles de jeu de l’architecture financière mondiale. « Nous ne pouvons financer notre sécurité en faisant notre dette. On ne peut pas continuer à pénaliser ainsi la paix au nom d’une orthodoxie financière optimiste. Il faudra nous donner les moyens de financer nous-mêmes notre sécurité, sans compromettre notre stabilité macroéconomique ou allonger davantage les conditions de dette déjà insoutenables », déclare le PC, avant de demander que les dépenses de sécurité et de stabilisation dans les Etats soient reconnues comme des biens publics mondiaux.

Dans le même sens, le Président du Liberia, Joseph Boakai, a invité les dirigeants africains à investir dans des processus politiques inclusifs, fondés sur les normes démocratiques et sur l’intégrité institutionnelle, à favoriser l’accès à la justice, en donnant priorité à la sécurité humaine. Il a appelé également à créer de meilleures conditions pour limiter la migration rigoureuse des jeunes, à travers les déserts et les océans, en Europe et aux Etats-Unis. « Nous avons appris que la reconstruction des rues et des bâtiments ne signifie rien, si on néglige la paix humaine », a-t-il ajouté. Tout comme lui et l’ancien président du Nigeria, Olusegun Obasanjo, le représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Leonardo Santos Simâo et l’ambassadeur Tété Antonio, président du Conseil exécutif de l’Union Africaine, ont félicité le Président du Conseil, pour son engagement d’œuvrer, sans cesse, pour la paix en Afrique.

Komla GOKATSE

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