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M. Kodjo (milieu) souligne l'importance de la mise en œuvre des règles de Bangkok.

La CNDH renforce les capacités des acteurs de la prison civile de Lomé sur le respect des normes spécifiques des femmes détenues

La Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) a organisé, le 31 Juillet 2024 à Lomé, un atelier de renforcement des capacités du personnel de l’administration pénitentiaire et des surveillants de la prison civile de Lomé sur le mandat du Mécanisme National de Prévention de la torture (MNP) et les règles de Bangkok. Cette activité commémorative de la Journée de la Femme africaine, célébrée chaque 31 juillet, vise à améliorer les conditions de détention des femmes dans cette maison d’arrêt. La rencontre a été couplée de la remise d’un don émanant de l’Ordre National des Pharmaciens du Togo (ONPT) et des femmes du marché de Hédzranawoé.

L’assistance à l’atelier de renforcement de capacités.

La femme africaine était à l’honneur, hier. La Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) a, à cette occasion, organisé un atelier de renforcement de capacités du personnel de l’administration pénitentiaire et des surveillants de la prison civile de Lomé, sur le mandat du Mécanisme National de Prévention de la torture (MNP) et les règles de Bangkok. La rencontre marquée par une communication sur le MNP et son fonctionnement et une autre sur les règles de Bangkok, a permis de rappeler aux participants les normes internationales spécifiques pour le traitement des femmes en prison.

Le don destiné aux femmes en détention à Lomé.

Selon le 2e vice-président de la CNDH et président de la sous-commission en charge du MNP, M. Garba Gnambi Kodjo, la prison est un lieu de privation de liberté et non de maltraitance et toute personne en détention a des droits. Il a ajouté que, de manière générale, les prisons sont gérées de façon musclée, ce qui ne facilite pas la vie aux femmes en détention qui sont plus vulnérables que les hommes et ont aussi des besoins spécifiques pour se maintenir en bonne santé physique et mentale. Il a renseigné que les règles de Bangkok ont été adoptées par l’Organisation des Nations Unies (ONU), en 2010, et constituent des normes internationales spécifiques pour le traitement des femmes en prison. Elles visent à répondre aux besoins spécifiques des femmes détenues et à garantir que leur traitement soit conforme aux principes de non-discrimination et d’égalité. « En formant les surveillants sur ces règles, on assure une meilleure compréhension des enjeux spécifiques liés à l’incarcération des femmes, telles que la santé reproductive, la protection contre la violence et les soins adaptés aux mères détenues », a-t-il rapporté.  

Photo souvenir des membres de la CNDH et des bénéficiaires.

Pour ce qui concerne le Mécanisme National de Prévention de la torture (MNP), M. Garba Gnambi Kodjo a souligné que le Togo s’est résolument engagé, des années durant, à prévenir et lutter efficacement contre la torture, un acte qui détruit la dignité de l’Homme. « La ratification de la Convention contre la torture, en 1987, de son protocole additionnel, le 20 juillet 2010, et la mise en place du Mécanisme National de Prévention de la torture (MNP), arrimé à la CNDH, depuis 2018, avec pour mission de faire des visites régulières et inopinées dans les lieux de privation de liberté, afin de prévenir la pratique de la torture et autres traitements cruels inhumains ou dégradants, témoignent de cette volonté politique du Togo », a-t-il souligné. Il a ajouté que le respect de l’interdiction totale de la torture et de toute forme de mauvais traitements est tributaire de l’existence d’un environnement propice qui offre une place importante à la primauté du droit et au respect de la dignité humaine. « Un tel environnement se construit sur un certain nombre d’éléments interdépendants, dont le point culminant est la volonté politique », a-t-il indiqué.

En ce qui concerne le don remis pour la circonstance, il est composé de produits de soins et d’hygiène corporels, de vivres et de non vivres, destinés aux femmes détenues dans cette maison d’arrêt.

A la lumière de ce don, la Commissaire à la CNDH, Mme Jacqueline Atitso, a remercié l’ONPT et le bureau exécutif des femmes du marché de Hédjranawoé pour leur collaboration et leur générosité. «Ces serviettes hygiéniques et solutions de toilettes intimes et autres produits permettront de soulager la prison qui peine souvent à couvrir tous ces besoins », a-t-elle indiqué.

Françoise AOUI

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