Le Premier ministre, Victoire Sidémého Tomégah-Dogbé, a ouvert, le 4 juillet 2024, à Lomé, les travaux du 23e forum pharmaceutique international sur le thème « Accès universel aux soins : défis, enjeux et perspectives pour le secteur pharmaceutique ». Cette assise annuelle a pour objectif de dégager les meilleures stratégies et de trouver des solutions innovantes pour le développement de la profession de pharmacien. Ceci, en vue de garantir un accès sécurisé à des médicaments de qualité aux populations. A cette 23e session, c’est surtout l’émergence des industries locales du médicament qui retient l’attention des participants.
Mme Victoire Tomégah-Dogbé, des membres du gouvernement et des sommités du monde pharmaceutique africain en photo souvenir
Lomé accueille, depuis le 4 juillet 2024, et pour la deuxième fois consécutive, le Forum Pharmaceutique International (FPI), une rencontre annuelle qui regroupe des pharmaciens d’Afrique et d’ailleurs, ainsi que d’autres professionnels de la santé, initiée, en 1999 à Yaoundé, au Cameroun, à l’issue de la réunion des ministres de la Santé. Cette assise, 23e du genre, a pour thème « Accès universel aux soins : défis, enjeux et perspectives pour le secteur pharmaceutique ». Elle permettra aux participants de débattre sur les expériences vécues, de mutualiser les efforts, en vue de la disponibilité et de l’accessibilité du médicament sur le continent africain. Ce forum se veut aussi une instance pour promouvoir la recherche et contribuer au renforcement des politiques publiques en matière de santé. Les travaux sont meublés de panels, conférences thématiques, communications scientifiques, symposiums, rencontres B to B, sessions de formation continue et expositions.
En ouvrant les travaux, le Premier Ministre, Victoire Sidémého Tomégah-Dogbé, s’est réjoui du thème retenu, soulignant que l’accès universel aux soins est un droit fondamental. Il demeure une solution pour le renforcement de la protection sociale et pour une résilience des populations face aux crises sanitaires, sécuritaires, économiques et au dérèglement climatique récurrentes auxquelles le monde est exposé. Il s’agit, pour les gouvernements, d’assurer que chaque individu, indépendamment de sa situation socio-économique ou géographique, puisse obtenir des services de santé de qualité, ainsi que des médicaments sûrs et efficaces à coûts abordables.
L’histoire de l’accès universel aux soins au Togo
De l’avis du Premier ministre, pour gagner ce pari, cela requiert la mise en œuvre de politiques et actions ambitieuses, mais intégrées dans une approche multisectorielle et progressive. Concrètement, il s’agit de construire des infrastructures de soins de proximité, d’améliorer la gouvernance, de mobiliser plus de ressources et d’améliorer la coordination entre les secteurs impliqués. Enfin, il est question de garantir la disponibilité et l’accès des médicaments, tout en assurant leur contrôle régulier. « Née de la vision du chef de l’Etat de garantir un accès équitable aux soins de santé à la population togolaise, l’histoire de l’accès universel aux soins s’écrit au Togo, depuis 2011, avec l’instauration de régime obligatoire d’assurance maladie pour les agents publics et leurs familles. Cette belle histoire se poursuit avec détermination avec l’extension de la couverture à toute la population et cette histoire ne saurait s’écrire sans vous les professionnels de la santé », a-t-elle souligné. Pour Mme Tomégah-Dogbé, bien que les défis demeurent énormes face à des besoins sociaux croissants, l’accès aux soins de santé reste un chantier prioritaire, tant sur le plan de l’offre que de la demande.
L’assistance à la cérémonie d’ouverture
Fédérer les énergies de tous les acteurs de la chaine des médicaments
Au-delà de tout ce qui précède, la qualité des soins reste une question essentielle et plus particulièrement celle du médicament. « Le secteur pharmaceutique joue un rôle important et demeure un partenaire incontournable. Face à la persistance du fléau des médicaments falsifiés et de qualité inférieure dans les pays africains, ce forum vient soutenir les différentes initiatives nationales et celles portées au plan continental », a-t-elle fait remarquer. Elle a rapporté que la qualité des soins prônée pour l’atteinte du 3e objectif de développement durable (ODD) visant à assurer la santé et le bien-être de tous ne saurait être efficiente sans une réflexion pointilleuse sur la disponibilité et l’accessibilité des médicaments et autres produits de santé. « Ce forum est le moment opportun et le lieu idéal pour fédérer les énergies de tous les acteurs de la chaine des médicaments, afin de construire une assurance maladie durable, grâce à des médicaments de meilleure qualité et aux meilleurs coûts », a-t-elle souligné.
Le président de l’Inter-Ordre des Pharmaciens d’Afrique (IOPA), Dr Arounan Diarra, pour sa part, a indiqué que, selon l’OMS, plus de 60% des revenus des ménages sont dédiés aux soins de santé et la partie la plus importante est consacrée aux produits de santé, principalement les médicaments, alors que quiconque parle de médicaments, parle obligatoirement du pharmacien. D’où, l’importance de cette réunion « pour ensemble poser des problématiques et proposer des solutions appropriées pour l’amélioration de la prise en charge sanitaire de nos populations », a-t-il indiqué. Il a souligné que la carte pharmaceutique de l’Afrique montre clairement des disparités, avec des progrès significatifs dans le cadre de l’accessibilité aux produits de santé pour les pays du Maghreb et de l’Afrique du Sud. Les plus grands retards sont constatés en Afrique de l’Ouest et du Centre, surtout dans les pays francophones. « L’accès à des médicaments de qualité et à des coûts abordables passe raisonnablement par la production pharmaceutique », a-t-il souligné.
Pour le président du comité d’organisation, le président de l’Ordre National des Pharmaciens du Togo (ONPT), Dr Tufa Nyasenu, du cœur du patient au cœur du professionnel de santé, l’accessibilité à des soins de santé est un cri qui est entendu, et comme des pièces de puzzle, aujourd’hui, toutes les entités s’imbriquent pour constituer le véhicule d’un message harmonieux et assuré. « Le forum est incontestablement un rendez-vous du donner et du recevoir qui permet de répondre à des besoins des systèmes de santé de nos pays africains. Et nous ne saurions avancer sereinement face aux défis de l’heure sans une assise solide », a-t-il indiqué.
Françoise AOUI
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