Les travailleurs, de par le monde, ont célébré le 1er mai, la journée qui leur est dédiée pour exprimer leurs préoccupations, attentes et doléances au patronat et au gouvernement.
Au Togo, cette fête a donné lieu à des manifestations de joie organisées par les travailleurs et syndicats dans leur base respective, après la traditionnelle présentation du cahier de doléances au gouvernement. C’est le Premier ministre, Komi Selom Klassou qui a reçu ces doléances, en présence des membres du gouvernement et du patronat. Tout de blanc vêtus et mobilisés dans la Coordination des Centrales Syndicales du Togo (CCST), les travailleurs togolais ont célébré cette Journée Internationale du Travail dans un esprit d’unité d’action.
A travers leur porte-parole, Yves Agui Palanga, ils demandent au patronat de résoudre les problèmes liés à la Zone Franche, à l’enseignement confessionnel et à la situation des ouvriers de la cimenterie WACEM. Les travailleurs souhaitent qu’après la nouvelle Convention Collective Interprofessionnelle en 2011, il faut l’élaboration et l’adoption rapide de la Convention Collective Sectorielle. Concernant le secteur informel, la CCST encourage le gouvernement à intensifier les efforts pour renforcer les acquis des travaux sur le Code de sécurité sociale au Togo validés, en 2011.
A l’endroit du gouvernement, la CCST le remercie d’avoir signé en décembre 2015, le décret d’application du Statut général de la Fonction publique l’encourage à prendre les autres textes et décrets. La plateforme revendicative met l’accent sur les questions touchant la valeur indiciaire, la situation déplorable des agents de l’ICAT et des retraités, dont les salaires et pensions ne sont pas régulièrement versés.
Les travailleurs togolais, se référant aux nombreuses doléances non encore satisfaites, exigent la reprise rapide des discussions avec le gouvernement, afin de faire une évaluation participative des 10 ans de l’accord tripartite. Ils ont déploré la crise au sein du patronat, qui risque de paralyser les activités du Conseil National du Dialogue Social (CNDS). Les préoccupations des travailleurs sont aussi relatives aux logements sociaux, projet auquel ils souhaitent être associés pour son meilleur aboutissement. Les travailleurs ont fait cas aussi de la propreté de la ville de Lomé, demandant au gouvernement de mieux valoriser les employés du secteur. Enfin, le front social a exprimé sa solidarité et son engagement aux côtés du gouvernement dans la lutte contre l’insécurité.
Au nom du Conseil National du Patronat (CNP-Togo), M. Naku Kossivi Demanya, pour sa part, a demandé au gouvernement de faire des efforts pour motiver les entreprises en les accompagnant dans leurs projets et programmes. Il a notamment insisté sur la réduction du coût des facteurs de production (l’électricité, le téléphone, l’internet, les produits pétroliers…), afin de rendre le secteur privé compétitif.
Dans une réponse improvisée, le Premier ministre Komi Selom Klassou, a exprimé sa gratitude aux travailleurs pour leur engagement à s’impliquer dans la lutte contre l’insécurité. Il a rappelé diverses initiatives du président de la République, Faure Essozimna Gnassingbé, visant à mettre en œuvres son mandat social. Il a fait cas des succès déjà enregistrés dans bien de domaines, avant de faire savoir que c’est pas à pas que les défis restants pourront être levés et que l’horizon laisse entrevoir « des chants d’espoir ». Son message fait suite à celui du ministre de la Fonction Publique, du Travail et de la Réforme administrative, Gilbert Bawara. Ce dernier a rappelé que la dynamique de croissance et de développement économique que connaît le Togo est le reflet de la qualité des ressources humaines du pays et du labeur des femmes et hommes dévoués pour un idéal commun de prospérité et de bien-être partagé. De ce fait, il a exprimé la reconnaissance du gouvernement aux travailleurs, avant de rappeler les nombreuses améliorations consenties par l’Etat, en leur faveur. Il a cité notamment la revalorisation de la nouvelle grille indiciaire, le déplacement de la grille, la prise en charge des enseignants volontaires dans le fichier de la Fonction publique. Le ministre Gilbert Bawara a laissé entendre que le gouvernement, conscient des défis qui subsistent, ne ménagera aucun effort, afin de les relever davantage pour l’épanouissement de la classe laborieuse.
Les préoccupations et les attentes exprimées seront étudiées avec la plus grande minutie, a-t-il promis. Pour lui, il faut travailler ensemble, redoubler d’ardeur pour apporter des solutions idoines.
Au sujet des questions touchant à la protection sociale, à la qualité des services publics, il a révélé que le gouvernement entend engager un processus visant à la modernisation et à la revitalisation du dialogue social. La manifestation avait débuté avec un défilé à travers les artères des Lomé.
Bernardin ADJOSSE
Cyril EKPAWOU
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