Commerce

16e Forum AGOA 2017 au Togo : Le Patronat attend  un allègement dans l’octroi des crédits bancaires  aux entreprises

M. Laurent Tamegnon, président du Patronat Togolais
16e Forum AGOA 2017 au Togo : Le Patronat attend  un allègement dans l’octroi des crédits bancaires  aux entreprises

Le Togo et les États-Unis organisent, du 8 au 10 août prochain à Lomé, le 16e Forum de la Loi sur la Croissance économique et les opportunités en Afrique(AGOA), sur le thème : «Les Etats-Unis et l’Afrique: Partenariat pour la Prospérité à travers le Commerce». C’est un cadre d’échanges entre les acteurs de divers secteurs dont le secteur privé qui compte y soulever ses préoccupations pour le développement des entreprises. Dans cet entretien exclusif, le président du Conseil National du Patronat (CNP), M. Laurent Tamegnon est revenu sur ses préoccupations, en relevant la nécessité pour ce sommet de favoriser une meilleure appropriation de fonctionnement du dispositif AGOA par les agents publics et les opérateurs économiques. Selon lui, le panel sur le secteur privé permettra au secteur privé d’évoquer les problèmes liés à l’accès au financement des entreprises, et aux atouts liés à l’intégration économique régionale.

La loi AGOA, qui améliore l’accès des pays éligibles  d’Afrique subsaharienne au marché américain, est la pierre angulaire de la politique commerciale du gouvernement des États-Unis en Afrique subsaharienne, depuis 2000. La loi prévoit que chaque année un forum spécial soit organisé pour discuter des questions liées à sa mise en œuvre et aux questions relatives à la coopération économique et au commerce en général. Le 16eForum d’AGOA qu’organisent   le Togo et les Etats –Unis, à Lomé, est une initiative louable pour faciliter l’exportation des produits africains sur le territoire  américain. A cet effet, les acteurs, à tous les niveaux, se préparent pour voir comment AGOA peut prendre en compte leurs préoccupations sur le marché américain. Dans cette dynamique le secteur privé se positionne comme un acteur majeur incontournable ayant tout à gagner dans les échanges qui meubleront ce forum. De ce fait, le président du Conseil National du Patronat, Laurent Tamegnon, avance qu’à travers ce sommet, le Patronat togolais attend une meilleure appropriation du dispositif AGOA par les agents publics et les opérateurs économiques. Le forum, à son avis, devrait participer aussi la mise en place d’un bon leadership du secteur public, pour faciliter au niveau national les démarches d’accessibilité ou d’accréditation des entreprises ou individus désirant exporter leurs produits  sous le régime AGOA.

Il souhaite aussi que ce forum permette une augmentation de la part commerciale du Togo dans les échanges entre Afrique et les USA.

Inutile de rappeler les bienfaits de l’exportation dans la balance commerciale et dans les réserves de devises d’un pays, « le Patronat à l’issu de ce forum, désire que chaque acteur fasse convenablement son travail pour l’exploitation efficace de l’AGOA au Togo car, les retombées sont énormes », a souligné M. Tamegnon, avant de remercier les autorités togolaise et américaine pour la tenue de ce forum à Lomé.

Le forum, préoccupation du secteur privé

Selon le président du Patronat, le secteur privé a une multitude de préoccupations et d’attentes, mais pour rester dans le cadre des thématiques prévus à l’agenda du Forum concernant le secteur privé, « nous allons  développer les problèmes liés à l’accès au financement des entreprises, et aux atouts liés à l’intégration économique régionale ».

En effet,  l’un des problèmes majeurs des entreprises est l’accès au financement. « Aujourd’hui, le financement de l’activité économique par les banques est toujours orienté vers les branches suivantes : services sociaux et services personnels, transports et communications, commerce de gros et de détails, restaurations et hôtels, bâtiments et travaux publics », a indiqué M. Tamegnon.

Pour lui, les branches comme l’agriculture, l’industrie, le textile, l’artisanat, la manufacture, qui devraient apporter une valeur ajoutée considérable à la création de la richesse et de l’emploi, ne sont pas financées. « Du coup, la plupart des produits qui seront normalement issus de ces branches et destinés à l’exportation n’existent pas. Et s’ils existaient, c’est à faible quantité produite, compte tenu du manque de financement, alors que les charges liées à la production sont élevées, d’où une perte », a-t-il souligné. A son avis, la production de masse, destinée à l’exportation, doit être financée pour toutes les branches d’activités, surtout les activités à fortes potentielles de croissance pouvant bénéficier de l’AGOA. « Des solutions de financement doivent être trouvées pour que les entrepreneurs puissent saisir cette opportunité économique pour échanger, émerger, prospérer, créer des emplois et richesses, et devenir de véritables hommes d’affaires et des modèles de réussites du secteur privé », a relevé le président du Patronat.

Pour ce faire, il estime que les banques doivent être associées et intégrées dans le processus AGOA, avec un traitement spécial des dossiers de crédits des entreprises désirant exporter vers les USA.

S’agissant de l’intégration économique régionale, M. Tamegnon a déclaré que c’est une autre forme d’opportunités économiques et pour faciliter les échanges des opérateurs économiques d’une même zone. « L’UEMOA, et la CEDEAO ont fait des efforts en ce sens, mais le résultat est toujours mitigé, pour multiples raisons, dont la principale est la non application des mesures du libre-échange de certains pays de la zone », a – t-il noté. Selon lui, la Task force sur le schéma de libéralisation des échanges de la CEDEAO est en train de faire le suivi de la libre circulation des personnes et marchandises, l’application du Tarif extérieur commun (TEC) par tous les Etats de la zone CEDEAO, et tout en identifiant les obstacles que rencontrent le secteur privé.

Il a déploré que les pays de l’Afrique de l’ouest échangent moins entre eux, « alors que cette intégration devrait permettre d’avoir accès à plus de 300 millions de consommateurs, d’être compétitif, de se développer et surtout de se préparer à échanger avec le reste du monde ».Bref, beaucoup d’initiatives commerciales sont prises et signées, mais l’application et la mise en œuvre doivent être revues pour un meilleur impact.

Pour ce faire, il a appelé les opérateurs économiques et les chefs d’entreprises, à se mobiliser pour la réussite du forum sur le secteur privé. Il y’a plusieurs priorités d’actions,dans la Loi sur la Croissance économique et les opportunités en Afrique et c’est ensemble que le secteur privé pourrait exprimer  ses  préoccupations.

Moussouloumi BOUKARI

 

 

 

 

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