Santé Sexuelle et Reproduction

14e RAPO : Renforcer le leadership africain et la souveraineté en matière de planification familiale et de santé reproductive

Photo souvenir des participants à l'issue de l'ouverture des travaux
14e RAPO : Renforcer le leadership africain et la souveraineté en matière de planification familiale et de santé reproductive

La 14e Réunion Annuelle du Partenariat de Ouagadougou (RAPO) se tient, depuis le 16 décembre 2025, à Lomé, à l’initiative du ministère de la Santé, de la Couverture sanitaire universelle et des Assurances, en collaboration avec l’Unité de Coordination du Partenariat de Ouagadougou. Une rencontre placée sous le thème « Accélérer le financement domestique des Droits et Santé Sexuels et Reproductifs (DSSR) : quelles stratégies pour un engagement durable ? » Pendant trois jours, elle s’attèle à renforcer le leadership africain et la souveraineté en matière de planification familiale et de santé reproductive. Il est aussi question de discuter de la nouvelle stratégie « Beyond 2025 » et de mettre en place un nouveau Conseil Consultatif.

Le ministre en charge de la Santé, M. Jean Marie Koffi Tessi

Depuis quelques années, les pays du Partenariat de Ouagadougou (PO) ont enregistré des progrès significatifs, en matière de planification familiale. Ceci, avec plus de quatre millions d’utilisatrices additionnelles de méthodes modernes. Ces avancées ont permis de sauver des vies, d’améliorer les indicateurs de santé maternelle et infantile, tout en renforçant l’autonomie des femmes et filles.

Cependant, ces acquis demeurent fragiles, dus à la contraction des financements internationaux, à la réorientation stratégique de certains partenaires, à l’instabilité politique et aux crises sécuritaires dans plusieurs pays de la région.

Pour venir à bout de cette problématique, la 14e édition de la Réunion Annuelle du Partenariat de Ouagadougou se tient, depuis le 16 décembre 2025, à Lomé. L’objectif étant d’ouvrir un espace de réflexion approfondie sur les mécanismes de financement domestique et les nouvelles formes de partenariat et de mener des réflexions sur la stratégie « Beyond 2025 », pensée comme une boussole pour renforcer l’engagement politique.

Les participants au-devant desquels membres du gouvernement, gouverneurs et experts du Programme de Ouagadougou

Spécifiquement, il s’agit de réduire la dépendance à l’aide extérieure, renforcer la part des budgets nationaux alloués aux Droits et Santé Sexuels et Reproductifs (DSSR), soutenir les approches communautaires et les organisations de la société civile.

 Pour ce faire, durant trois jours, les participants, venus de 9 pays membres du PO, Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Togo, vont plancher sur plusieurs centres d’intérêt entre autres, focus sur le Togo : Femmes et filles, actrices de la résilience et de la durabilité du financement de la santé reproductive/planification familiale ; les effets de la réduction des financements extérieurs de la planification familiale ; continuité des financements des produits de la planification familiale et des données ; innover pour survivre.

Explorer ensemble des pistes innovantes

A l’ouverture des travaux, le ministre de la Santé, de l’Hygiène publique, de la Couverture sanitaire universelle et des Assurances, M. Jean-Marie Koffi Tessi, a renseigné que le Togo, dans sa quête constante d’un développement économique et social durable, accorde une place centrale à la santé reproductive, à la planification familiale et à l’autonomisation des communautés.

Pour lui, les DSSR constituent un levier essentiel pour la cohésion régionale et l’équilibre démographique. « Ce thème résonne fortement avec les exigences de notre époque. Dans un contexte marqué par la contraction des financements internationaux, il nous appartient d’explorer ensemble les pistes innovantes, multisectorielles et durables permettant d’assurer la continuité, la résilience et la souveraineté de nos programmes nationaux. Le Togo, à l’instar de plusieurs pays du Partenariat, a engagé des efforts importants en faveur de la couverture sanitaire universelle, de la budgétisation sensible à la santé publique et au genre. Investir dans les DSSR, aujourd’hui, c’est bâtir une Afrique plus juste et véritablement plus forte demain », a-t-il laissé entendre.

De l’avis de la directrice de l’Unité de Coordination du Partenariat de Ouagadougou (UCPO), Mme Marie Ba, l’édition 2025 s’inscrit dans un contexte marqué par des mutations profondes, qui mettent à l’épreuve les acquis construits ensemble, depuis plus d’une décennie. « Les réorientations stratégiques de certains partenaires et les tensions économiques internes nous rappellent l’urgence d’adapter nos approches et d’accélérer la transition vers les mécanismes de financement plus autonomes et durables. Depuis 2011, notre région a démontré qu’une mobilisation collective, cohérente et déterminée peut transformer la réalité sanitaire des populations. Aujourd’hui, maintenir cette dynamique exige des choix clairs : renforcer la résilience des systèmes nationaux et mobiliser l’ensemble des secteurs, y compris le privé. Ceci, autour d’une vision partagée. L’agenda de cette année reflète cette ambition. Au-delà des politiques et des engagements, il convient de rappeler que c’est bien l’avenir de nos communautés, la dignité de nos populations et la stabilité des générations futures que nous portons collectivement », a-t-elle souligné.

Firmin DEFALEONA

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