Santé

Masque contre le COVID-19 : La forte demande fait flamber les prix  sur les marchés à Lomé

Une vendeuse ambulante
Masque contre le COVID-19 : La forte demande fait flamber les prix  sur les marchés à Lomé

Suite à la forte demande des outils de protection contre l’épidémie du coronavirus, Les Togolais se battent à sauver leur peau à travers le port de masque médical, de gants ainsi que l’utilisation du gel désinfectant hydro-alcoolique. La ruée sur ces produits, désormais incontournables, a fait grimpé  leurs prix, d’une façon exagérée, malgré la mise en garde du gouvernement. En réponse à cette montée de prix,  les artisans togolais sont entrés scène en  fabriquant des masques alternatifs à base de tissus. Un phénomène remarqué hier dans quelques marchés de Lomé, à Déckon, à Tokoin Ramco, au niveau de certains feux tricolores et autres localités.

La terreur, l’inquiétude et la peur créées au sein des populations par la pandémie du coronavirus ne laisse aucun Togolais indifférent. Voulant sauver sa peau, chacun  recourt désormais aux mesures préventives, dont le port de gants et de masques de protection, ainsi que l’utilisation régulier du gel désinfectant hydro-alcoolique. La demande de ces produits est forte sur le marché et leur prix en constance  augmentation à Lomé. Les pharmacies étant défaillantes, à Déckon, aux alentours du Grand marché d’Adawlato, à Hanoukopé, à Tokoin Ramco et aux feux tricolores, ces produits se vendent comme de petits pains par des ambulants. Mais à quels prix ?

En effet, c’est avec amertume et indignation que la plupart des Loméens rencontrés dans ces lieux ont dénoncé la majoration des prix sur ces articles qui sont devenus le business de survie de certains jeunes femmes et hommes.

« Des commerçants continuent par saisir de telles occasions pour multiplier les prix sur les articles de première nécessité. Les gants, généralement vendus au prix de 100Fcfa la paire, se prennent à ce jour entre 200FCFA et 300FCFA chez certains  ambulants. Rares sont ceux qui les livrent à leur juste prix. Le masque médical hydro-alcoolique, communément appelé cache nez, a connu un prix à la hausse et vendu à 500F l’unité, au lieu de 100F. En ce qui concerne le gel désinfectant, n’en parlons plus.  Cet article connait une flambée inquiétante et reste introuvable dans les pharmacies, supermarchés et autres points de vente », témoigne M. Maturin Lonlon, avec un air révolté. Il invite le gouvernent à veiller au respect des prix sur le marché, afin d’éviter que certains compatriotes puissent saisir ces moments difficiles pour s’enrichir. M. David Somali, maçon Carreleur de formation reconverti en Zémidjan, s’indigne aussi de ce phénomène et invite les uns et les autres à revenir sur terre. « C’est triste de constater que les commerçants saisissent des occasions déplorable comme COVID-19 pour s’enrichir. Nous n’avons pas d’autres choix que d’acheter ces produits dont nous avons besoin pour notre vie. J’invite le gouvernement à mettre fin à cette situation qui devient de plus en plus sérieuse et à voir dans quelle mesure il peut procurer à la population des masques, gants et autres produits gratuitement».

Dans cette ligne,  Mme Akou Tchavi, revendeuse de gants à Déckon, se veut plutôt humaniste, estimant que la crise sanitaire de COVID-19 est un souci majeur pour nous tous. « Depuis que cette maladie a pris de l’ampleur dans notre pays, tout le monde cherche à conserver à tout prix sa vie. Avant, quand je présentais au départ mon produit aux passagers, ils avaient du mal à le prendre, mais aujourd’hui, c’est la population qui nous fait la cour pour acheter les gants ou les caches nez… C’est difficilement que je me suis procurer quelques cartons de gants. Je vends la paire à son prix normal de  100 FCFA pour aider les gens à se protéger. Pour moi, la vie d’un homme est plus importante que mon intérêt.», a-t-elle dit.

Abordant dans le même sens, Mme Abravi Akpabi, exhorte les commerçants aux valeurs humaines qui constituent la marques des Togolais. Elle les encourage à revoir les prix des denrées de première nécessité. « Moi je m’abstiens de parler de rupture de ces produits. Car pendant que nous avons du mal à nous procurer ces outils de protection, des stocks existent encore dans certains magasins qui comptent les garder pour tirer davantage de profit de la situation. Les autorités doivent sévir pour règlementer le secteur du commerce », a signalé Mme Akpabi.

A ce sujet, il faut rappeler qu’en réaction à la montée des prix de denrées, le gouvernement, dans un communiqué samedi, avait mis en garde les opérateurs économiques contre les spéculations  constatées sur ces produits indispensables à la prévention de la maladie, menaçant de sanctionner ceux qui vont à l’encontre de la loi relative à la concurrence au Togo.

Du reste, face à la flambée des prix de masques importés, le génie créatif des artisans togolais est mis en branle dans la fabrication de cet outil  de protection. « Les Togolais ont de la main pour  fabriquer des masques et cache-nez.   Nos artisans les  produisent avec art. On peut les utiliser à plusieurs reprises, parce que lavables. N’est-ce pas géniale que de contribuer aussi à l’essor de notre économie, en préférant ces masques qui n’ont besoin que d’être lavés pour être débarrassés de tous microbes. Je préfère acheter le masque togolais ou prix de 200 à 300F pour une durée indéterminée que de prendre les produits importés à usage unique à 500F.», a laissé entendre M. Mabafei Abalo.

« Evitons de nous affoler et respectons strictement les règles préventives et les mesures d’hygiène préconisée par le gouvernement », conseille, pour sa part, M. Natonoé Binto, un citoyen à Tokoin Ramco. Aujourd’hui, plus que jamais les Togolais, doivent rester vigilants et unis face à cette pandémie qui ne connait, ni pauvre, ni  riche. Seuls des gestes simples tels que le lavage régulier des mains, éviter tout contact avec un grand nombre de personnes, s’interdire les boites de nuit, les lieux publics, signaler tous les cas suspectés, tousser dans son mouchoir… peuvent aider à sauver des vies, a-t-il fait valoir.

Clémentine PANASSA

 

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