Economie

Les résultats de l’enquête « effets de la Covid-19 sur les activités économiques »restitués par la CCIT

Le président de la CCIT (au milieu) présentant les résultats
Les résultats de l’enquête « effets de la Covid-19 sur les activités économiques »restitués par la CCIT

Les effets de la crise sanitaire liée au coronavirus affectent durement les activités des entreprises du secteur privé togolais, avec une baisse entre février et mars 2020 se situant à un taux de plus de 75% pour 34% des entreprises enquêtées et à près de 50% pour 62% d’autres entreprises. Ces chiffres relèvent d’une enquête diligentée par la Chambre de Commerce et d’Industrie du Togo (CCIT), qui a touché un échantillon de 1084 entreprises au plan national, dont 70 à l’intérieur du pays. L’enquête, qui révèle que près de 62% des entreprises de ce secteur ont gardé la totalité de leurs salariés, malgré les difficultés, est initiée en vue de trouver des pistes de solutions à cette situation difficile et faire des recommandations au gouvernement. Ces résultats ont été restitués,  au cours d’une séance de présentation à Lomé, suivie en visioconférence par connexion internet via zoom par d’autres publics cibles.

La pandémie de la maladie du coronavirus continue d’ébranler fortement tous les secteurs socioéconomiquesdes Etats du monde entier. Les chefs d’Etats, les gouvernements et les responsables des institutions  sanitaires et de développement, chacun, en ce qui le concerne, s’arrachent les cheveux pour faire face aux effets dévastateurs de cette pandémie.

Toujours fidèle à sa mission de représentation et d’accompagnement des entreprises togolaises à plus de performance et pour une résilience en cette période de crise sanitaire, la Chambre de Commerce et d’Industrie du Togo (CCIT), a recueilli les propositions des opérateurs économiques du pays, pour aider le gouvernement à envisager des mesures d’atténuation aux effets dévastateurs de cette crise au Togo. Ces propositions ou recommandations sont contenues dans un rapport  d’étude ayant  fait l’objet d’une présentation, hier à la CCIT, sous l’égide du président de cette Chambre, M. Germain EssohounaMèba.

Selon M. Mèba, le chiffre d’affaires de plus de 92% des entreprises évaluées à connu une baisse entre février et mars 2020. Cette baisse se situe à un taux de plus de 75% pour 34% des entreprises du secteur privé et à près de 50% pour 62% d’entre elles. « Cette baisse concerne la majorité des entreprises et est probablement due aux effets négatifs de la propagation de la pandémie », a-t-il fait noter. Il a dit que cette situation a obligé le gouvernement togolais à prendre des mesures barrières qui, non seulement, engendrent la baisse d’activités des entreprises, mais aussi les contraignent à supporter des coûts supplémentaires liés à la prise de mesures préventives et de sensibilisation.

Au sujet de l’emploi, l’étude ressort que près de 62% des entreprises de ce secteur ont gardé la totalité de leurs salariés, malgré les difficultés liées au COVID-19. Elle précise que le licenciement, la baisse de la production et l’arrêt temporaire des activités concernent plus les petites entreprises.

« La majeure partie des entreprises, soit 53,8%, ont opté pour le travail à temps partiel. Une proportion de 24,6% des entreprises ont préféré arrêter temporairement leurs activités, 21,3% pour la mise au chômage technique de leurs employés et 13,3% pour une baisse de leur production », détaille le rapport.

Par ailleurs, l’enquête révèle des difficultés que connaissent les entreprises en ce moment, beaucoup étant plus confrontées au problème de baisse des ventes et aux difficultés d’approvisionnement, à une baisse des activités et d’accès au financement. « Si la pandémie dure plus de trois mois, plus de 92% des entreprises du secteur privé pensent ne pas pouvoir rembourser leurs prêts. Egalement, plus de 84% des entreprises estiment ne pas pouvoir payer les salaires », relève le rapport.

 

Diverses recommandations pour palier les difficultés

 

Au vu de toutes ces préoccupations et inquiétudes des entreprises, des recommandations ont été faites au gouvernement. Il s’agit d’un plaidoyer qui invite le gouvernement à réfléchir sur des mesures visant : « le report sans frais des remboursements de prêts par les établissements de crédits », « la subvention des mesures de protection des employés et des clients contre la pandémie », « l’offre aux grandes entreprises du secteur privé de lignes de crédit spéciales sous forme de prêts comme mécanisme d’atténuation des risques liés à la COVID-19, et des allègement fiscaux ».

Certaines recommandations souhaitent le « soutien des petites et moyennes entreprises du secteur privé par une garantie d’accès au financement, l’octroi des subventions et des prêts concessionnels ; l’exonération du paiement de l’IRPP et de l’IS pour une période et l’octroi d’une subvention d’au moins le SMIG pendant la crise à chaque employé ». L’étude exhorte « le soutien des sous-secteurs qui éprouvent d’énormes difficultés pour leur maintien par des mesures fiscales spéciales et la mise à leur disposition des lignes de crédits concessionnels avec garantie de l’Etat ».

Du reste, le président de la CCIT a réitéré la reconnaissance du secteur privé au gouvernement et au  chef de l’Etat, pour les efforts et les dispositions prises en vue de soutenir les opérateurs économiques et l’ensemble de la population dans cette crise.

Cette étude est menée avec la contribution de l’Institution Nationale de la Statique et des Etudes Economiques et Démographiques (INSEED), du Programme des  Nations Unies pour le Développement (PNUD) et de l’Université de Lomé (Lomé).

 

Martial Kokou KATAKA

 

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