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Les ministres Boukpessi et Yark relèvent des dérives durant les manifestations publiques de l’opposition

Les ministres Boukpessi et Yark (2et 3e de la droite) à la conférence de presse
Les ministres Boukpessi et Yark relèvent des dérives durant les manifestations publiques de l’opposition

Le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales, M. Payadowa Boukpessi, et son collègue de la Sécurité et de la Protection civile, Col. Yark Damehame, ont co-organisé, mardi, à Lomé, une conférence de presse relative aux manifestations publiques de l’opposition. Au cours de cette rencontre, les deux ministres ont relevé un certain nombre de dérives enregistrées, après deux mois de manifestations publiques organisées par la coalition des 14 partis politiques de l’opposition à Lomé et à l’intérieur du pays.

Selon le ministre de l’Administration territo­riale, de la Décentralisa­tion et des Collectivités locales, M. Payadowa Boukpessi, des dérives ont été relevées le 19 août, le 7 septembre, les 20 et 21 septembre, les 4 et 5 octobre. Ces dérives, dit-il, sont inhérentes aux appels à la violence, à la désobéissance civile, au sabotage économique, au meurtre des autorités et des membres de leurs familles ainsi que des meurtres sur les respon­sables des services de sécurité. Il a été égale­ment relevé la présence de manifestants munis de pistolets à Lomé et d’armes de guerre à l’inté­rieur du pays.

Le ministre Boukpessi a aussi relevé des violences effectives sur les forces de l’ordre et sur la population, avec des incendies et des destructions des biens à l’intérieur du pays, notam­ment à Sokodé (19 août) à Mango (20 septembre) et à Anié. Il a été éga­lement relevé des vio­lences sur les forces de l’ordre à Lomé, le 19 août, le blocage sur la nationale n° 1 à Mango, à Sokodé, à Bafilo, l’occupation des places publiques au-delà de 22 h à Deckon, le 7 septembre, et le dres­sage de barricades. Selon le ministre, de l’Adminis­tration territoriale, malgré les incessants appels lan­cés régulièrement par les autorités, les violences se sont poursuivies les 4 et 5 octobre.

A Lomé, il a été relevé le dressage de barricades avec des briques, des vieilles voi­tures et des poubelles, des jets de pierres sur les forces de l’ordre, des des­tructions d’étalages, de portails de boutiques et le pillage de certains maga­sins au grand marché de Lomé. Le ministre a également mentionné des menaces sur des élèves en vue de les contraindre à sortir de leurs classes. Ces faits constituent, dit-il, des troubles graves qui sont punis par la loi. Car, en dehors des mani­festations des 6 et 20 septembre, les autres ont comporté de troubles à l’ordre public et n’ont au­cun caractère de marche pacifique. Surtout celle du 5 octobre a franchi un cap exceptionnel et est sortie du cadre lé­gal.

Au-delà des dégâts matériels, le ministre a aussi noté des morts. « La loi sur la manifesta­tion pacifique est claire et prévoit de différer, d’interdire des manifes­tations et de donner des recommandations sur les itinéraires. Nous ferons en sorte que la loi soit appliquée intégralement dans toute sa rigueur. Dans ce cas, en semaine nous ferons en sorte que les manifestations se fassent en lieu fixe et les marches en week-end », a laissé entendre le ministre Boukpessi. Cette décision, dit-il, a été déjà portée à la connaissance des lea­ders des 14 partis qui organisent les 12, 13 et 14 octobre prochains des manifestations à Lomé et à l’intérieur du pays. « La liberté de manifestation constitutionnelle est tou­jours garantie au Togo. Elle n’aura pas de blo­cage, jamais, mais, elle se fera dans le respect de la loi », a-t-il déclaré.

Pour sa part, le mi­nistre de la Sécurité et de la Protection civile, Col. Yark Damehame, a dit avoir déploré sou­vent les violences qui accompagnent les mani­festations pacifiques. Il a réitéré que désormais, la manifestation va se limiter au meeting en semaine, à cause du blocage des voies, et les marches les samedis. Une fois encore, le ministre Yark a appelé au bon sens de responsabilité des uns et des autres pour prévenir la paix. Selon lui, tout ce qui a été constaté, fera l’objet de procédure judi­ciaire, afin de situer les responsabilités.

Komla GOKATSE

 

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