Economie / Développement

Fin du forum du 45ème anniversaire de la BOAD : Le Premier ministre présente les progrès du Togo en matière d’accès à l’électricité

Le Premier ministre (au milieu) a présenté les progrès du Togo
Fin du forum du 45ème anniversaire de la BOAD : Le Premier ministre présente les progrès du Togo en matière d’accès à l’électricité

La problématique de l’accès à l’électricité pour tous dans les pays de la zone UEMOA a été au centre du forum international organisé par la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD), les 14 et 15 novembre 2018, à Lomé, dans le cadre de la commémoration de son 45e anniversaire. Trois  panels liés au thème « l’énergie solaire dans l’économie des pays de l’UEMOA : était des lieux, enjeux et politiques » ont marqué la fin des travaux. La  journée du 15 novembre a donc enregistré une importante intervention du Premier ministre Komi Selom Klassou, représentant le chef de l’Etat, sur l’expérience du Togo en matière d’électrification tant dans les milieux urbains que ruraux du pays. Visiblement, celle-ci a résonné dans les cœurs de tous les acteurs et partenaires techniques et financiers présents, qui l’ont manifesté par des ovations nourries. 

Dans son adresse, au nom du président de la République, Faure Essozimna Gnassingbé, le Premier ministre, Dr Komi Selom Klassou, a emprunté cette citation du chef de l’Etat, lors du « One Planet Summit », tenu en septembre dernier, à New York : « Il nous faut résoudre le hiatus qu’il y a entre la disponibilité de l’énergie et l’accès à l’énergie ». C’était, pour exposer l’expérience du Togo en la matière. Il a fait constater que plus de 600 millions d’Africains n’ont toujours pas accès à l’électricité et considéré que les énergies renouvelables et surtout solaire s’offrent comme des solutions viables à la résolution de cette problématique. Tablant sur les difficultés liées à l’absence d’énergie dans la vie de certains concitoyens en Afrique, le chef du gouvernement a toutefois fait noter que les Etats africains ont entrepris, ces dernières décennies, des efforts pour améliorer les services énergétiques et accroître l’accès à cette denrée vitale. « Entre 1990 et 2016 », a-t-il indiqué, « l’offre énergétique, pour la plupart basée sur des sources classiques (hydroélectricité et/ou thermique à base du fuel) est passée d’une moyenne de 15,9% à 42,8% ».

Cette préoccupation a amené le Premier ministre Klassou à s’attarder sur les efforts que le Togo déploie pour satisfaire les besoins des populations en électricité. « En moins de 10 ans », a-t-il souligné, « nous avons presque multiplié par 2 le taux d’électrification en la faisant passer de 23% en 2010 à 38% en 2017 ». Pour lui, beaucoup peut être encore fait pour fournir de l’énergie à tous les ménages d’ici à 2030, et satisfaire ainsi aux objectifs de ODD auxquels le Togo a souscrit.

Dr Klassou a alors évoqué la nouvelle stratégie nationale d’électrification que le Togo s’est doté, en juin 2018, qui s’inscrit dans le Plan National de Développement (PND) assorti d’un objectif cible pour chacune de ses 3 étapes. La 1ère concerne l’engagement du pays à relever le taux actuel de 39% à 50% d’ici 2020, la 2e vise l’accélération pour accroître ce taux à 75% d’ici 2025 et la 3e phase, celle dite de consolidation, doit conduire à l’objectif des 100% d’accès en 2030. Ainsi, le Togo, à l’horizon 2030, compte pouvoir « électrifier environ 600.000 ménages par des kits solaires individuels, construire plus de 300 mini centrales solaires et étendre le réseau à environ 1000 nouvelles localités ».

Pour y parvenir, que ce soit au Togo ou au plan africain, le chef du gouvernement appelle à l’étroite implication du secteur privé et des partenaires techniques et financiers dans les efforts des pays. Dans cette perspective, il a évoqué l’initiative de « l’Alliance Solaire Internationale » comme une belle illustration des efforts du président Faure et ses pairs du Bénin, du Burkina Faso, du Mali, du Niger et du Gabon, pour « bâtir un cadre commun permettant une harmonisation et une standardisation des contrats dans le domaine du solaire ».

Un instrument toujours au service des Etats membres

Infine, le Premier ministre Klassou a laissé entendre que le développement des systèmes d’énergie solaire innovants nécessite de nouveaux modèles de financement. « J’exhorte tous les acteurs du secteur des énergies renouvelables à œuvrer davantage pour que tous ensemble, nous relevions le défi de l’amélioration de l’accès à l’énergie, et celui d’un développement durable et résilient qui intègre les impératifs de la lutte contre les changements climatiques », a-t-il souligné.

Faisant siennes les observations et recommandations faites à l’endroit de son institution, le président de la BOAD, M. Christian Adovelande,  à assuré de la mise en œuvre rapide, sur la base des orientations que vont donner les instances de décision, des recommandations qui peuvent en être le cas. Il a fait savoir que les ressources de financement existent et qu’elles doivent simplement être drainées pour financer les projets dans les pays membres de l’UEMOA.

En outre, M. Adovelande a évoqué tout ce qui fait dans divers domaines d’intervention de la Banque et qui va être renforcé. « Nous vous assurons que nous allons prendre toutes les mesures pour aller dans cette direction, parce que la question de l’électrification dans notre zone est une préoccupation pour tout le monde », s’est il résumé.

A l’occasion, les lauréats du concours photo « Empreinte BOAD » et « Start-Up » sur les initiatives et projets innovants portant sur les énergies renouvelables, notamment solaire, ont été primés. Les récompenses décernées sont constituées du Grand prix empreinte BOAD d’une valeur de 5 millions FCFA, de deux chèques de 30 millions FCFA au meilleur Start-Up et de 10 millions FCFA son dauphin. Les lauréats bénéficient également des prix d’accompagnement et de suivi de leur projet.

Pour rappel, la BOAD a investi au total, depuis sa création à fin septembre 2018, plus de 5200 milliards FCFA dans l’Union, pour la réalisation d’environ 1138 projets et drainé vers la région, par effet de levier, des investissements additionnels de 12600 milliards FCFA. A ce titre, elle renforce sa notoriété d’année en année et apparaît ainsi comme un instrument précieux au service du développement des pays de l’UEMOA, visant à les aider à faire face aux nombreux défis posés par la lutte contre la pauvreté et le sous développement.

Martial Kokou KATAKA

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