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Valorisation du café africain à l’international  : La 4e édition du guide du café lancée à Lomé

Le ministre Adédzé (milieu) a présidé la cérémonie de lancement du guide du café.
Valorisation du café africain à l’international  : La 4e édition du guide du café lancée à Lomé

Le Centre du Commerce International (ITC), en partenariat avec l’Agence  africaine et malgache du café robusta (ACRAM) et le Comité de coordination pour les filières café et cacao (CCFCC), a animé vendredi 27 mai  à Lomé, une conférence de lancement officiel marquant la publication de la 4e édition du guide du café en français. Cette conférence, placée sous le haut patronage du chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé, visait à fournir à tous les acteurs de la chaîne de valeur du café, une ressource utile, tout en proposant des solutions innovantes et durables aux problèmes spécifiques auxquels ces acteurs sont confrontés. L’événement a été couplé du lancement officiel d’une formation régionale qui se tient à Kpalimé, du 23 mai au 3 juin prochain, sur la gestion moderne de kiosques et bars à café, à l’intention d’une trentaine de personnes venant de sept pays de l’ACRAM.

Autorités et acteurs de la filière café à la rencontre de Lomé.

Le secteur du café est un environnement dynamique, régi par la volatilité des prix du marché, les incertitudes liées au changement climatique, les avancées technologiques et l’évolution des modes de consommation, entre autres. Des problèmes inhérents au système actuel de la chaîne d’approvisionnement du café subsistent également, tels que l’abandon de l’agriculture par les jeunes en milieu rural et le manque de revenu vital pour les producteurs, alors que la demande de café continue d’augmenter. D’où, le programme de relance du secteur du café en Afrique de l’ITC, pour soutenir les initiatives locales, nationales et régionales mises en œuvre par les gouvernements, le secteur privé et les partenaires au développement. C’est grâce à cette initiative que l’ITC a dévoilé, vendredi à Lomé, la 4e édition de la source la plus complète et la plus pratique au monde pour le commerce international du café, le guide du café. Occasion d’offrir à l’industrie du café, une source d’informations à la fois utiles et conformes aux réalités actuelles.

Il couvre les questions commerciales pertinentes pour les acteurs impliqués

Il s’agit d’un outil à la disposition de tous les acteurs de la chaîne de valeur du café pour explorer les dynamiques à exploiter. Il met aussi en évidence l’importance de la valeur ajoutée à l’origine, du commerce sud-sud, ainsi que le soutien au développement de la consommation de café dans les pays producteurs où la consommation est encore faible. Le guide couvre les questions commerciales pertinentes pour les producteurs de café, les négociants, les exportateurs, les sociétés de transport, les certificateurs, les associations, les autorités et tous les autres acteurs concernés. Des sujets divers et importants tels que le changement climatique, la volatilité des prix, le revenu minimum, les inégalités de rapport, de profil et de ressources dans la chaîne d’approvisionnement y ont été traités par l’ITC.

Cette nouvelle édition est le résultat d’un processus de coréalisation avec les acteurs de l’industrie du café d’un bout à l’autre de la chaîne. Elle rend hommage à tous les acteurs francophones de la filière qui souhaitent s’initier et développer leurs connaissances dans ce milieu.

Développer l’industrie du café en Afrique

La conférence de Lomé a été marquée par deux panels de haut niveau. Le premier sur le thème « Faciliter un environnement propice au développement du café en Afrique », a planché sur le rôle des autorités dans le développement de l’industrie du café en Afrique et des éléments nécessaires à son épanouissement. Le second panel sur « Quelles stratégies pour un meilleur positionnement des cafés africains sur les différents marchés ? », a abordé les nouveaux défis liés à la compétition des marchés et les solutions disponibles pour les jeunes africains désirant accroître leur production et leur chiffre d’affaires. Un concours de dégustation sur la qualité des cafés de l’ACRAM doté de prix a sanctionné la rencontre.

Dans la foulée de la publication du guide du café en français, est organisée à Kpalimé, une formation régionale sur la gestion moderne de kiosques et de bars à café, en partenariat avec l’Organisation interafricaine du café (l’OIAC). Celle-ci est destinée à une trentaine de personnes provenant de sept pays de l’ACRAM, notamment,le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Gabon, la RDC, le Ghana, le Libéria et le Togo. Cette formation répond aux recommandations de l’Organisation internationale du café (OIC), demandant aux pays producteurs de consommer un tiers de leur production de café, afin d’augmenter le marché de consommation et d’atténuer l’impact des fluctuations de prix. La présente formation vise à doter les jeunes africains de compétences dans la gestion des bars et kiosques à café, ainsi que dans la sélection de bons cafés pour leurs clients, de même qu’à soutenir les efforts des pays membres de l’ACRAM dans la promotion de la transformation locale et la visibilité de produits locaux de qualité. Les 32 jeunes entrepreneurs ont reçu, vendredi, leurs certificats de participation.

Création d’emplois durables pour les jeunes et les femmes

« Le commerce international classe le café comme la matière première agricole la plus échangée en termes de volume dans le monde. Il est également la deuxième boisson la plus consommée sur la planète. Nous ne pouvons qu’en faire un levier stratégique de développement pour les économies émergentes de nos pays producteurs », a estimé, à l’occasion, le ministre Kodjo Adédzé du Commerce. Il a salué la pertinence des sujets abordés, révélatrice du dynamisme du secteur du café en Afrique, avant de souhaiter de fructueuses réflexions, afin de déboucher sur des propositions d’actions concrètes qui orienteront les différents acteurs de la chaîne du café.

Le directeur programme pays de l’ITC, M. Ashish Shah, a estimé que l’accompagnement vers un commerce meilleur et inclusif est au centre du travail de sa structure et de son programme Alliance pour l’Action. « Valoriser le café Robusta et les professions du secteur aident à motiver les jeunes entrepreneurs de demain à miser sur le café et à assurer son avenir et, ce faisant, assurer le développement économique de l’Afrique », a-t-il relevé, avant de réitérer la disponibilité de l’ITC à continuer d’accompagner le Togo vers la réalisation des ambitions qu’il s’est fixées.

Selon le président de l’ACRAM, M. Enselme Gouthon, son institution promeut le café robusta africain, afin d’assurer une meilleure part de marché de ses pays membres sur l’échiquier international, pour ainsi contribuer à la création d’emplois durables pour les jeunes et les femmes, avec des outils innovants dans le secteur. Il a rappelé que le programme de relance de la filière café en Afrique s’inscrit dans le cadre du soutien de l’Union Européenne au développement du secteur privé dans les pays ACP et financé par le 11e Fonds Européen de Développement (FED). Ce programme vise à relancer le secteur du café Robusta dans les pays membres de l’ACRAM, à travers la mise en place d’une assistance technique adéquate aux parties prenantes de la chaîne de valeur suivant l’approche des Alliances pour l’action (A4A) de l’ITC.

 

                                              Faustin LAGBAI

 

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