La Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO (BIDC) a organisé des activités, du 24 au 26 mai 2023, à son siège à Lomé, pour commémorer la création de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Dans ce cadre, une conférence sur « Le rôle des institutions de financement du développement (IFD) dans la promotion de la croissance et du développement durable en Afrique » s’est tenue, vendredi 29 mai 2023. Elle a porté à la connaissance des institutions financières, partenaires au développement et invités, les actions, efforts et réalisations initiés par cette banque. C’était également une occasion d’échanges avec les participants sur les questions du financement des secteurs socio-économiques clés dans la sous-région, ainsi que sur les opportunités et défis de financements dans les conditions actuelles du marché financier.
Dans le cadre de la commémoration de la création de la CEDEAO, la Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO (BIDC) a organisé, du 24 au 26 mai 2023, une série d’activités au nombre desquelles, une conférence pour mettre en lumière les engagements de cette banque et ses impacts au niveau de la sous-région. Ces manifestations ont pour but de porter à la connaissance des pays membres, les actions, efforts et réalisations initiés par la BIDC, en vue d’améliorer l’intégration économique et régionale des populations de ses quinze Etats membres. Les échanges ont été aussi consacrés aux principaux changements, initiatives et avancées réalisés dans le cadre des efforts déployés par l’institution financière, dans sa volonté de demeurer une banque de financement du développement de premier plan dans la sous-région ouest-africaine. Dans ce contexte, un panel sur le thème : « Le rôle des institutions financières du Développement (IFD) dans la promotion de la croissance et du développement durable en Afrique » s’est déroulé, le 26 mai 2023, au siège de l’institution à Lomé. Plusieurs intervenants ont entretenu l’assistance sur des questions de l’industrialisation du continent, du financement de l’agriculture, du développement humain, d’accompagnement des banques commerciales, etc.
Avoir une vraie politique de développement industrielle
Selon le représentant-résident de la Banque Mondiale au Togo, M. Fily Sissoko, qui a abordé le thème de l’industrialisation en Afrique et ses défis, l’Afrique a des atouts énormes pour se développer, notamment sa démographie, ses ressources, son capital humain, la zone de libre échange pour libérer les potentiels de commerce, etc. M. Sissoko a souhaité qu’il faille développer une vraie politique d’industrialisation entre les Etats membres, pour mieux transformer son économie et résoudre les curricula de formations, afin que ceux-ci soient adaptés aux réalités des pays. Pour lui, Il est important d’améliorer le climat des affaires, de financer les projets de développement, de renforcer les politiques de développement économique et social et de soutenir le capital humain.
Le directeur général d’Orabank, M. Guy Martial Awona, pour sa part, s’est appesanti sur l’accompagnement des institutions financières commerciales dans l’économie des Etats membres. Il a relevé les difficultés des banques commerciales, notamment l’appréciation des risques, la solvabilité de l’emprunteur, les questions de l’environnement, etc.
La représentante-résidente de l’Agence Française de Développement (AFD), Mme Zalika Bouabdallah, de son côté, a intervenu sur le secteur de l’agriculture en rappelant les défis et le développement durable de l’agriculture sur le continent. Pour Mme Bouabdallah, le secteur de l’agriculture souffre encore de plusieurs maux. Il faut, dit-elle, travailler sur les facteurs de production avant de s’étendre sur une agriculture durable. Dans ce contexte, il faudrait résoudre les problèmes d’infrastructures, des intrants et des services sociaux de base, a-t-elle souligné.
Pour le vice-président des Finances et des Services généraux de la BIDC, Dr Mabouba Diagne, le continent africain peut se développer par ses propres moyens. D’abord, l’Afrique doit arrêter de mendier, de se comporter comme un continent pauvre. L’Afrique est capable de développer son potentiel, d’assurer sa sécurité alimentaire, « c’est faisable, c’est possible, c’est réalisable », a-t-il insisté
Intégration économique et régionale des populations
Le président de la BIDC, M. Georges Agyékum Donkor, dans son intervention, a retracé l’historique de la CEDEAO et de la BIDC. D’abord, un fond de coopération de développement, la BIDC a été transformée en Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO en 1999. Depuis sa création en 1975, la BIDC a investi plus de 3,7 millions de Dollars pour près de 219 projets dans les 15 Etats membres de la CEDEAO. « Ceci montre le rôle important que joue la BIDC dans le secteur de l’énergie, l’éducation, la santé, la technologie, l’infrastructure et l’agriculture ». Selon M. Donkor, la BIDC a financé les usines de transformation des produits agricoles à travers les pays membres. La banque a financé aussi 51 établissements hospitaliers, 123 systèmes d’adduction d’eau potables, 575 localités électrifiées, des milliers de routes tracées. Elle est actionnaire fondateur de la compagnie aérienne ASKY et du groupe de banque ETI. Elle apporte un appui financier aux projets hôteliers 5 étoiles dans la communauté, tout en soutenant les PME dans la sous-région, à travers des lignes de crédits mis à la disposition des banques commerciales.
« Pendant la COVID-19, la BIDC a financé près de 1,5 millions de Dollars aux pays membres, afin de lutter contre la pandémie », a indiqué M. Georges Agyékum Donkor. Selon lui, la Indian Eximbank vient de mettre à la disposition de la BIDC plus d’un milliard de Dollars, pour financer le secteur public, afin d’impacter les différents domaines de la vie. Il a rassuré les pays que la BIDC ne ménagera aucun effort pour mobiliser les ressources, afin de financer ses différentes interventions au niveau de la CEDEAO. M. Donkor a remercié les partenaires pour leurs soutiens en faveur du développement, avant de les exhorter à financer dans les secteurs prioritaires. « Il faut investir dans les grands projets qui nous permettent de partager les risques, d’avoir des infrastructures fiables pour pouvoir transformer nos biens et les exporter. L’innovation est très importante. Nous ne devons pas continuer à faire toujours la même chose. Le continent africain a besoin aussi d’un environnement stable, de paix, de sécurité, d’assurance pour aller de l’avant », a-t-il conclu, en invitant tout le monde à lutter pour la paix dans la sous-région.
Gisèle SONHAYE-NAPO-KOURA
Moussouloumi BOUKARI
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