Les 28 et 29 juin derniers, au nouveau siège du Parlement, à Lomé, les députés ont travaillé sur le statut particulier des enseignants qui est préconisé par le protocole d’accord conclu, le 19 avril dernier, entre le gouvernement et les syndicats des enseignants. Ceci, pour une résolution définitive de la crise dans le secteur de l’éducation au Togo. Les travaux sont dirigés par le président de l’Assemblée nationale, M. Dama Dramani. Le gouvernement est représenté par le ministre de la Fonction publique et des Réformes administratives, M. Gilbert Bawara et celui des Enseignements Primaire et Secondaire, Pr Komi Paalamwé Tchakpélé. Du côté des organisations syndicales, on note la présence de FESYNTET, USET, FETREN-UNSIT, FE/CNTT, FESET, FENASYET, FESEN et CSET. A l’issue des travaux, le gouvernement et les syndicats ont fait les déclarations suivantes :
Ministre Komi Paalamwé Tchakpélé
Le 19 avril dernier, un protocole d’accord a été signé entre le gouvernement et les organisations syndicales du secteur de l’éducation, protocole d’accord assorti de mesures, de suivi d’évaluation et de dispositions de conciliation en cas de problème au moment de son application. Le résultat sur le terrain, c’est le retour de l’accalmie et la reprise des activités pédagogiques avec, dans les prochains jours, l’organisation des examens de fin d’année. Il se fait que dans ce protocole d’accord, il existe un point qui stipule que le gouvernement devra tout mettre en œuvre pour adopter le statut particulier des enseignants avant la rentrée. Or, au moment de l’adoption au sein du comité du dialogue de ce statut particulier, adoption à laquelle ont participé tous les syndicats, il s’est avéré, qu’au lendemain, après contact avec leurs bases, les syndicats ont estimé qu’il existe certains points sur lesquels ils souhaitaient avoir un peu plus d’explications. Ils souhaitaient, si possible, qu’on les réaménage tout ceci, à la demande de leurs bases. Le gouvernement, après réflexion, s’est dit qu’un document aussi important que la conclusion d’un protocole d’accord dans un secteur aussi important que l’éducation devait pouvoir faire l’objet d’une information aux élus de la nation. C’est dans ce sens qu’une session a été organisée à l’Assemblée nationale, en présence de nos partenaires syndicaux, à l’issue de la présentation des deux documents aux élus de la nation pour information, afin de susciter des débats autour des articles qui, selon les syndicats, causaient problèmes. Ce qui a été fait. Je peux vous dire que les débats se sont déroulés à la satisfaction des deux parties. Au moment où je vous parle, les conclusions auxquelles nous avons abouti ont recouvré la satisfaction des deux parties. Quant vous aurez ce document sous la main, vous comprendrez que c’est un document qui est destiné à faire de notre système éducatif un des meilleurs de la sous-région. Parce que, de nature à booster notre système éducatif et à l’élever au niveau auquel nous attendons tous un système éducatif capable de booster la relève de demain. Pour résumer la situation, il apparaît tout simplement que c’était des malentendus autour de certains termes utilisés dans certains articles. Quant il a fallu corriger, nous l’avons fait. Mais, dans l’esprit, le statut particulier, tel que conçu, et adopté au sein du comité de dialogue, reste inchangé. Maintenant, la ball est dans le camp du gouvernement qui va s’employer, pour que d’ici la rentrée, un décret soit pris pour doter ce secteur de cet instrument qui va permettre à notre secteur d’aller de l’avant.
Atsou Atcha Yaovi Ilétou coordonnateur CSET
Une des dispositions du protocole d’accord que nous avons signé disait que, pour les amendements du statut particulier, étant donné qu’on n’arrivait pas à avoir la même compréhension avec le gouvernement, et vu le blocage des négociations au niveau du gouvernement, il a été prévu que nous puissions venir amender ce document au Parlement. Chose faite depuis hier, on a relevé les articles qui, pour nous, méritaient d’être revisités. Et le travail a commencé hier. Mais, seulement on avait eu une inquiétude. Tout portait à croire que les amendements que nous faisons ne devaient pas être transcrits ou bien être pris en considération dans le document final. Aujourd’hui, nous avons clarifié cette disposition et il a été dit clairement que les articles qu’on estime être de trop, ou ne pas être utiles dans le document devaient être retirés. Les articles qu’on estime prêter double interprétation, nous les transcrirons pour que l’entendement puisse être accepté au niveau de tous les enseignants. C’est ce que nous avons fait. Le travail est fini dans de bonnes conditions. Maintenant, nous estimons que le relevé de conclusion va être rédigé et va accompagner le document du statut particulier. Notre rôle va être maintenant de veiller à ce qu’effectivement, tous les points discutés ici puissent être intégrés. Le président de l’Assemblée nous a rassurés. Au cas où on constatait qu’il y a des points qui n’ont pas été pris en compte, nous allons faire recours pour que cela puisse être intégré. Mais, pour l’heure, nous estimons que ça va se faire comme cela se doit. Nous encourageons à ce que tous les autres points notamment, il a été question d’octroyer un milliard pour les enseignants pour le compte de 2018 et deux milliards pour le compte de 2019, et à partir de 2019, on va rester autour d’une table pour discuter et négocier sur ce qui va s’augmenter comme prime pour le compte des enseignants. Le souhait, c’est que toutes ces dispositions puissent être respectées pour que l’accalmie prônée tant par toutes les parties prenantes puisse trouver sa place dans l’éducation.
Abaglo Ayité, porte-parole des fédérations de l’Education.
Les organisations syndicales et le gouvernement se sont accordés, depuis le 19 avril dernier, sur un protocole d’accord. Dans ce protocole d’accord, il était clair que l’une des dispositions stipulait que les syndicats et le gouvernement vont se retrouver au niveau de l’Assemblée nationale, pour parfaire le texte du projet du statut particulier des enseignants. C’est un texte qui a été déjà travaillé au niveau du groupe de travail mais, il restait quelques points sur lesquels nous aurions aimé que les parlementaires apportent leur expertise, pour que tous les enseignants togolais puissent avoir la même compréhension, le même entendement sur ces dispositions. Parce que, entre nous mêmes, chacun donnait son explication et sa compréhension du texte. Cela nous a amenés à penser que les faiseurs de lois peuvent nous accompagner dans l’expertise de ce statut particulier. Je tiens à préciser que, ça a été un débat sans vote, parce que, si les parlementaires votaient, ça va devenir un statut spécial. Alors qu’ici, c’est juste un débat d’enrichissement. Après ici, ça doit passer directement au conseil des ministres et c’est par un décret que le texte sera voté et mis en application. Ce que je voudrais aussi préciser, peut-être pour les collègues sur le terrain, c’est que c’est un texte général dont on ne peut pas dire des détails. Après ceci, le texte sera accompagné d’un procès-verbal qui va prendre en compte ces détails. Les parlementaires nous ont rassurés qu’en cas de difficultés dans la mise en application de ces dispositions, on peut toujours faire recours à eux pour qu’ils puissent nous aider à comprendre davantage le texte. Les examens auront lieu. S’il y a un problème, je crois que ce ne serait plus du côté des enseignants. Nous sommes prêts pour commencer le tout premier examen le mardi prochain.
Komla GOKATSE
RSS