Le rapport annuel sur la facilité de faire des affaires dans les pays, Doing Business 2020, publié par la Banque Mondiale (BM), classe le Togo au 3e rang parmi les 10 premiers pays réformateurs au monde et au 1er rang africain devant le Nigeria. Selon la BM, le Togo a fait un énorme bond de 40 places, contre 19 l’année dernière, et se classe à la 97e place sur les 190 pays de la planète évalués.
Le lancement de ce rapport a fait l’objet d’une cérémonie retransmise par vidéo conférence à Lomé et à Dakar, en direct depuis le siège de la banque à New York. C’était en présence de plusieurs personnalités, dont le ministre Sani Yaya de l’Economie et des Finances et Mme Ronké-Amoni Ogunsulire, responsable sous régional du Système Financier International (SFI). Il y avait aussi la représentante résidente de la banque au Togo, Mme Hawa Cissé Wagué qui a prêté ses locaux à la cérémonie.
Le Togo obtient de très bons scores dans le rapport Doing Business 2020, rendu public, hier depuis New York aux Etats Unis, siège de la BM. C’est une bonne nouvelle pour le pays en matière d’amélioration du climat des affaires.
Avec ce classement, le Togo se place comme 3ème pays le plus réformateur au monde, derrière l’Arabie Saoudite et la Jordanie et devant des pays comme la Chine et l’Inde. Le Togo est également 1er sur le continent, devant le Nigéria, entre autres. D’une manière général, sur le continent, c’est le l’Ile Maurice (13e) et le Rwanda (38e) qui sont en tête des pays africains en matière d’attractivité économique.
Contrat rempli donc pour le Togo qui avait clairement annoncé son ambition de passer sous la barre des 100 meilleurs cette année, après sa 137ème place obtenue l’année dernière. Ce classement, le Togo le doit grâce aux reformes relatives à la création d’entreprises, à l’accès au crédit, au transfert de propriétés, au raccordement à l’électricité et au permis de construire. Des réformes impulsées par le gouvernement à travers la Cellule Climat des Affaires de la Présidence de la République. Dans les détails, explique Mme Sandra Johnson, ministre conseillère à la Présidence de la République, chargée de la Cellule Climat des Affaires, le Togo a facilité la création d’entreprise avec la suppression de l’obligation de faire authentifier les documents et le raccourcissement du délai d’enregistrement. Ainsi, avec 4 heures au maximum une entreprise peut se créer au Togo.
Le pays a aussi réduit les coûts et les délais d’obtention des permis de construire. Cette formalité a été simplifiée par la mise en place d’un portail en ligne pour le dépôt des demandes. La grande avancée du Togo réside dans la baisse du coût du raccordement à l’électricité. Cette baisse est due à la diminution du coût des travaux de raccordement et du dépôt de garantie pour les nouveaux branchements. A ses dires, le Togo a aussi simplifié les formalités du transfert de propriété et les coûts ont été réduits de manière considérable, tout en facilitant l’accès à l’information sur le crédit. Ce dernier indicateur a été amélioré grâce à l’élargissement de la couverture de l’Office de crédit et au démarrage de la communication des données des entreprises de service public.
« L’engagement des autorités nationales au plus haut niveau pour moderniser et rendre plus attractive l’économie du pays se traduit aujourd’hui en une excellente performance en termes de classement du Togo et de son score par rapport à la frontière », a dit Mme Johnson. Elle a félicité tous les acteurs pour ces résultats qui sont le fruit d’un travail d’équipe et de partenariat avec le secteur privé qui est à saluer. « Comme le Rwanda, le chemin que vient de tracer le Togo au cours de ces 2 années fait du pays un exemple et sera désormais un cas d’école pour beaucoup de pays africains qui voudraient changer leur parcours. Cette performance est le résultat de la mobilisation de l’ensemble du gouvernement autour d’une stratégie bien structurée qui met l’accent sur l’amélioration du climat des affaires. Le suivi rapproché des actions à entreprendre et la concertation continue avec les acteurs du secteur privé sont aussi des facteurs ayant contribué au succès du pays, pour faire du Togo le 1er des pays de la zone UEMOA », a-t-elle fait savoir.
Dans son intervention de clôture, au nom du chef du Gouvernement, le ministre Sani Yaya de l’Economie et des Finances a remercié les partenaires du Groupe de la Banque Mondiale, du SFI et autres pour le soutien constant qu’ils apportent dans le cadre de la politique des réformes entreprises courageusement par le gouvernement.
Impact de ces résultats
Selon le ministre, les résultats excellents obtenus par le Togo « signifient pour les entreprises et pour le secteur privé un climat d’affaires plus favorables et plus attractifs et nous espérons que le secteur privé saisira donc toutes les opportunités pour investir encore plus et travailler avec le Gouvernement pour continuer à améliorer le climat des affaires, de sorte à rendre leurs investissements rentables et productifs ». Le ministre a aussi souligné que ces résultats traduisent trois idées phares: D’abord, la vision du président de la République de faire du Togo une place de premier choix pour les investisseurs et pour le secteur privé aussi bien national qu’international. Ensuite, l’ambition du chef de l’Etat de transformer structurellement et durablement l’économie togolaise pour en faire une économie émergente à l’horizon 2030, afin de parvenir à une croissance soutenue et inclusive génératrice d’emplois massifs et contribuant à la réduction de la pauvreté en lien avec les objectifs stratégiques du PND. Enfin, la volonté politique du chef de l’Etat et du Premier ministre d’engager courageusement et de coordonner l’action gouvernementale vers plus de réformes, plus d’écoute et d’ouverture envers le secteur privé. De l’avis du ministre Yaya, le Togo est un cas d’école, qui trace le chemin et qui a toujours tracé le chemin sur beaucoup d’initiatives, notamment au plan africain. A cet effet, « ces résultats constituent donc un défi pour nous de maintenir ce niveau et je voudrais vous assurer de l’engagement de l’ensemble du Gouvernement pour accélérer le rythme des réformes et parvenir à des résultats encore plus encourageants l’année prochaine. Nous avons noté les points essentiels sur lesquels nous devrions travailler, notamment au niveau du paiement des impôts et aussi dans l’exécution des contrats avec l’opérationnalisation des tribunaux de commerce qui viennent d’être créés et la dématérialisation des procédures ainsi que la mise en place des chambres des petites créances. Nous avons pris bonne note et nous allons continuer le travail dans ce sens pour améliorer toujours le climat des affaires », a-t-il dit.
Bernardin ADJOSSE
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