Le premier rapport Business Ready (B-READY) de la Banque Mondiale, couplé au plan d’action de mise en œuvre des réformes, a été présenté, le 7 octobre 2024, à l’hôtel 2 Février, à Lomé. Sans grande surprise, au regard de la détermination des autorités togolaises à faire du pays un modèle de croissance inclusive et durable en Afrique, ce rapport classe le Togo au 1er rang dans la sous-région ouest-africaine et au 3e rang en Afrique subsaharienne. Ce positionnement, à en croire Mme Ablamba Ahoéfavi Johnson, ministre secrétaire général de la Présidence de la République, a été rendu possible, grâce à la volonté politique des plus hautes autorités du pays, qui ont su créer un cadre institutionnel, législatif et réglementaire favorable aux investissements privés.
Les parties prenantes à l’atelier de présentation du rapport
Conscient des efforts à déployer pour libérer pleinement le potentiel du secteur privé au Togo, le gouvernement, sous l’impulsion du chef de l’Etat, a réalisé des réformes ambitieuses et structurantes, en vue d’améliorer, de façon continue, son environnement des affaires, au cours de ces dernières années. Ceci, en partenariat avec le secteur privé et les institutions internationales. Ainsi, le pays est reconnu comme l’un des meilleurs réformateurs en Afrique, voire dans le monde, au vu des rapports successifs publiés par les partenaires internationaux. Les différentes réformes stratégiques vont de la mise en place d’un cadre de partenariat entre l’Etat et le secteur privé, à l’amélioration de la gouvernance économique, administrative, financière et politique. Ce qui a permis de renforcer le cadre légal et règlementaire, de digitaliser les principaux services publics et de réduire significativement les coûts et les délais des procédures administratives. Comme corollaire desdites réformes stratégiques, le renforcement de l’attractivité du Togo auprès des investisseurs nationaux et internationaux.
Ainsi, le Togo a enregistré une croissance économique soutenue, au cours de ces dernières années, boostée par des investissements privés et publics de plus en plus importants. A titre indicatif, en 2023, le Togo a affiché une croissance économique solide de 6,4% et devrait connaître en 2024 une croissance de 6,6%, hissant le pays parmi les 20 économies du monde qui devraient enregistrer les taux de croissance économique les plus élevés.
Evalue les progrès de l’environnement des affaires et investissements
Aujourd’hui, une autre ère s’ouvre avec le Business Ready de la Banque Mondiale, un nouveau projet qui remplace le programme Doing Business et qui vise à évaluer les progrès dans le domaine de l’amélioration de l’environnement des affaires et des investissements à l’échelle mondiale. Ainsi, dans la lignée de ses performances dans les évaluations internationales, le Togo a été sélectionné dans la liste prestigieuse des 50 pays pilotes pour la première édition du rapport B-READY de la Banque Mondiale. Pour cette édition, 14 pays d’Afrique subsaharienne, dont cinq de l’Afrique de l’Ouest (la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Sierra Leone et le Togo) ont été également retenus. Le B-READY adopte une approche plus équilibrée et transparente, fondée sur les recommandations des gouvernements, des experts et d’organisations de la société civile, et évalue l’environnement des affaires, à travers trois principaux piliers que sont le cadre réglementaire, la fourniture des services publics connexes et l’efficacité avec laquelle le cadre réglementaire et les services publics sont combinés dans la pratique.
Fruit de la vision stratégique des plus hautes autorités
L’évaluation s’articule autour de dix (10) indicateurs essentiels liés au cycle de vie des entreprises, à savoir : la création d’entreprises, l’emplacement des entreprises, les services d’utilité publique, la main d’œuvre, les services financiers, le commerce international, la fiscalité, le règlement des litiges, la concurrence sur le marché et l’insolvabilité de l’entreprise. Grâce aux réformes audacieuses, le Togo a réalisé des performances remarquables, hissant le pays au premier rang en Afrique de l’Ouest, et au troisième rang en Afrique subsaharienne, derrière le Rwanda et l’Ile Maurice. Le Togo se distingue également dans le classement des meilleurs scores en Afrique subsaharienne sur les trois piliers du B-READY 2024, en particulier le pilier « cadre réglementaire », où il s’illustre en occupant la 2e place sur 14 pays, juste derrière le Rwanda, confirmant les efforts déployés pour fournir un cadre propice aux affaires. L’analyse des différents indicateurs révèle que le Togo excelle particulièrement dans les domaines de la création d’entreprises, du règlement des litiges, de l’emplacement des entreprises, des services d’utilité publique et du commerce international. De plus, le Togo prévoit, dans la loi, des garanties juridiques substantielles en matière de médiation et met en œuvre de bonnes pratiques dans son mécanisme de règlement des litiges fonciers.
Pour la ministre secrétaire général de la Présidence de la République, Ablamba Ahoéfavi Johnson, ce résultat, loin d’être le fruit du hasard, démontre, avant tout, l’agilité du Togo et la vision stratégique des plus hautes autorités dans la mise en œuvre des réformes ambitieuses et efficaces. Elle a, à cet effet, rendu hommage au chef de l’Etat, pour son leadership dans la conduite de la mise en œuvre des réformes et son engagement indéfectible à faire du secteur privé, un partenaire de poids dans le processus de transformation économique du pays.
Un modèle de croissance inclusive et durable en Afrique
« Ces résultats ne doivent pas nous camper dans l’autosatisfaction. Nous devons poursuivre la dynamique des réformes pour relever les défis identifiés par le rapport B-READY et ceux issus de l’enquête nationale en cours sur l’environnement des affaires, initiée par le gouvernement. La tâche ne sera pas aisée, j’en conviens, en particulier dans le contexte international et régional actuel, marqué par de multiples crises qui affectent le développement de nos pays. Mais ensemble, nous y parviendrons, j’en suis convaincue », a souligné Mme Ablamba Johnson, avant de réitérer sa gratitude au Groupe de la Banque Mondiale, en particulier, la Société financière internationale (SFI) pour l’appui technique dans le cadre de la conduite de ce processus.
Selon le représentant Pays de la SFI, Christopher Bléziri, ce rapport, baromètre d’attractivité et de la compétitivité des économies est le fruit d’un travail rigoureux et collaboratif et marque une étape cruciale dans la quête commune pour améliorer le climat des affaires et stimuler le développement économique. Il a reconnu la détermination des autorités togolaises à faire du pays un modèle de croissance inclusive et durable en Afrique. Pour lui, les innovations sont liées aux thèmes transversaux comme le genre, le digital, les questions environnementales et sociales. « A travers ces piliers, l’objectif est d’accompagner les pays partenaires à créer un climat propice à l’initiative privée, à l’innovation et à la compétitivité. Les résultats du Togo sont très encourageants, mais mettent également en lumière les domaines où il y a des améliorations et des avancées à faire. Le groupe de la Banque Mondiale se positionne pour aider le Togo dans cette dynamique. Nous pensons que le rapport B-Ready est un outil essentiel de politique publique, car il fournira au Togo et aux pouvoirs publics des informations granulaires dont ils ont besoin pour créer le cadre propice à l’initiative privée, au respect de l’environnement et aussi à la création d’emplois », a-t-il déclaré.
Faustin LAGBAI
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