Santé

Projets et activités sanitaires réalisés en 2019 pour le bien-être des populations

visite du chef de l'état dans une unité sanitaire
Projets et activités sanitaires réalisés en 2019 pour le bien-être des populations

Le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, dans ses missions  régaliennes de garantir la bonne santé et le bien-être des populations, a réalisé au cours de l’année 2019, des projets et mené diverses activités, en vue de l’amélioration de l’accessibilité de tous aux soins de qualité. Ces projets et activités ont été articulés autour des cinq axes du Plan National de Développement Sanitaire (PNDS) 2017-2022 et des différents points de l’Objectif de Développement Durable (ODD) 3 de l’Organisation des Nations Unies (ONU). Le Togo a été certifié au cours de l’année 2019, pays ayant éliminé l’onchocercose et la filariose lymphatique. Le pays a été congratulé par la directrice Région Afrique de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Dr Moeti Matshidiso, lors de sa visite de travail au Togo en avril 2019. Le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique a également poursuivi au cours de l’année écoulée, la mise en œuvre de l’approche contractuelle, dont l’objectif est d’assainir la gestion des hôpitaux publics du pays. De même, le gouvernement a procédé à la réforme du système de couverture sanitaire universelle qui permet d’étendre la couverture à toute la population. Cette réforme est conduite de pair avec le renforcement du système sanitaire, dans le but de rendre disponibles des services de santé de qualité.

Les activités sanitaires de 2019 au Togo ont été focalisées autour des cinq axes du Plan National de Développement Sanitaire (PNDS) 2017 -2022. La mise en œuvre de l’axe 1 relatif à l’« Accélération de la réduction de la mortalité maternelle, néonatale et renforcement de la planification  familiale et de la santé des adolescents » a été marquée par le renforcement des soins obstétricaux et néonatals d’urgence (SONU) dans les formations sanitaires. Elle inclut aussi le renforcement des capacités du personnel soignant et l’organisation des séances de sensibilisation à l’endroit des communautés sur l’importance de la consultation prénatale (CPN), de l’espacement des naissances et sur les conséquences liées aux grossesses précoces. Pour réduire le taux de mortalité estimée à 401 décès pour 100.000 naissances vivantes, les méthodes modernes de contraception sont proposées aux couples lors des consultations  et des campagnes de promotion de la Planification Familiale (PF). Ces campagnes ont permis de réduire les besoins estimés à 34% en 2014. En ce qui concerne la réduction de la mortalité néonatale, outre les vaccinations de routine dans les formations sanitaires, le Togo, grâce à l’appui technique et financier de ses partenaires, a organisé des campagnes de vaccination contre la poliomyélite, la rubéole et la rougeole. Pour réduire la mortalité néonatale et infanto juvénile,  des Journées Santé de l’enfant (JSE) ont été également organisées, permettant aux personnels de santé d’administrer des doses de vaccin aux enfants de 0 à 5 ans et aux femmes enceintes.

Des progrès significatifs dans la riposte au VIH/Sida

Les autorités sanitaires du Togo, en collaboration avec les partenaires techniques et financiers et les organisations de la société civile (OSC) se sont attelées à poursuivre la mise en œuvre de l’axe 2 du PNDS qui a trait au « Renforcement de la lutte contre les maladies transmissibles » en lien avec l’Objectif de Développement Durable (ODD) 3. Grâce aux orientations du Conseil National de Lutte contre le VIH/Sida et les Infections Sexuellement Transmissibles (CNLS/IST), le taux de prévalence du VIH/Sida a chuté à 2,2%. Il faut rappeler que pour éliminer le VIH/Sida à l’horizon 2030 tel que le recommande l’ODD 3, l’ONUSIDA a fixé une étape intermédiaire en 2020 dénommé les 3X90. Il est entendu à cette étape que dans tous les pays membres, 90% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut, 90% des personnes qui connaissent leur statut soient sous traitement antirétroviraux (ARV) et 90% des personnes qui sont sous traitement aient une charge virale quasi nulle.  Les autorités y ont travaillé et pour le premier 90, sur les 110.000 PVVIH, 64.842 sont sous ARV, soit un taux de couverture de 66%. En ce qui concerne le deuxième 90, le Togo est à un taux de réalisation de 89%  et pour le troisième 90, 79% des PVVIH qui sont sous ARV ont une charge virale supprimée.

Des activités ont été également menées pour réduire la prévalence des hépatites et la tuberculose. A cet effet, les communautés ont été sensibilisées sur l’importance des toilettes et des projets de réhabilitation et de construction de nouveaux forages sont initiés. Le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) a continué d’égrener  ses plans stratégiques axés sur la prévention du paludisme. Ce qui a entrainé une baisse significative de la prévalence de la parasitémie. En matière de possession de moustiquaires, le Togo a progressé de 63% à 85%. Toutefois, l’utilisation des moustiquaires  ne suit pas cette progression, ce qui maintient le taux à 63%.

Le combat contre les maladies bactériennes a été renforcé à travers des séances de sensibilisation, des campagnes de vaccination et des vaccinations de routine. Cette lutte des autorités togolaises a été couronnée par l’élimination de l’onchocercose et de la filariose lymphatique. La certification a été remise aux autorités togolaises au cours de la 62è session du Comité des experts du Programme de donation de Mectizan, tenue à Lomé le 16 octobre.

Le projet REDISSE fait son chemin

Le Togo a également amélioré son dispositif de réponse aux crises sanitaires. Ceci, grâce au projet régional de Renforcement des Systèmes de Surveillance  des Maladies en Afrique de L’Ouest et en Mauritanie (REDISSE). En effet, l’Afrique de l’Ouest a connu, ces dernières années, des crises sanitaires telles que les épidémies de la fièvre hémorragique à virus Ebola, de la fièvre de Lassa et de Dingue. Cette région a également été confrontée à des épidémies de méningite et de choléra. Ces urgences de santé ont mis à nu les faiblesses des systèmes de santé de cette région de l’Afrique. Pour corriger cette défaillance, l’Organisation Ouest Africaine de la Santé (OOAS) a mis en œuvre  un projet de Renforcement des Systèmes de Surveillance des Maladies en Afrique de l’Ouest (REDISSE). Le projet éclaté en cinq composantes comprend « la surveillance et l’information sanitaire », « le renforcement des capacités des laboratoires » et « la préparation et la réponse aux urgences ». Les deux dernières composantes portent sur  « la gestion des ressources humaines pour une surveillance efficace de la maladie et la préparation aux épidémies » et « le renforcement des capacités institutionnelles, gestion des projets, coordination et plaidoyer ».

Grâce à la mise en œuvre de ces différentes composantes, les autorités sanitaires ont pu contenir les épidémies de fièvre de Lassa, de la grippe aviaire, de la peste porcine  et de  la méningite dans le  pays. Il faut également noter qu’à la suite des urgences de santé dues à certaines zoonoses, ces dernières décennies, les  professionnels de santé se sont rendus compte qu’il existe une relation entre la santé humaine, animale et l’environnement et que 60% des maladies humaines proviennent des animaux. Pour prévenir ces crises de santé, l’OOAS a pensé à l’approche « Une seule santé » qui promeut des programmes de santé établissant des liens entre la santé humaine, animale et environnementale.

Dans ce cadre, un accent particulier est mis sur la vaccination des animaux de compagnie tels que le chien, le chat et le singe. Une réunion des experts, tenue à Lomé, a permis de constater que  cette Approche se met progressivement en place dans chacun des Etats membres de la CEDEAO.

Toutefois, du chemin reste à faire, en vue d’une plus grande coordination des actions entre les différents secteurs impliqués dans cette approche.

Œuvrer à la réduction de la prévalence des maladies non transmissibles

Le « Renforcement de la lutte contre les maladies non transmissibles et la promotion de la santé » a été marqué au cours de l’année écoulée par des séances de sensibilisation sur les facteurs de risque de la survenue des affections comme l’hypertension artérielle (HTA), le diabète, les cancers, ainsi que les maladies cardiovasculaires. Des campagnes de dépistage volontaire et gratuit ont permis de diagnostiquer des cas d’HTA et/ ou de diabète chez des sujets de tous les âges et de les orienter vers une prise en charge précoce. La lutte contre les maladies non transmissibles a été marquée en 2019 par l’ouverture du Centre national de prise en charge des drépanocytaires au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Campus qui permet aux malades estimés à quelques 2800 sujets sur le territoire national de vivre mieux avec leur pathologie. Les efforts se poursuivent, en vue de l’ouverture d’un centre national de cancérologie et pour le financement du Plan stratégique de lutte contre le cancer.

L’une des préoccupations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) est de garantir des soins de santé de qualité à tous.  En plus des agents de l’administration publique, l’assurance maladie s’est étendue progressivement, au cours de l’année 2019, à d’autres couches socio professionnelles notamment, des artisans, des agriculteurs et plus récemment aux étudiants. Le maillage du territoire national en centres de santé s’est également poursuivi, grâce au Programme d’Urgence de Développement Communautaire (PUDC), ainsi que le renforcement des capacités des personnels de santé à travers des formations thématiques, des enseignements post universitaires et des Journées doctorales.

Toujours, pour permettre à toutes les couches d’accéder aux soins de qualité, la réforme dans les hôpitaux publics du Togo axée sur l’approche contractuelle s’est étendue en 2019 à d’autres formations sanitaires. Cette approche mise en œuvre depuis 2016, a permis d’améliorer la traçabilité des recettes, d’augmenter les taux de fréquentation et de réduire le taux d’absentéisme constaté au niveau du personnel soignant. Grâce aux recettes générées  à l’issue de ces  réformes, certains hôpitaux ont commencé à rembourser leurs dettes et à augmenter leurs capacités d’accueil.

Il faut également noter qu’en avril 2019, la directrice  région Afrique de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Dr Matshidiso Moeti a séjourné à Lomé, dans le cadre  d’une visite de travail. A cette occasion, elle a insisté sur la nécessité d’étendre la couverture maladie à toute la population togolaise. Son séjour lui a permis aussi d’apprécier les résultats satisfaisants de l’approche contractuelle dans les hôpitaux publics du Togo. Une approche exemplaire  à envisager dans d’autres pays.

L’année écoulée a été également marquée par l’ouverture de la filière d’Odonto stomatologie à la Faculté des Sciences de la Santé (FSS) de l’Université de Lomé, ceci pour rendre complète cette Faculté.

Par ailleurs, la FSS a noué un partenariat avec les hôpitaux privés, en vue de négocier des stages pour les étudiants.

Enfin, grâce au projet PASMIN, deux incinérateurs modernes ont été installés  dans les centres de santé (CMS) de Cacavéli et de Baguida, pour permettre aux hôpitaux privés de mieux gérer leurs déchets médicaux.

Somme toute, l’année 2019 a été marquée par des efforts louables des autorités togolaises d’assurer des soins de santé de qualité à la population togolaise, même si des efforts restent encore à faire quant à la construction d’un hôpital de référence digne de ce nom.                           

Françoise AOUI

 

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