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Poursuite du dialogue politique inter-togolais : Les acteurs optent pour une CENI inclusive

M. Jean Claude Brou Kassi (2ème de la gauche) présente les conclusions de la rencontre
Poursuite du dialogue politique inter-togolais : Les acteurs optent pour une CENI inclusive

Le comité de suivi de la mise en œuvre de la feuille de route de la CEDEAO relative à la recherche concertée de la crise sociopolitique togolaise a tenu sa deuxième réunion, le dimanche 23 septembre 2018, à l’hôtel 2 Février, à Lomé. Les questions relatives aux mesures d’apaisement et celles relatives à la mise en place d’une CENI inclusive ont été au menu des échanges entre les parties prenantes aux discussions. La question relative aux chro­nogrammes des actions à mener dans la conduite du processus électoral en cours a fait également l’objet de discussions, lors de cette réunion.

Voici in-extenso les termes du relevé de conclusions de cette rencontre.

Relevé de conclusion de la deuxième réunion de suivi.

Les membres du comité de suivi de la mise en oeuvre de la feuille de route de sortie de crise sociopolitique se sont réunis à Lomé ce jour 23 sep­tembre 2018. La réunion a été co-présidée par les ministres représentants des facilitateurs. Leurs Excellence Albert Kandapah, ministre de la Sécurité du Ghana, M. Tibou Camara, ministre de l’Industrie et des PME de la Répu­blique de Guinée et M. Jean Claude Brou Kassi, président de la Commission de la CEDEAO.

Ont également parti­cipé à cette rencontre, les membres de la majorité présidentielle et les délégués des partis représentant la coalition des 14 partis de l’opposition.

L’objectif de la ren­contre était de pour­suivre les échanges sur la mise en œuvre de la feuille de route. Après leurs mots de bienvenue, les repré­sentants des facilita­teurs ont abordé les questions relatives aux mesures d’apai­sement, ainsi que celles relatives à la mise en place d’une CENI inclusive. Les deux représentants des facilitateurs ont informé les parties prenantes des initia­tives prises par les chefs d’Etat depuis la rencontre des 10 septembre 2018 du comité ministériel de suivi dans le sens du renforcement et de l’amplification des mesures d’apaise­ment et de la garantie du caractère inclusif de la CENI et du pro­cessus électoral.

La Commission de la CEDEAO a éga­lement fait une pré­sentation des chrono­grammes des actions relatives à la conduite du processus électo­ral et à la préparation des réformes consti­tutionnelles devant conduire aux élec­tions législatives du 20 décembre 2018. L’ex­pert en Droit constitu­tionnel et les experts électoraux recrutés par la Commission de la CEDEAO ont été également présentés aux parties prenantes et les termes de réfé­rence de leur mandat ont été exposés. Ces experts débuteront leur mission d’accompagnement dès le 24 septembre 2018.

Les communications des représentants des facilitateurs et la présentation de la Commission ont été suivies d’échanges, qui ont été notamment marqués par des de­mandes de clarifica­tions formulées par les parties prenantes et les réponses qui leur ont été fournies.

Au terme des échanges, les conclusions ci-après peuvent être titrées :

Au titre des mesures d’apaisement, les par­ties prenantes ont sa­lué les actions entre­prises récemment par la libération des 10 personnes détenues et encouragé le gou­vernement à pour­suivre dans ce sens, en prenant en compte la question des réfu­giés. Les deux parties prenantes se concer­teront pour s’entendre sur le nombre des personnes encore dé­tenues et sur la qua­lification des faits qui leur sont reprochés, de manière à favo­riser la prise de me­sures additionnelles d’apaisement.

Au titre de la CENI, les deux parties se sont félicitées des proposi­tions visant à obtenir une CENI plus inclu­sive et plus équitable par une participation plus importante de l’opposition. Aussi, a-t-il été reconnu le droit à la liberté pour chacune des parties, comme le prévoit la loi, de désigner libre­ment ou de maintenir ses représentants : cinq pour la majorité parlementaire, cinq pour l’opposition par­lementaire.

En outre, il a été rete­nu au titre des partis extraparlementaires et de la société civile, que chacune des par­ties concernées copte trois, conformément au code électoral. Les parties ont été encou­ragés à aller dans le sens de la mise en oeuvre de ces propo­sitions pour l’appli­cation de la feuille de route. Les parties concernées ont été encouragées à nom­mer leurs représen­tants respectifs à la CENI d’ici le 30 sep­tembre 2018.

Au titre des chrono­grammes, les parties prenantes ont globa­lement marqué leur adhésion au chrono­gramme des actions prévues par la feuille de route devant conduire aux élec­tions du 20 décembre 2018. Elles ont noté la nécessité d’approfon­dir les discussions sur les chronogrammes pour tenir compte du calendrier défini et de la fiabilité du proces­sus pour des élections justes et crédibles. Ces chronogrammes feront l’objet d’exa­men et d’affinement par la CENI, avec l’appui des experts électoraux.

La question du vote des Togolais de l’étranger sera étudiée confor­mément à la feuille de route. Les repré­sentants des deux facilitateurs rendront compte à leurs man­dants, des conclu­sions et des préoc­cupations exprimées lors de la réunion, pour leur permettre de continuer à suivre de près la mise en œuvre de la feuille de route du 31 juillet 2018, afin de prendre toute initiative propre à assurer la mise en œuvre.

La Commission de la CEDEAO continuera à apporter toute sa collaboration aux fa­cilitateurs et veillera en particulier, dans ce cadre, au respect par les experts, de la mise à disposition des termes de référence de leurs mandants.

Le comité de suivi a rendu hommage aux facilitateurs pour les efforts qu’ils déploient en faveur d’une solu­tion durable de la crise sociopolitique togolaise. Il a aussi remercié le gouver­nement de la Répu­blique togolaise et tous les acteurs poli­tiques pour leur enga­gement individuel et collectif à tourner la page de la crise pour s’organiser ensemble autour des défis de développement pour l’épanouissement des Togolaises et des Togolais.

Fait à Lomé, le

23 septembre 2018

Le Président du Comité de Suivi.

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