Une équipe du Fonds Monétaire International (FMI) dirigée par M. Ivohasina Fizara Razafimahefa a séjourné à Lomé du 18 au 31 octobre dernier, en vue de conduire les discussions dans le cadre de la troisième revue du programme appuyé par une Facilité Elargie de Crédit (FRC), approuvée en mai 2017. Au terme de cette visite, une conférence de presse a été donnée, mercredi dernier, pour faire le point sur les conclusions de la mission.
Les services du Fonds Monétaire International (FMI) a procédé avec les autorités togolaises à Lomé, du 18 au 31 octobre, à la troisième revue du programme appuyé par la Facilité Elargie de Crédit (FEC). Pour porter à la connaissance du public les résultats de cette mission, une conférence de presse s’est tenue, mercredi, à Lomé. «Les performances dans le cadre du programme soutenu par la Facilité Elargie de Crédit (FEC) ont été globalement satisfaisantes, tous les critères de performance quantitatifs et trois repères structurels sur cinq ont été respectés. Les réformes budgétaires structurelles sont progressivement mises en œuvre. L’activité économique commence à se stabiliser et le taux d’inflation est ressorti à 0,9% en septembre 2018. L’effort important d’assainissement budgétaire s’est poursuivi au premier semestre de 2018 et la dette publique est en baisse. Les risques liés aux tensions sociopolitiques se sont atténués», a déclaré, le chef de la mission, M. Ivohasina Fizara Razafimahefa. Selon lui, la mission est parvenue à un accord au niveau des services avec les autorités sur les politiques économiques et financières qui pourraient motiver l’approbation de la troisième revue du programme. Dans l’ensemble, l’activité économique montre des signes d’un début de stabilisation malgré les faiblesses persistantes observées dans certains secteurs. «Après avoir connu en 2017 une décélération en raison des tensions économiques, la croissance économique devrait s’accélérer pour atteindre un taux de 4,7% en 2018. L’inflation est ressortie à 0,9% en septembre 2018. L’effort important d’assainissement budgétaire s’est poursuivi au premier semestre 2018 ; le solde budgétaire global a affiché un excédent de 0,7% du PIB au cours de cette période. Le recouvrement des recettes s’est amélioré durant le premier semestre de 2018 mais a quelque peu fléchi au troisième trimestre», a dit M. Ivohasina Razafimahefa. Il a également fait savoir que l’exécution des dépenses a été inférieure aux prévisions et par conséquent il est prévu une réduction de la dette publique d’environ 5 points de pourcentage du PIB au cours de la période 2017-2018.
Selon la déclaration, la capacité du gouvernement à lever des fonds sur le marché obligatoire régional semble s’améliorer et les risques liés aux tensions sociopolitiques se sont atténués.
Améliorer la gestion de la trésorerie et réduire les coûts de financement
Le chef de mission, a souligné que les réformes budgétaires structurelles progressent, l’administration fiscale a pris des mesures en vue de réduire les manques à gagner de recettes. «Les plans de passation de marchés, d’engagement et de gestion de la trésorerie ont fait l’objet d’une mise à jour mensuelle pour améliorer la gestion des dépenses et aider à prévenir l’accumulation d’arriérés. Les autorités ont pris des mesures pour renforcer le Compte Unique du Trésor (CUT) dans le but d’améliorer la gestion de la trésorerie et de réduire les coûts de financement. A l’avenir, le contrôle de la valeur en douanes des importations sera intensifié ; les vérifications croisées entre les services des impôts et des douanes seront renforcées pour lutter contre l’évasion fiscale », a relevé le chef de la mission FMI. M. Razafimahefa a précisé que certaines mesures de politiques fiscales seront mises en œuvre pour assurer la stabilité à long terme des recettes. Parallèlement, a-t-il dit, la réforme du système de remboursement de la TVA sera accélérée dans le but d’améliorer l’environnement des affaires. Les projets d’investissement public seront classés par ordre de priorité sur la base d’une analyse coût-efficacité et les arriérés seront remboursés progressivement et des mesures seront prises pour éviter l’accumulation de nouveaux arriérés. « Le système de budget- programme sera mis en place. L’enregistrement des biens fonciers sera simplifié», a confié M. Razafimahefa. Il a fait savoir que la mission a reçu favorablement la récente décision du gouvernement de réexaminer sa stratégie dans le secteur financier. Au lieu d’une fusion et d’une restructuration, le contexte actuel paraît propice à un retour à la stratégie antérieure visant la privatisation des deux banques encore détenues par l’Etat, a poursuivi le chef de la mission du FMI. Cette stratégie contribuera, selon lui, à assurer la viabilité long terme de ces banques et évitera de peser sur les finances publiques. «Le gouvernement prendra toutes les mesures nécessaires pour prévenir les risques liés à la privatisation, notamment en ce qui concerne le processus d’appel d’offre pour l’une des deux banques et la situation du personnel durant la phase de transition », a souligné M. Razafimahefa.
La mission du FMI a exprimé sa gratitude aux autorités du pays et tous les acteurs concernés pour les discussions constructives qu’elle a eues et pour l’accueil chaleureux qui lui a été réservé lors de sa visite au Togo.
Bernadette A. GNAMSOU
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