Politique

Mise en œuvre de la feuille de route de la CEDEAO : Première rencontre du Comité de suivi avec le gouvernement et la C14

M. Jean- Claude Kassi Brou (2ème de la gauche)
Mise en œuvre de la feuille de route de la CEDEAO : Première rencontre du Comité de suivi avec le gouvernement et la C14

Le comité de suivi de la mise en œuvre des  décisions  contenues  dans la  feuille de route de la Conférence des chefs  d’Etat  et  de  gouvernement  de la CEDEAO,  tenue le 31 juillet  2018,  à Lomé,  s’est réuni pour sa toute  première fois, mercredi 8 Août 2018,   sous l’égide  du président  de la  Commission de la CEDEAO, M. Jean- Claude Kassi Brou.

Il s’est  agi, lors  de  cette  première  rencontre  du comité  de suivi, de faire le point des  avancées  enregistrées depuis  lors  dans  la mise  en œuvre  de  cette feuille de  route, d’écouter  les  deux parties prenantes au dialogue (pour la  résolution  de la  crise  sociopolitique  togolaise) et  de recueillir  leurs  avis et propositions dans le cadre du chronogramme et des différentes  actions  définies  par les  chefs d’Etat.

 A l’ouverture, la  Commission de   la  CEDEAO  a  rappelé  aux  délégations  présentes,  notamment celles du  parti Union pour  la République (UNIR), de l’opposition (le C14)  et de  représentants  du gouvernement, ce qu’il a appelé «les décisions  fortes prises par les chefs d’Etat lors  de ce sommet».

 Ces décisions, a-t-il mentionné, «sont de nature à  consolider la paix et à renforcer la démocratie au Togo».

 A cet effet, il a salué «la volonté et la  disponibilité » de ses interlocuteurs tout en les invitant à «s’engager  pleinement  dans la mise en œuvre effective de la feuille de route  telle  que  définie par la  Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO ». Assi, a-t-il appelé  les  parties  prenantes au dialogue à « travailler dans un esprit   d’ouverture   et  de compromis,  afin  que les Togolais  puissent  s’exprimer dans les  délais  requis », dans le contexte  des  échéances  électorales,  dont  la  date  fixée  par la  feuille de route  est le 20 décembre 2018.

 A ce propos, le Commissaire de la CEDEAO a  rassuré  de l’accompagnement de son institution  et des  différentes instances désignées par les chefs d’Etat, pour  faire en sorte que ces élections soient  «libres,  transparentes  et crédibles,  conformément à l’esprit et à la lettre des recommandations contenues dans la feuille de route».

 La  Commission  de la CEDEAO, a-t-il  également  souligné, «sur la base de ce qu’elle a entendu, en fera un bon usage  et un  compte rendu fidèle aux deux facilitateurs».

 Suite   à  cette  première  rencontre, a  enfin  fait savoir M. Brou, « la Commission de la CEDEAO  préparera un projet qu’elle va soumettre aux  facilitateurs, afin de  servir  de  base  de  discussions  à la prochaine réunion  du comité  de suivi, d’ici  la fin de ce mois ».

Rappelons que cette  feuille de route renferme des   décisions   fortes, encourageant le gouvernement à poursuivre les mesures de confiance et d’apaisement, en accélérant les procédures judiciaires relatives aux personnes arrêtées, tout en condamnant tout recours à la violence avec usage d’armes réservées aux forces publiques. Les chefs d’Etat  de la  CEDEAO invitent  toute la classe politique et la société civile à s’abstenir, en toute circonstance, des actes et propos susceptibles d’alimenter de nouvelles tensions et de compromettre les efforts de sortie de crise en cours. Les chefs d’Etat de la CEDEAO exhortent le  gouvernement  à procéder  à la révision intégrale du fichier électoral en vue de l’organisation, le 20 décembre 2018, des élections législatives. Ils   invitent aussi le gouvernement et les acteurs  politiques à œuvrer en vue de l’adoption des  réformes constitutionnelles en prenant en compte la recomposition de la Cour constitutionnelle pour, notamment, revoir sa composition et limiter le nombre de mandat de ses membres, le renforcement du processus électoral, le mode scrutin à deux tours pour l’élection présidentielle, la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels. 

Les chefs d’Etat recommandent l’adoption de ces réformes par voie parlementaire en vue d’accélérer le processus de leur mise en œuvre. Le cas échant, ces réformes seront soumises aux consultations électorales.

Martial Kokou KATAKA

Politique

A lire dans Politique