Le Conseil National de Lutte contre le Sida et les Infections Sexuellement Transmissibles (CNLS/IST) tient le 4e forum national des acteurs et partenaires engagés dans la lutte contre le VIH/Sida et la Tuberculose au Togo. La rencontre a pour objectif d’analyser la performance à mi-parcours dans la mise en œuvre du Plan Stratégique National (PSN) 2016-2020 et le chemin qu’il reste à parcourir vers l’atteinte des objectifs 90-90-90 de l’ONUSIDA en 2020.
Les participants à ce forum de deux jours vont faire le point des interventions mises en œuvre, les résultats obtenus et définir les stratégies devant permettre au Togo d’atteindre les objectifs 90-90-90 de l’ONUSIDA en 2020.
En ouvrant les travaux, le secrétaire général de la Santé et de l’Hygiène publique, le médecin Lt-Col. Sossinou Marcel Awoussi, a rappelé qu’en mars 2016, toutes les parties prenantes ont validé le nouveau Plan Stratégique National (PSN) de lutte contre le Sida pour 2016-2020. Ce plan stratégique s’est aligné sur les objectifs 90-90-90 de l’ONUSIDA. Selon ces objectifs, en 2020, 90% des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) connaissent leur statut sérologique, 90% des personnes séropositives sont mises sous traitement et 90% des personnes sous traitement ont une charge virale nulle. Le Lt-Col. Awoussi a également indiqué que le PSN s’est également aligné sur les priorités du Plan National de Développement Sanitaire (PNDS) 2017-2022 du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique. Il a salué les résultats encourageants obtenus dans la riposte nationale, depuis 10 ans, avec une baisse significative des nouvelles infections et du taux de décès lié au Sida. « A la fin de l’année 2018, près de 65000 PVVIH étaient sous ARV et 80% des femmes enceintes séropositives attendues dans le pays ont reçu les ARV, dans le cadre du programme de réduction de la transmission du VIH à l’enfant », a-t-il indiqué.
Le médecin Awoussi a, toutefois, reconnu que d’énormes défis restent à relever pour atteindre les objectifs que le gouvernement s’est fixé à ‘horizon 2020, celui d’avoir une génération sans Sida.
Il a souhaité que cette rencontre aboutisse à des recommandations pertinentes, pour corriger les faiblesses et accélérer la mise en œuvre des interventions à haut impact, d’ici deux ans.
Selon le directeur Togo de l’ONUSIDA, Dr Christian Mouala, un long chemin reste à parcourir pour combler les écarts, rompre les barrières et réparer les injustices. L’ONUSIDA appelle donc « à prendre des mesures immédiates visant à mettre le monde sur la bonne voie pour atteindre les objectifs primordiaux de 2020 », a-t-il souligné.
Dr Mouala s’est réjoui de toutes les interventions mises en œuvre par le Togo et a indiqué que la poursuite de l’innovation est essentielle, sur le plan technologique et de l’exécution des programmes, en vue des résultats plus probants.
Selon le coordonnateur du CNLS/IST, Pr Vincent Palokinam Pitché, la prévalence du VIH/Sida est stable au Togo, depuis 2010. Le taux de prévalence du VIH/Sida est estimé en 2018 à 2,2%, les nouvelles infections ont chuté de plus de 60% et le taux de décès lié au Sida a baissé de 45%. Sur le plan programmatique, depuis 2016, le pays offre, chaque année, le conseil et dépistage à plus de 400.000 personnes. La mise en œuvre du plan d’élimination du VIH de la mère à l’enfant a permis d’avoir une couverture géographique des services PTME dans plus de 72% des structures SMNI à la fin de 2018. En matière de traitement, 64722 PVVIH étaient sous ARV. Il a noté de très bonnes performances en matière de prise en charge de la co-infection TB/VIH, avec plus de 99% de tuberculeux dépistés et mis sous traitement antituberculeux et ARV. A ses dires, « le niveau d’atteinte du 1er 90 est de 64%, le 2e de 89% et le 3e de 79% ».
Françoise AOUI
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