
Le ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration régionale et des Togolais de l’Extérieur, Pr Robert Dussey, a eu, le 18 juin 2025, une séance de travail avec une délégation de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) en séjour au Togo. Cette délégation est venue s’informer de l’évolution de la médiation que l’Union Africaine a confiée au Président du Conseil du Togo, Faure Essozimna Gnassingbé, en vue du règlement du conflit qui oppose la République Démocratique du Congo au Rwanda.

La délégation de l’OIF à la rencontre
Une délégation de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) est arrivée au Togo pour s’informer de l’évolution de la médiation que mène le Président du Conseil du Togo, Faure Essozima Gnassingbé, en vue de l’arrêt des conflits dans l’Est de la République Démocratique du Congo, d’une part, et pour la normalisation des relations de coopération entre la RDC et le Rwanda, d’autre part. Ceci, afin de voir dans quelle mesure y apporter le soutien et l’expertise de l’organisation. Cette délégation a eu, hier, une séance de travail avec le ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration régionale et des Togolais de l’Extérieur, Pr Robert Dussey.
La rencontre, marquée par des discussions franches, a permis de revenir sur la situation qui prévaut actuellement dans la région des Grands Lacs et de débattre des stratégies définies par le Togo pour le retour d’une paix durable dans cette région.
C’était aussi l’occasion pour la délégation de l’OIF d’évoquer les propositions faites et les recommandations formulées dans d’autres contextes et sous d’autres cieux et qui ont porté leurs fruits. La cheffe de délégation, Mme Muriel Berset Kohen, a promis de rendre compte des conclusions de cette séance de travail à la secrétaire générale de l’OIF, Mme Louise Mushikiwabo, et convie les Etats membres de cette organisation à faire des recommandations qui peuvent booster cette médiation et concourir à mettre fin à la crise. Il faut noter que l’OIF intervient dans le règlement des conflits à travers plusieurs missions, notamment la prévention des conflits, le soutien aux processus de paix et la consolidation de la paix. Elle agit en mobilisant des outils politiques, économiques, culturels et en renforçant la coopération multilatérale.
Le ministre Robert Dussey a salué cette démarche de l’OIF. « Le Togo se réjouit de vous accueillir et de partager avec vous cette expérience de médiateur que le Président du Conseil est en train de faire, afin d’aider pour le retour de la paix au Congo. Je vous remercie pour cette volonté et celle de la secrétaire générale de l’OIF de contribuer à une paix durable dans la région des Grands Lacs », a-t-il indiqué.

Que retenir du conflit à l’Est de la RDC et entre la RDC et le Rwanda ?
Le 23 mars 2009, des accords avaient été signés entre le gouvernement de la RDC et le Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP), un groupe rebelle. La mauvaise foi dans la mise en œuvre de ces accords conduira à la constitution d’un groupe armé actif baptisé « Mouvement du 23 mars (M 23) ». Ce mouvement mène, depuis 2012, des incursions dans l’Est de la RDC (Nord-Kivu) pour exiger le respect des accords conclus, en 2009. La RDC accuse le Rwanda de soutenir le M23, tandis que le Rwanda affirme que la RDC soutient les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé hutu hostile au Rwanda. Depuis lors, les relations entre les deux pays sont marquées par la méfiance, les accusations mutuelles de déstabilisation et des tentatives infructueuses de médiation. Les combats entre le M23 et les Forces Armées de la RDC (FARDC) ont entraîné le déplacement de centaines de milliers de personnes, aggravant la crise humanitaire dans l’Est du pays. La région est confrontée à des problèmes d’accès à la nourriture, à l’eau, aux soins de santé et à d’autres besoins essentiels. Le conflit menace de s’étendre au-delà des frontières de la RDC et d’impliquer d’autres pays de la région. Le conflit RDC-Rwanda est un problème complexe et multidimensionnel qui nécessite une solution durable, pour assurer la paix et la stabilité dans la région des Grands Lacs. Les efforts pour trouver une solution diplomatique ont jusqu’à présent échoué, laissant le conflit perdurer. Plusieurs pays et organisations internationales ont appelé au calme et à la résolution pacifique du conflit, mais les tensions restent vives.
Après l’infructueuse médiation de l’Angola, l’Union Africaine (UA) a désigné, il y a quelques semaines, le Président du Conseil du Togo, Faure Essozimna Gnassingbé, médiateur pour le retour d’une paix durable dans cette région. Pour gagner ce pari, Faure Essozimna Gnassingbé, à pied d’œuvre, multiplie des contacts, des séances de travail et des rencontres avec les protagonistes et autres acteurs affectés par cette crise. Ceci, pour situer les responsabilités, amener les protagonistes à fléchir leurs positions et faire prévaloir l’intérêt général.
Françoise AOUI
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