Une enquête portant sur les Indicateurs du Paludisme au Togo (EIPT-2017) a été menée, du 18 septembre au 14 novembre 2017, sur toute l’étendue du territoire national. Les résultats de cette enquête, la 1re du genre, qui a permis de recueillir auprès des groupes cibles des informations sur la prévention, le traitement et la prévalence du paludisme, sont restitués, aux acteurs nationaux multisectoriels de lutte.
L’enquête sur les Indicateurs du Paludisme au Togo (EIPT-2017), dont les résultats ont fait l’objet d’une restitution officielle, hier, à Lomé, a été co-réalisée par l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques et Démographiques (INSSED) et le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP). Cela a été rendu possible grâce à l’appui financier du Fonds Mondial et l’assistance technique de l’ICF International couvrant l’ensemble du projet. L’EIPT-2017 a été conduite sous la coordination générale du ministère de la Santé et de la Protection sociale.
L’EIPT-2017 révèle en effet que le Togo a fait des progrès dans la lutte contre le paludisme. Ceci, au regard des résultats, qui montrent que la grande majorité des ménages (85%) possèdent au moins une Moustiquaire Imprégnée d’Insecticide (MII), marquant une augmentation depuis 2013-2014, lorsque 65% des ménages possédaient une MII. Les groupes cibles concernés par l’utilisation élevée des MII sont surtout les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes. La proportion d’enfants s’élève de 43% en 2013-2014 à 70% en 2017, alors que celle des femmes enceintes a augmenté de 40% sur la même période à 69% en 2017.
D’autres progrès remarquables dans la lutte contre le paludisme, révélés par l’enquête, se situent chez les enfants fébriles ayant reçu une Combinaison Thérapeutique à base d’Anrtémisinine (CTA), dont la proportion a augmenté de 50% en 2013-2014 à 76% en 2017. La proportion de femmes enceintes ayant reçu au moins deux doses de SP comme traitement préventif intermittent pendant la grossesse (TPIg) a lui aussi augmenté, passant de 57% en 2013-2014 à 68% en 2017.
Cependant, l’EIPT-2017 établit des écarts dans les efforts de lutte contre le paludisme au Togo. Près de 3 enfants de 6 à 59 mois sur 10 (28%), auraient été testés positifs pour le paludisme selon la microscopie, avec un taux de prévalence qui varie sensiblement selon les régions. Ce taux est passé de 7% dans la grande agglomération de Lomé à 47% dans la région des Plateaux.
En effet, a justifié le Dr Tsidi Tamékloé, représentant du ministère de la Santé, «l’EIPT permet de mesurer de façon spécifique, dans la communauté, l’impact des efforts le PNLP, pour le contrôle du paludisme». Il a fait savoir que près de 5000 ménages ont été interviewés lors de cette enquête et qu’environ 3 000 enfants de 6 – 59 mois ont été testés pour l’anémie et le paludisme.
Les résultats de cette enquête, a indiqué le coordonnateur du Programme National de Lutte contre le Paludisme, M. Tinah Atcha-Oubou, vont aider, entre autres, à «orienter les interventions pour mieux répondre aux besoins de la population en général et en particulier les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes».
Martial Kokou KATAKA
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