Intégration régionale

Les ministres du Transport routier de l’espace UEMOA adoptent une déclaration pour une application intégrale et simultanée du Règlement N°14

Les plus hautes personnalités, à l'issue de la cérémonie d'ouverture.
Les ministres du Transport routier de l’espace UEMOA adoptent une déclaration pour une application intégrale et simultanée du Règlement N°14

Les ministres en charge des infrastructures et du transport routier de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) se sont réunis, vendredi 21 octobre 2022, à l’hôtel 2 Février à Lomé, pour examiner « l’application du Règlement N°14 relatif à l’harmonisation des normes et des procédures du contrôle du gabarit, du poids et de la charge à l’essieu des véhicules lourds de transport des marchandises ». Il s’est agi, concrètement, d’évaluer les progrès réalisés et les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre de leur déclaration de 2019 à Dakar (Sénégal), dans la conduite de ce qui doit se faire par rapport à ce Règlement. C’est le ministre des Transports routier, aérien et ferroviaire, M. Affoh Atcha-Dédji, président de cette réunion ministérielle, qui a dirigé la cérémonie d’ouverture. La réunion s’est achevée par l’adoption d’une déclaration finale.

La réunion des ministres en charge des infrastructures et du transport routier de UEMOA tenue, vendredi 21 octobre 2022, à Lomé, a été précédée d’une rencontre préparatoire des experts, qui s’est déroulée, les 19 et 20, avec l’apport des acteurs du transport routier, des responsables des Ports, d’industries et des entrepreneurs de l’espace UEMOA. Cette réunion fait suite à celle tenue, en septembre 2019 à Dakar (Sénégal), qui avait formulé des recommandations visant l’application intégrale par les Etats membres, à l’échéance du 1er juillet 2020, du Règlement N°14/2005/CM/UEMOA du 16 décembre 2005, relatif à l’harmonisation des normes et des procédures du contrôle du gabarit, du poids et de la charge à l’essieu des véhicules lourds de transport des marchandises. Cette rencontre s’était élargie au Ghana, pays non membre de l’organisation communautaire.

Le commissaire chargé des transports de l’Union, M. Jonas Gbian, a fait savoir que le Règlement N°14 de l’UEMOA, a matérialisé la pratique internationale du contrôle de la charge à l’essieu, qui a pour objectifs majeurs la protection du patrimoine routier, la diminution des coûts de maintenance du réseau routier et l’amélioration de la sécurité routière. Il a indiqué que des avancées notables ont été enregistrées, mais que des défis importants demeurent encore à relever, en vue de proposer des solutions et définir des mesures appropriées, pour favoriser l’application intégrale de ce règlement par tous les Etats membres. « Des dispositions doivent être prises pour bouter hors de nos frontières la surcharge routière. Pour y parvenir, il nous faut un engagement et une coopération sans faille des autres acteurs du transport, en vue d’une application intégrale et simultanée du Règlement 14 dans notre espace », a-t-il convenu.

La surcharge a un impact négatif sur la chaussée, les ouvrages d’art et les ponts

Au regard du rôle essentiel que le secteur des transports joue dans le développement économique de l’Afrique, l’ambassadeur de l’Union Européenne (UE), M. Joaquin Tasso Villalonga, a exhorté « chaque pays et région du continent à mettre en place des politiques et des stratégies efficientes de développement de ce secteur ». « Sa maitrise, sa bonne gestion et son adaptation au contexte mondial, demeurent l’essentiel des facteurs directeurs des politiques dans ce domaine », a-t-il insisté. Aussi, a-t-il réitéré que l’UE et tous les autres partenaires en développement encouragent l’UEMOA à renforcer le dialogue sur l’application du Règlement 14, qu’elle s’est elle-même dotée.

Dans son allocution d’ouverture, le ministre des Transports routier, aérien et ferroviaire, M. Affoh Atcha-Dédji, a fait noter que la surcharge routière crée de nombreux dysfonctionnements du système des transports routiers dans les Etats de l’espace UEMOA, qui « impactent négativement la performance de nos corridors de transit et de transports inter-Etat et par voie de conséquence, les économies des Etats ». Du fait qu’elle a un impact négatif sur la chaussée, les ouvrages d’art et ouvrages hydrauliques (les ponts), en termes de dommages et de durée de service et sur la sécurité routière, a-t-il souligné. Ces ouvrages se dégradent ainsi avant la 5e année de leur construction.

En outre, le ministre Atcha-Dédji a relevé « des pratiques non harmonisées, l’absence de délestage, la variation des tolérances appliquées et surtout, la non sanction de la surcharge à l’essieu et du gabarit dans certains Etats », même si des progrès probants ont été obtenus dans la mise en œuvre du Règlement. Pour lui, cette situation a conduit le gouvernement togolais à prendre des mesures fermes pour la suppression de la surcharge routière et l’application intégrale du Règlement 14. « Grâce à ces dispositions, le Togo est le seul Etat de la sous-région à obtenir la note de 100 points sur 100, sur une moyenne régionale de 72 points sur 100, en matière d’application du Règlement 14 à la dernière revue des réformes politiques et projets de l’UEMOA », s’est-il réjoui.

La présente réunion s’est achevée par la lecture et l’adoption d’une déclaration. Celle-ci recommande aux parties prenantes, entre autres, de mener des actions devant favoriser une impulsion politique forte pour l’application intégrale et concomitante du Règlement N°14/2005/CM/UEMOA du 16 décembre 2005. Dans ce sens, les Etats membres renouvellent leur invitation à la Commission pour porter la question de la lutte contre les surcharges et pour la mise en œuvre effective, par tous les Etas de l’Union, du Règlement communautaire, à l’échéance du 1er janvier 2024.

L’UEMOA comprend aujourd’hui le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo.

Martial Kokou KATAKA

 

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