Santé

Les députés s’engagent dans la lutte contre la prolifération des produits médicaux de qualité inférieure et falsifiés

Le président de l'Assemblée nationale, Kodjo Adédzé (milieu) a ouvert les travaux du séminaire. A sa droite, le ministre de la Santé Tchin Darré
Les députés s’engagent dans la lutte contre la prolifération des produits médicaux de qualité inférieure et falsifiés

L’Assemblée nationale organise, depuis 24 juin 2025, à son siège à Lomé, un séminaire d’information et de communication sur la lutte contre la prolifération des produits médicaux de qualité inférieure et falsifiés. Ce séminaire de deux jours vise à sensibiliser les parlementaires aux risques sanitaires causés par ce phénomène et d’examiner les efforts nationaux pour contrer cette menace. Ceci, tout en exploitant les opportunités offertes par l’initiative de Lomé, lancée en janvier 2020. L’ouverture de cette session a été présidée par l’honorable Sevon-Tépé Kodjo Adedzé, président de l’Assemblée nationale, en présence du ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Pr Tchin Darré.

Photo de famille des députés et autres personnalités. On reconnait (1er plan au milieu), le président de l’Assemblée nationale, Kodjo Adédzé

Depuis 2022, le Togo s’est doté d’une loi sur l’assurance maladie universelle, ouvrant la voie à l’extension progressive de la couverture maladie des fonctionnaires et assimilés à toute la population. L’offre de soins de qualité est dès lors confrontée à une demande croissante. Les statistiques de l’INAM révèlent que, depuis le début de la prise en charge des bénéficiaires du régime obligatoire d’assurance maladie, les médicaments représentent plus de 60% des dépenses. C’est dans ce contexte qu’en janvier 2020, le Togo a été le cadre du lancement de l’initiative de Lomé, une réponse politique importante des dirigeants africains, visant à lutter contre le trafic de médicaments contrefaits et de qualité inférieure sur le continent. Cinq ans après le lancement de cette initiative, il urge que les députés soient éclairés sur les enjeux, défis et perspectives de cette problématique, dont les conséquences impactent négativement la santé des citoyens. Ce à quoi répond le séminaire qui se tient, depuis hier, à leur endroit au siège de l’Assemblée nationale. Ainsi, durant deux jours, les parlementaires vont aborder plusieurs thématiques à savoir : « L’état actuel de la prolifération des médicaments contrefaits au Togo », « Les stratégies pour lutter contre les produits médicaux de qualité inférieure et falsifiés », « Les progrès du Togo dans l’implémentation de solutions et les perspectives pour le système national de régulation pharmaceutique ».

Instaurer un cadre juridique implacable contre les faussaires

A l’ouverture de ce séminaire, le président de l’Assemblée nationale, Kodjo Sevon-Tépé Adedzé, a renseigné que les députés se sont rassemblés, non seulement pour comprendre une menace, mais pour y répondre avec la fermeté que réclame leur devoir envers ceux qui leur ont confié leur confiance. Pour lui, il ne s’agit pas d’un simple combat technique, mais d’une lutte pour la vie. « C’est avant tout un impératif moral et une question de justice sociale. Chaque citoyen, quel que soit son niveau de revenus, a le droit d’accéder à des médicaments sûrs et efficaces pour se soigner. Les produits médicaux de qualité inférieure et falsifiés ne sont pas de simples marchandises illicites, mais des poisons déguisés en remèdes. Cette situation est, non seulement alarmante pour la santé de nos populations, mais elle constitue également une menace sérieuse pour notre système de santé et notre développement économique. C’est pourquoi ce séminaire parlementaire n’est pas une simple rencontre. Il est un appel à l’éveil des consciences, un cri pour que nous, législateurs, devenions les remparts contre cette injustice », a-t-il souligné. M. Adédzé a indiqué que le Togo a le pouvoir de sécuriser les chaînes d’approvisionnement pharmaceutiques, d’éduquer les populations et d’instaurer un cadre juridique implacable contre les faussaires. Le président de l’Assemblée nationale a appelé les députés à réfléchir à bâtir un avenir où aucun enfant ne perdra sa vie à cause d’un médicament falsifié, où aucune mère ne pleurera son enfant pour des solutions fatales qu’ils auront pu empêcher.

De l’avis du ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Pr Tchin Darré, ce séminaire offre au secteur de la santé une opportunité de rendre compte des activités menées dans le cadre de l’initiative de Lomé. Pour lui, il s’agit de répondre aux préoccupations des représentants du peuple et de promouvoir une meilleure compréhension des enjeux pour mieux servir les populations. Le Pr Tchin Darré a laissé entendre que l’initiative de Lomé a été concrétisée par une déclaration politique visant deux objectifs majeurs, notamment le renforcement des législations nationales à travers la mise en place des sanctions pénales sévères et l’adhésion aux instruments juridiques internationaux pertinents comme la convention de Palerme des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée et le traité instituant l’Agence Africaine du Médicament (AAM).Firmin DEFALEONA

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