Population

Les décideurs appelés à changer de paradigme pour aider les jeunes à fonder leurs familles

M. Essohanam Edjeou (au milieu) a présidé la rencontre
Les décideurs appelés à changer de paradigme pour aider les jeunes à fonder leurs familles

Le Togo a célébré, le 14 octobre 2025, en différé, la Journée mondiale de la population, édition 2025, sous le thème « Donner aux jeunes les capacités de fonder les familles qu’ils souhaitent dans un monde juste et porteur d’espoir ». Cette commémoration, qui s’est déroulée à l’hôtel Sarakawa à Lomé, a été associée au lancement du Rapport sur l’état de la population mondiale 2025, intitulé « La véritable crise de la fécondité : la quête de l’autonomie reproductive dans un monde en mutation ». Une occasion pour le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) de sensibiliser les décideurs et les populations sur les enjeux démographiques et leurs implications sur le développement durable.

Vue partielle des participants à la célébration.

Instituée depuis 1989 par l’Assemblée Générale des Nations Unies, la Journée Mondiale de la Population célébrée, le 11 juillet de chaque année, constitue une tribune d’interpellation de l’ensemble de tous les acteurs sur les questions de population au cœur de la croissance inclusive et de la promotion du développement humain durable. Au Togo, la célébration, qui a coïncidé avec le lancement du Rapport sur l’état de la population mondiale, interpelle, à plus d’un titre, à la responsabilité individuelle et collective par rapport à la prise en compte des aspirations profondes des individus et des couples en matière de procréation. Car le constat est réel : la taille des familles, en termes de nombre d’enfants, s’amenuise au fil du temps, et aussi les jeunes des deux sexes sont de moins en moins enclins à avoir autant d’enfants que leurs parents ascendants, même si l’effectif de la population augmente globalement.

En effet, selon le Rapport de l’UNFPA sur l’état de la population mondiale 2025, les difficultés financières, les problèmes de santé, le recul des droits des femmes, les conflits internationaux et les inquiétudes liées au changement climatique sont autant de raisons pour lesquelles les jeunes hommes et femmes d’aujourd’hui n’ont pas le nombre d’enfants qu’ils désirent.

Le Rapport appelle donc les décideurs à prendre en compte les aspirations des jeunes, en créant un environnement favorable à l’exercice de leurs droits. Ceci, en facilitant l’accès à la santé reproductive, en adoptant des politiques familiales inclusives (garde d’enfants, congés parentaux, etc.), en garantissant des emplois stables et des revenus décents. Le rapport encourage, enfin, les dirigeants du monde à mettre les droits humains et les choix au cœur des politiques, afin que chaque personne puisse envisager un avenir dans lequel elle et ses enfants puissent s’épanouir pleinement.

Les mutations profondes redéfinissent aujourd’hui les modes de vie des jeunes

A l’occasion, le directeur de cabinet du ministère de la Planification du Développement, M. Essohanam Edjeou, a rappelé que les populations vivent, aujourd’hui, dans une époque en profondes mutations : les progrès technologiques, les mutations sociétales et les défis environnementaux redéfinissent les modes de vie. Dans ce contexte, la question de la fécondité dépasse, désormais, les simples statistiques ou politiques natalistes. « Le thème de cette édition met donc en lumière la volonté des jeunes de fonder une famille, tout en rappelant les obstacles persistants (instabilité économique, accès restreint aux services de santé sexuelle et reproductive, effets des conflits et du changement climatique), entravent la réalisation de cette aspiration légitime », a-t-il relevé.

Par ailleurs, M. Edjeou a rappelé qu’au Togo, le gouvernement, sous le leadership du Président du Conseil, s’est engagé pour le bien-être des populations, en particulier des femmes, filles et jeunes, en leur offrant des moyens nécessaires pour fonder les familles qu’ils désirent. Dans cette perspective, plusieurs réformes structurantes ont été adoptées, notamment la loi relative à la santé de la reproduction et celle portant sur la protection des apprenants contre les violences à caractère sexuel. Il a cité également des programmes comme WEZOU, lancé en 2021, la prise en charge des fistules obstétricales et la planification familiale post-partum, le projet d’appuis à la santé maternelle, infantile et à la nutrition (PASMIN), etc.

La Représentante-résidente de l’UNFPA au Togo, Mme Elise Kakam, quant à elle, reste convaincue que la sécurité de l’emploi décent et des revenus suffisants, pour faire face aux dépenses quotidiennes incompressibles, aideraient les jeunes à se sentir financièrement stables et à avoir plus de choix pour décider d’avoir des enfants. D’autre part, elle a précisé que des politiques favorables à la famille aideraient de potentiels parents à équilibrer leurs objectifs professionnels et familiaux. De même, l’investissement dans l’éducation aux valeurs et à la santé sexuelle constitue une stratégie efficace pour soutenir des choix éclairés. « C’est en cela que l’édition 2025 du Rapport sur l’Etat de la Population Mondiale nous invite toutes et tous à écouter ce que les jeunes veulent et ce dont ils et elles ont besoin, et à créer les conditions qui leur permettent d’exercer leurs droits, de faire leurs propres choix et de profiter d’un avenir prometteur », a relevé Mme Kakam.

Elle a, enfin réitéré, la disponibilité de son organisation et de l’ensemble des agences du Système des Nations Unies à continuer d’accompagner le gouvernement dans la recherche des voies et moyens les mieux adaptés et les plus efficients visant l’amélioration des conditions de vie de la population, en général des jeunes et femmes, en particulier.

Alex TEYI

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