La diplomatie offensive du Président de la République, Faure Essozimna Gnassingbé, visant à promouvoir la paix, partout où elle est menacée, dans la sous-région, a, une fois encore, fait ses preuves, en mobilisant, samedi le 14 avril, plusieurs Chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), pour un sommet extraordinaire, consacré essentiellement à la crise politique et institutionnelle en Guinée-Bissau. Un sommet qui intervient, alors que, depuis janvier, l’on observe un statu quo dans la mise en œuvre des accords de Conakry et qu’en perspective, cette année et en 2019, les élections sont attendues dans ce pays. Pour les chefs d’Etat de la région, il fallait donc poursuivre les efforts pour trouver une solution durable à cette crise, avant ces échéances. De ce fait, la réunion de Lomé, présidée par le Chef de l’Etat, président en exercice de la CEDEAO, a pris acte de l’engagement des protagonistes de cette crise à nommer un Premier ministre consensuel, en la personne de M. Aristides Gomes. Elle a appelé ces protagonistes à maintenir le fil du dialogue constructif, pour une paix durable. La conférence s’est, d’autre part, prononcée sur la crise politique togolaise, demandant à la facilitation d’aider les protagonistes à opérer des réformes politiques et institutionnelles, dans le respect des délais légaux, des normes et des principes de la démocratie et de l’Etat de droit. D’autres sujets, non les moindres, liés aux actes de terrorisme et à la menace de la famine dans le Sahel, etc. ont aussi fait l’objet de résolutions, contenues dans une déclaration finale.
La situation de crise en Guinée-Bissau était la question essentielle au menu d’une conférence extraordinaire des Chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), présidée, samedi, à l’Hôtel 2Février, à Lomé, par le Chef de l’Etat, président en exercice de la Communauté. L’assise a été sanctionnée par un communiqué final avec plusieurs résolutions. Dans ce communiqué, lu par ministre togolais des Affaires étrangères, de la Coopération et de l’Intégration africaine, Pr. Robert Dussey, les chefs d’Etat ont d’abord félicité le nouveau Président de la Sierra-Léone, M. Julius Maada Bio, pour son élection et ont rendu un hommage à son prédécesseur, M. Ernest Bai Koroma, pour sa contribution aux idéaux démocratiques.
Après délibération sur les questions à l’ordre du jour, la conférence à pris plusieurs décisions. Concernant la Guinée-Bissau, les Chefs d’Etat ont félicité les Présidents Alpha Condé, pour sa médiation, et Faure Essozimna Gnassingbé, pour le travail qu’il a accompli dans le cadre d’une solution durable à cette crise. La conférence a pris note des consultations en cours, entre les protagonistes de la crise, et les encourage à poursuivre le dialogue, pour la stabilité du pays. Elle note, avec satisfaction, l’accord trouvé pour la nomination d’un Premier ministre de consensus et s’est félicitée des élections législatives, prévues le 18 Novembre 2018, qui seront précédées de l’ouverture des réunions du Parlement, le 19 avril 2018, pour statuer sur les points liés à la nomination des membres de la commission électorale et de la prorogation de la législature. Pour la conférence, ces décisions vont constituer la feuille de route pour la sortie de crise. Elle a donc invité tous les acteurs guinéens à travailler pour ramener la stabilité dans leur pays. La conférence a, dans la lignée, invité le comité de suivi, notamment le Président en exercice de la CEDEAO, M. Faure Essozimna Gnassingbé, et le Président Alpha Condé à prendre toutes les dispositions nécessaires, pour la mise en œuvre de cette feuille de route.
Sur d’autres points touchant les élections, les Chefs d’Etat se sont félicités du bon déroulement des élections en Sierra-Léone, en félicitant le peuple de ce pays pour le renforcement de sa démocratie. S’agissant de la crise au Togo, les Chefs d’Etat ont salué les efforts de facilitation du Président ghanéen, en vue de la résolution pacifique de cette crise qui dure depuis le 19 aout 2017. Ils invitent instamment tous les partis politiques et la société civile à s’abstenir de tout acte de violence et de tout agissement susceptible de constituer une menace à la paix et à la stabilité du Togo et de la région. L’on retient aussi que la conférence a désigné les présidents ghanéen et guinéen comme facilitateurs, pour aider les protagonistes de la crise togolaise à opérer des réformes politiques et institutionnelles, dans le respect des délais légaux, des normes et des principes de la démocratie et de l’Etat de droit.
Evoquant la lutte contre les actes de terrorisme, la conférence a réitéré sa condamnation aux attaques terroristes, tout en exprimant sa solidarité aux pays affectés et en s’engageant fermement à lutter, sans relâche, contre ce fléau violent et aveugle. De ce fait, elle a décidé d’apporter tout son soutien à la force conjointe du G5-Sahel et à la force multinationale mixte du bassin du Lac Tchad.
Au point relatif à la famine dans le Sahel, la conférence a été alertée du phénomène, qui menace plus de 7 millions de personnes et pourrait provoquer une situation d’insécurité dans la région. A cet effet, les pays de le CEDEAO s’engagent à prendre des mesures concrètes pour éradiquer la famine dans le Sahel dans un élan de solidarité.
Le contexte de l’assise de Lomé et la cérémonie d’ouverture
La crise, qui secoue la Guinée-Bissau a fragilisé les efforts de développement dans le pays et a fait l’objet d’accord, signé sous l’égide du médiateur, le président Alpha Condé de la Guinée Conakry. Mais, la mise en œuvre de cet accord a rencontré des difficultés. L’implication personnelle du président de la République, Faure Essozimna Gnassingbé, dans la résolution de cette crise, à travers des rencontres, permet aujourd’hui, d’espérer une issue heureuse. La réunion de Lomé a été donc une occasion d’évaluer la situation et de prendre des mesures visant à encourager les protagonistes au dialogue, pour une sortie définitive de la crise dans ce petit pays, qui n’aspire qu’à son développement, par le biais de la paix.
A cet égard, le président de la République, Faure Essozimna Gnassingbé, à l’ouverture du sommet, a rappelé l’attachement constant de la CEDEAO aux valeurs de la paix au sein de la Communauté, en général, et en Guinée-Bissau, en particulier. Pour lui, trouver une solution durable à cette crise politique et institutionnelle, est une priorité pour laquelle aucun effort ne doit être managé.
« Je veux saluer cet engagement collectif et spécialement le leadership du Président Alpha Condé, dans ses offices de médiation pour l’application de l’accord de Conakry ».
Pour le Président Faure Essozimna Gnassingbé, il importe que le fil du dialogue soit maintenu en Guinée-Bissau et avec la Guinée-Bissau, afin qu’une solution concertée soit trouvée, pour aider ce pays à renforcer ses institutions et à donner à l’Etat les moyens de fonctionner efficacement et dans le respect des lois.
De ce fait, « au cours des jours et des semaines qui viennent, nous continuerons d’apporter un appui politique aux autorités et aux responsables de la Guinée-Bissau par la médiation et les bons offices».
Le chef de l’Etat a insisté sur la culture de la paix, qui n’a que des avantages, en permettant aux hommes de grandir, de prospérer et de rayonner. Il également insisté sur la solidarité internationale, dans ce combat pour la paix.
Auparavant, le président de la Commission de la CEDEAO, l’Ivoirien Jean Claude Kassi Brou, a souligné de justesse que sous l’égide du Chef de l’Etat, la CEDEAO a fait de la prévention et du règlement des conflits une de ses priorités pour assurer la paix, la sécurité et le développement économique et social. « La coopération régionale a permis de réaliser d’important progrès sur les questions sécuritaires régionales, la prévention et la gestion des conflits internes. Notre organisation doit aller encore plus loin, afin de faire face aux menaces globales, qui mettent en périls nos acquis économiques et humains ».
A son tour, le représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la Guinée-Bissau, M. Modibo Ibrahim Touré, a rappelé la résolution 2404 de l’ONU, qui reconnait les accords de Conakry comme principal cadre pour un règlement pacifique de la crise bissau-guinéenne. Il a réitéré l’engagement des Nations Unies à soutenir la CEDEAO, dans ses initiatives pour trouver une solution à cette crise.
Notons que vendredi et samedi, c’était un véritable ballet diplomatique à l’Aéroport International Gnassingbé Eyadèma de Lomé où plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement sont arrivés, dans le cadre de ce sommet extraordinaire de la CEDEAO. Ils ont été accueillis par le président hôte du sommet, le chef de l’Etat Faure Essozimna Gnassingbé, en présence de plusieurs autres personnalités.
A leur départ, ces illustres hôtes de marque du Togo à cette conférence ont été salués par le chef du gouvernement, Komi Selom Klassou.
Bernardin ADJOSSE
Martial Kokou KATAKA
RSS