Discrimination

Les cas de discrimination de plus en plus dénoncés selon le rapport de 2021 au Togo

La table d'honneur à la présentation du rapport annuel sur la discrimination des PVVIH.
Les cas de discrimination de plus en plus dénoncés selon le rapport de 2021 au Togo

Le Réseau des Associations de Personnes Vivant avec le VIH au Togo (RAS+Togo) a présenté, ce mardi 1er Mars 2022, au cours d’une rencontre au siège du Conseil National de Lutte contre le VIH et les Infections Sexuellement Transmissibles (CNLS/IST) à Lomé, le rapport 2021 de l’Observatoire des Droits humains et VIH (ODH et VIH). Ce rapport, qui intervient dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale « zéro discrimination », fait état d’une augmentation des cas de stigmatisation envers les PVVIH au Togo. Une preuve, à en croire les producteurs de ce rapport, que les victimes rompent, de plus en plus, le silence.

La communauté internationale célèbre, chaque 1er mars, la Journée mondiale zéro discrimination envers les Personnes Vivant avec le VIH (PVVIH). Le thème retenu cette année est : « Abolissons les lois discriminatoires, adoptons des lois protectrices ». Pour marquer cette Journée au Togo, le Réseau des Associations de Personnes Vivant avec le VIH au Togo (RAS+Togo) a présenté, hier, comme il le fait depuis 2016, le rapport de l’Observatoire des Droits humains et VIH (ODH et VIH).

De l’avis du coordonnateur de RAS+Togo, Dr Amen Hlomewoo, entre 2020 et 2021, le nombre de PVVIH victimes de discrimination et de stigmatisation au Togo est passé de 223 à 419, soit une progression de 67%. Les cercles familial et communautaire sont les milieux où ces cas de discrimination et de stigmatisation se recensent le plus. A ces deux milieux, s’ajoutent les milieux médical et professionnel. Selon ce rapport, les femmes sont plus victimes de discrimination et de stigmatisation que les hommes, soit 3 femmes sur 4. En ce qui concerne les catégories de discrimination et de stigmatisation, il en existe cinq à savoir : la violence physique, psychologique, verbale, sexuelle et économique. Le coordonnateur de RAS+Togo renseigne que pour produire ces données, l’Observatoire a tenu des séances de sensibilisation à travers des émissions radiophoniques à l’endroit de divers acteurs impliqués dans la lutte contre la discrimination et la stigmatisation. Dr Hlomewoo s’est réjoui du fait que les PVVIH se familiarisent davantage avec les lois interdisant la discrimination et la stigmatisation et rompent le silence. En saluant l’implication des leaders communautaires dans le respect des droits des PVVIH, il convie les uns et les autres à accompagner l’Observatoire des Droits humains et VIH (ODH et VIH) pour plus de visibilité et de données fiables.

Pour le coordonnateur national du secrétariat permanent du CNLS/IST, Pr Palokinam Vincent Pitché, la production de rapport annuel a tout son sens. Au-delà des textes et des stratégies protecteurs des PVVIH, cette collecte des données permet de donner la parole aux PVVIH et d’analyser au quotidien ce qu’est l’aspect « discrimination et stigmatisation ». Il a félicité la société civile pour le travail abattu, parfois, dans des conditions non optimales, l’ONUSIDA, ainsi que les autres partenaires techniques et financiers pour leur appui multiforme. Il s’est dit heureux de ce que le plan stratégique 2020-2025 de lutte contre le VIH/Sida prend en compte les droits humains et des activités sont en cours de réalisation, en vue de disposer d’un outil puissant de plaidoyer pour protéger les droits des PVVIH.

Le directeur pays de l’ONUSIDA, Dr Eric Verschueren a, pour sa part, rappelé que la Journée « zéro discrimination » met l’accent sur les possibilités d’informer la population et de promouvoir l’inclusion, la compassion, la paix et, surtout une dynamique de changement. « Une personne peut être victime de plusieurs formes de discrimination. Elle peut être discriminée en raison de son état de santé, de sa race, de son identité de genre ou de son orientation sexuelle. Ce qui aggrave les effets sur elle et sur sa communauté », a-t-il fait remarquer. Parlant du thème de cette édition, Dr Verschuren a indiqué que, conformément à la Déclaration universelle des droits de l’Homme, aux traités sur les droits humains, au programme de développement durable à l’horizon 2030 et à d’autres obligations internationales, les gouvernements ont l’obligation morale et légale de supprimer les lois discriminatoires et d’adopter des textes qui protègent les populations contre la discrimination et la stigmatisation. Il a salué les progrès réalisés par le Togo par rapport aux années antérieures en matière de protection des droits des PVVIH, ainsi que les démarches en cours devant permettre de définir un nouveau cadre d’intervention dans le domaine des droits humains et du genre.

Françoise AOUI

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