Une table ronde portant sur le thème : « l’éducation scolaire et le digital à l’épreuve de la Covid-19 : enjeux et défis » s’est tenue, le 26 juin 2021, à l’auditorium de l’Université de Lomé. Initiée par le Collectif Zéro Indigent (CZI), cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la commémoration de la Journée de l’enfant africain, célébrée le 16 juin dernier. Elle a permis de mettre à la disposition des acteurs invités, des outils clés pouvant leur permettre d’accompagner au mieux les enfants dans leur éducation scolaire par ces temps de la Covid-19.
Les différents acteurs engagés dans la protection de l’enfant se sont retrouvés, à l’université de Lomé, autour d’une table ronde organisée par le Collectif Zéro Indigent (CZI), en partenariat avec l’Association des femmes chrétiennes unies dans l’action, l’ONG Voie Eclairée des Enfants Démunis, le cabinet AZ consulting Africa et bien d’autres. C’est un cadre pour réfléchir sur les enjeux et les défis de l’éducation scolaire des enfants dans cette période de crise sanitaire. Les personnes ressources invitées aux débats ont essentiellement échangé sur des sous-thèmes tels que : « Quels enjeux et défis pour l’éducation scolaire et le digital en cette période de Covid-19 ? », « L’enseignement à distance et la solution digitale : impact sur la qualité de l’enseignement et les inégalités » et « L’éducation scolaire : Responsabilités des familles et de la société ; suggestions et recommandations ».
Mettre en place les préalables ou moyens nécessaires à l’enseignement à distance
De l’avis de certains, le digital est une opportunité et une nécessité pour le secteur de l’enseignement qui ne peut se passer des nouvelles technologies. D’autres font remarquer que l’enseignement à distance n’est pas adapté au contexte des pays comme le Togo. Surtout dans les pays pauvres où le courant électrique ne couvre pas tous les milieux, la connexion n’est pas garantie pour tous, où tout le monde ne dispose pas de moyen pour s’acheter, ne serait-ce qu’un téléphone portable ; dans les milieux où la lampe tempête continue d’être le moyen d’apprentissage pour les élèves. Pour ces derniers, l’enseignement à distance risque d’aggraver les inégalités liées à l’accès pour tous à une éducation de qualité. Dans la lignée, certains font remarquer que l’enseignement à distance ne permet pas à l’enfant de se concentrer pour suivre l’enseignant, entendu qu’il faut beaucoup de discipline pour suivre les cours en ligne. A distance, l’enseignant ne peut pas imposer à l’enfant certaines valeurs sociales nécessaires telles que la ponctualité, la discipline, le respect de l’autorité…
Au-delà de ces divergences de vue, tous ont fini par reconnaitre l’importance du digital dans l’enseignement. Ainsi, les pays doivent travailler à régler les problèmes à la base, en mettant en place les préalables ou moyens nécessaires à un tel enseignement, qui se doit de ne laisser aucun enfant, aussi pauvre fut-il, à la marge. Les parents et tous les acteurs doivent prendre leur responsabilité et jouer leurs rôles pour permettre la réussite d’un tel enseignement, ont expliqué les animateurs de cette table ronde. Il s’agit, disent-ils, de réinventer l’éducation.
Recueillir des recommandations pour élaborer un document à soumettre aux acteurs
« Nous sommes réunis pour aborder ensemble la question cruciale portant sur la place du digital et son impact sur la vie de nos enfants pendant ces moments de la pandémie de la Covid-19. Au sortir de cette table ronde, avec vos suggestions et recommandations, nous élaborerons un document qui sera soumis à nos différentes autorités politiques et administratives et, éventuellement, à tous les partenaires ayant à cœur la promotion de l’éducation, en vue d’apporter de nouvelles idées », a souligné le président du CZI, M. Koffi Lucide Hator. Selon lui, l’assise a permis de renforcer les différents participants qui sont les acteurs des organisations de la société civile, les parents, les responsables d’établissements scolaires et les élèves, dans la connaissance des enjeux et des défis auxquels est confrontée l’éducation scolaire des enfants togolais pendant cette période de crise sanitaire. Pour M. Lucide Hator, la rencontre a également permis de donner des conseils aux parents d’élèves en faveur de leurs enfants, ainsi qu’aux candidats aux différents examens, tout en renforçant chez les élèves la dimension mentale de la réussite scolaire.
A l’ouverture, le représentant du ministre des Enseignements primaire, secondaire, technique et de l’Artisanat, M. Kokou Ezih, a rappelé les actions entreprises par le gouvernement en faveur des droits des enfants, tout indiquant ce que l’Etat est en train de faire pour digitaliser l’éducation au Togo et garantir à chaque enfant une éducation de qualité.
La rencontre a pris fin avec la remise des kits scolaires à 25 élèves des classes d’examen de la commune du Golfe 3 et de ses environs.
Bernardin ADJOSSE
RSS