La Haute Autorité de la Qualité et de l’Environnement (HAUQE), à travers l’Agence Togolaise de Normalisation (ATN), vient de mettre en place des normes togolaises sur le ciment. Ce document qui définit les lignes directives à utiliser systématiquement dans la production d’un ciment de qualité, a été soumis à l’appréciation des directeurs et chefs de services de l’administration publique, des responsables d’entreprises privées, des experts du sous-comité technique des produits cimentiers et autres acteurs concernés, vendredi 27 décembre 2024, à Lomé. La validation de ces normes permettra au Togo de disposer d’outils techniques spécifiques de contrôle qualité de ce produit très sensible.
Rassurer la population et les consommateurs de la qualité des produits que dispose le Togo, tel est le combat quotidien de la Haute Autorité de la Qualité et de l’Environnement (HAUQE) qui vient de mettre en place trois grandes références nationales pour la production du ciment. Il s’agit notamment de TGN 001, TGN 002 et TGN 003, qui ont fait objet de validation, au cours d’un atelier ayant regroupé les universitaires, producteurs, gros importateurs, organes de normalisation de qualité, structures des ministères techniques concernés, ordre des ingénieurs et autres acteurs, à Lomé.
Les partenaires à la validation des documents
Ces documents de référence consensuelle portent sur les règles, caractéristiques, recommandations et exemples de bonnes pratiques. Ils prennent en compte la composition, la spécialisation, les critères de conformité des ciments courants, l’évaluation et la vérification de constance de la performance.
A l’occasion, le président de la HAUQE, M. Arzouma Laré Botre, a indiqué que la question de la qualité des produits des différents secteurs socio-économiques est un gage de la santé, de la sécurité de la population, ainsi que de la protection de l’environnement. Pour lui, cette rencontre revêt une importance capitale, car elle permet de poser des bases pour la sécurisation, la durabilité et la qualité des ouvrages. En ce sens, il a précisé que le choix des matériaux joue un rôle crucial dans la construction de maisons, routes, ponts et autres édifices, tout en garantissant leur intégrité structurelle, résistance, résilience et durabilité. Mais, force est de constater que, ces derniers moments, certains ouvrages togolais connaissent des effondrements et détérioration. Ce qui amène la population à s’interroger sur les causes réelles et les mesures idoines à prendre pour y mettre fin. Les raisons sont-elles liées aux matériaux utilisés, aux hommes qui les réalisent ou encore aux promoteurs desdites infrastructures ?
D’après M. Botre, les responsabilités peuvent être situées à divers endroits et donc, il revient à chacun de jouer sa partition. Dans cette dynamique, une enquête réalisée, en 2023, sur notamment le ciment et le fer à béton et renforcée par des tests au laboratoire national du bâtiment et des travaux publics a permis de relever des écarts par rapport aux normes de base utilisées dans la production de ces produits. Pour lui, l’élaboration des normes nationales dans le domaine cimentier reste une priorité. Aussi a-t-il confié que l’ATN a recensé un certain nombre de normes relevant des domaines de la construction, de la sécurité, de l’agro-alimentaire et de l’environnement qui feront partie de la série des normes à élaborer ou à adopter et devant être traduites en règlements techniques. « Avec la HAUQE notre pays a amorcé un nouvel élan avec des produits qui répondent réellement aux exigences de la qualité et a permis aux opérateurs économiques d’avoir des outils référentiels communs internationalement reconnus pour leurs activités », a-t-il laissé entendre
Le directeur général de l’Agence Togolaise de Normalisation (ATN), M. Essot’na Héyou Bodjona, a indiqué que, de nos jours, il est difficile de vérifier la qualité d’un produit sans une norme référentielle. Le fait pour le Togo de ne pas disposer de normes sur le ciment a donné la porte ouverte à tous les importateurs qui font rentrer des produits diversifiés, parfois ne répondant pas aux exigences de qualité. « Nous voulons désormais nous assurer que les normes utilisées pour la production et l’importation du ciment sont de qualité et répondent aux exigences et réalités du consommateur togolais et peuvent assurer la sécurité des bâtiments. Nous avons élaboré trois grandes normes qui portent donc sur la production, le contrôle et autres, et sur lesquelles les producteurs et importateurs vont se baser pour livrer le ciment. Nous allons faire en sorte que le ciment togolais, à terme, réponde également à ces références que nous allons rendre obligatoires, de manière à ne pas remettre en cause la sécurité, la santé et la protection de l’environnement. Ce n’est qu’une première étape, car c’est tout un ensemble de matériels qui seront regardés d’un œil d’expert, à travers des comités techniques, notamment pour le fer à béton, un chantier que nous allons forcément ouvrir, en 2025, pour ensemble assainir le marché togolais et mieux rassurer le consommateur de la qualité des produits essentiels au quotidien », a précisé M. Bodjona.
Clémentine PANASSA
RSS