Une cérémonie de lancement du projet conjoint Gabon-Togo de « Renforcement de la gestion de la migration mixte et lutte contre la criminalité transnationale organisée en matière de trafic humain le long des routes maritimes et terrestres du Togo et du Gabon » s’est déroulée, à Lomé, à l’initiative du Fonds d’affectation spéciale pluri-partenaire pour la migration (Migration MPTF). Cette rencontre qui a réuni, en présentiel et en virtuel, les acteurs des deux pays, va permettre le renforcement de la coopération bilatérale et multilatérale, en vue de prévenir le crime et démanteler les réseaux criminels organisés, tout en améliorant l’accès des populations vulnérables à des mécanismes de protection adaptés.
Vue partielle des participants à la rencontre.
Depuis plusieurs années, le Gabon est la destination finale des migrants originaires surtout de l’Afrique de l’Ouest soumis à des exploitations de toutes sortes. Cette situation affecte particulièrement les femmes et les enfants aussi bien que leurs familles. Elle est source de multiples défis qui compromettent gravement l’avenir de ceux-ci, notamment l’exposition à la prostitution et la déstabilisation sociale et dans le pire des cas à la perte de la vie. Pour faire face à cette situation, les gouvernements togolais et gabonais unissent leurs forces pour lutter contre cette pratique. A cet effet, une cérémonie de lancement officiel du programme conjoint Gabon-Togo de renforcement de la gestion de la migration mixte et lutte contre la criminalité transnationale organisée s’est déroulée, hier à Lomé. L’objectif étant de renforcer les cadres juridiques et institutionnels pour une gestion des migrations sécurisée et ordonnée. Il s’agit aussi de soutenir la protection et l’assistance des victimes, en particulier les femmes et les enfants.
Apporter des réponses efficaces au problème de protection des personnes
A l’occasion, la ministre de l’Action sociale, de la Solidarité et de la Promotion de la Femme, Pr Kossiwa Zinsou-Klassou, a laissé entendre que sous le leadership du chef de l’Etat, le Togo s’est doté d’une feuille de route gouvernementale 2025, dont le premier des trois axes stratégiques est de renforcer l’inclusion et l’harmonie sociales et garantir la paix. « A ce titre, une attention particulière est accordée dans notre pays aux questions liées aux droits humains et à la protection des couches vulnérables. Dans cette perspective, le projet lancé se présente comme une opportunité supplémentaire pour apporter des réponses efficaces et concertées au problème de protection des personnes, en général et, particulièrement, des femmes et des enfants, dans un contexte de migration transnationale », a-t-elle indiqué, tout en soulignant que c’est le sens de l’accord de coopération signé, le 25 septembre 2018, entre le Togo et le Gabon, en matière de lutte contre la traite des enfants. Entre autres initiatives en faveur de la protection et de la promotion des droits des enfants, la ministre a cité l’adoption de la loi relative au trafic d’enfants au Togo, la création de la commission nationale pour l’accueil et la réinsertion sociale des enfants victimes de la traite et l’adoption de la loi portant Code de l’enfant.
Pour le représentant-résident de l’UNICEF au Togo, Dr Isselmou Boukhari, il existe, depuis longtemps, une tradition de migration qui va du Togo vers le Gabon. Pour lui, en réalité, il y’a aussi des migrants qui viennent des pays frontaliers qui passent par le Togo pour aller au Gabon. « Cette migration concerne pratiquement tous les pays côtiers et la destination finale, c’est le Gabon considéré comme étant un pôle économique. C’était au début une migration d’origine économique, mais malheureusement, on a constaté qu’il y’a la traite de personnes qui concerne à la fois les femmes et les enfants. Ce projet vise plusieurs choses en même temps : un cadre normatif, législatif et institutionnel entre les deux pays et qui respecte les conventions internationales, en vue de faire face à toute cette question de trafic et de traite de personnes qui est un crime en soi. Ceci, pour assurer une migration légale. Un autre volet, c’est le renforcement de systèmes de services sociaux pour que les personnes qui en sont victimes bénéficient du soutien et de l’appui nécessaires à la fois au Gabon et au retour au Togo, pour qu’elles puissent être insérées dans de bonnes conditions, sans oublier les sensibilisations permettant de prévenir d’éventuels départs », a-t-il fait comprendre.
Firmin DEFALEONA
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