Une cérémonie consacrée au lancement officiel du projet « Université Sans les Murs (USM) » a mobilisé, le 7 décembre 2021, à Lomé, divers partenaires du système éducatif togolais, sous l’égide du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Pr Majesté Ihou Watéba. Ce projet vise à faciliter l’accès à l’internet haut débit sur les campus universitaires de Lomé et de Kara, pour permettre un meilleur déroulement des cours en présentiel et à distance. Les ministres en charge de l’Economie numérique et de la Transformation digitale, Mme Cina Lawson, des Enseignements primaire, secondaire, technique et de l’Artisanat, Pr Komla Dodzi Kokoroko, ont pris part à cette cérémonie, qui a vu aussi la participation de Mme Jocelyne Caballero, ambassadrice de France au Togo.
Le projet « Université Sans les Murs (USM) », qui vient d’être officiellement lancé et en phase d’expérimentation, est une initiative du Fonds de solidarité pour les projets innovants, les sociétés civiles, la francophonie et le développement humain (FSPI) de la coopération française. Il est présenté comme une innovation technologique ayant pour vocation d’appuyer le développement d’un enseignement hybride, adaptatif et bien maîtrisé par ses utilisateurs, assorti d’un accès à une offre pédagogique francophone riche et d’usage libre. Ainsi permet-il aux utilisateurs d’avoir accès à l’internet sans connexion.
L’USM s’inscrit dans le cadre de l’ambitieux plan de développement de la numérisation de l’offre éducatif que les autorités togolaises au plus haut sommet de l’Etat ont entrepris de mettre en place pour répondre au défi auquel l’enseignement supérieur est aujourd’hui confronté. Il se caractérise par une approche inclusive et innovante.
A entendre dire l’ambassadrice de France au Togo, Mme Jocelyne Caballero et d’autres intervenants, ces défis sont à la fois conjoncturels, liés à la pandémie de la COVID-19, d’où qu’il est essentiel de « doter les établissements togolais des moyens et des capacités numériques nécessaires pour assurer la continuité des enseignements dans le cadre de ce dispositif pour dispenser les cours ». Mais aussi structurels, liés à la massification des effectifs dans l’enseignement supérieur, rendant « incontournable la numérisation des outils et des programmes pédagogiques ». Son déploiement au sein des campus des universités de Lomé et de Kara offrira aux étudiants, aux enseignants et au personnel des deux établissements, la possibilité d’utiliser un réseau de connectivité local autonome adapté à l’enseignement à distance, à moindre coût et en continu.
Faire du numérique un levier de croissance économique
« Le gouvernement togolais, dans son plan de développement, ambitionne de faire du numérique un véritable levier ou vecteur de croissance et de transformation de son économie, afin de la rendre plus moderne et plus inclusive… », a déclaré la ministre en charge de ce secteur, Mme Cina Lawson. Au regard de cela et du contexte de la crise sanitaire de la COVID-19 qui continue de sévir dans le monde, elle a convenu qu’il est nécessaire de disposer d’une plateforme nationale d’éducation et d’apprentissage à distance, en vue de bâtir un système éducatif plus résilient.
Pour renchérir ces propos, le ministre Komla Dodzi Kokoroko en charge des Enseignements primaire, secondaire, technique et de l’Artisanat, a évoqué la formule du chef de l’Etat qui affirme que « toute société dans laquelle le numérique n’est pas d’actualité n’a point d’avenir ».
Justifiant la pertinence de ce projet, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Pr Ihou Watéba, a fait observer que le problème des étudiants n’est pas la connexion internet, qui existe déjà sur les campus universitaires. « La connexion internet, il faut l’acheter et tous les étudiants n’ont pas forcément les moyens de se l’acheter (…). Si quelque part, quelqu’un peut acheter cette bande passante ou ce forfait ou cette connectivité et que l’étudiant n’a qu’à mettre un code qui lui donne accès à cette plateforme de connaissance, je crois que ce sera la plus grande chose qu’on aura faite », a-t-il souligné. Dans sa déclinaison, ce projet va profiter également à beaucoup d’autres acteurs et usagers dans différentes localités du pays, issus tant du secteur public que du privé.
Cette solution connectique Réseau, énergie, éthique pour l’éducation et les entreprises/Réseau, énergie et numérique pour l’autonomie des collectivités (RETICE/RENAC) est déployée par l’entreprise Ka-Technologies, en partenariat avec l’Etat togolais, France Education Internationale (FEI) et l’ambassade de France au Togo.
Martial Kokou KATAKA
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