Le forum Royaume-Uni-Afrique francophone de l’Ouest et du Centre (UK-WCAF) sur le commerce et l’investissement a ouvert ses travaux, le 12 novembre 2025, à l’Hôtel 2 Février, à Lomé. Prévue pour deux jours, cette rencontre qui regroupe plus de 600 décideurs, investisseurs et chefs d’entreprises de plusieurs pays, est un espace dédié à bâtir de nouvelles opportunités économiques entre l’Afrique francophone et le Royaume-Uni. L’idée étant de marquer une nouvelle étape dans leur coopération économique.
Ces assises de haut niveau, 4e édition du genre, ont été lancées par le Président du Conseil, Faure Essozimna Gnassingbé, sur le thème « De succès en succès ». Présents à cette rencontre, des membres du gouvernement et d’institutions de la République, de missions diplomatiques, des opérateurs économiques et une kyrielle de personnalités attitrées, venues de divers horizons.

Photo de famille du PC, Faure Gnassingbé, les chefs d’institutions de la République et les animateurs d’un panel
Pour la première fois dans l’histoire de l’organisation, le forum Royaume-Uni-Afrique francophone de l’Ouest et du Centre (UK-WCAF) se tient sur le sol africain et sans surprise, c’est au Togo qui accueille cet événement de grande envergure. La quatrième édition réunit, du 12 au 13 novembre 2025, à Lomé, des représentants d’une dizaine de pays africains, ainsi que des responsables économiques et diplomatiques du Royaume-Uni. L’objectif principal de ce forum est de renforcer les échanges commerciaux et les partenariats d’investissement entre l’Afrique francophone et le monde anglophone. Il constitue également une plateforme stratégique visant à renforcer les échanges économiques, stimuler l’investissement privé et soutenir une croissance durable en Afrique de l’Ouest et du Centre.
Il est organisé conjointement par le gouvernement togolais et le département britannique chargé de la croissance économique, ainsi que d’autres partenaires, tels UK Export Finance et Developing Markets Associates (DMA Invest). Les travaux vont mettre en lumière les priorités économiques des Etats participants et présenter les réformes engagées pour attirer les investissements.
Loin d’être anodin, le choix du Togo est le témoignage de la reconnaissance du pays comme un hub économique régional de premier plan, un pôle stratégique qui consacre l’important rôle du Togo dans la diversification de ses partenariats économiques, dans l’amélioration du climat des affaires. Ce qui induit l’attrait de nouveaux investisseurs et la promotion d’une diplomatie économique ouverte et pragmatique, depuis son adhésion au Commonwealth en 2022.
Ce Forum UK-WCAF IV se présente comme une aubaine pour le Togo et d’autres pays participants de présenter leurs opportunités d’investissement et de partenariat, notamment dans les secteurs clés tels que l’agriculture, l’industrie, les infrastructures et les services, l’énergie, la logistique, la finance et le numérique. Ceci, à travers des thématiques cruciales pour la croissance et la résilience économique du continent : l’accès au financement, le soutien aux Petites et Moyennes Entreprises (PME), l’assurance et la réassurance, l’éducation.
En effet, le Togo a enregistré de grandes avancées dans l’amélioration du climat des affaires et le développement d’infrastructures modernes. Ce qui a contribué à attirer les investisseurs étrangers. Ces échanges vont ouvrir la voie à de nouvelles collaborations dans le cadre du Developing Countries Trading Scheme, qui accorde un accès préférentiel au marché britannique pour plusieurs pays africains, dont le Togo. Ils contribueront, à n’en point douter, à renforcer la position du Togo comme un partenaire économique incontournable en Afrique de l’Ouest et au-delà.

Membres du gouvernement et autres personnalités à la rencontre.
Eriger des points de prospérité en faisant tomber les barrières économiques
Dans son discours d’ouverture, le Président du Conseil, Faure Essozimna Gnassingbé, a souligné que le Togo est honoré d’accueillir ce forum de haut niveau, un symbole retentissant d’un partenariat qui s’enracine davantage dans la réalité africaine. Il a centré son intervention sur cinq axes majeurs, s’articulant autour d’une commune ambition du Togo et du Royaume-Uni. Ambition fondée sur le passage d’une relation d’assistance reposant sur des dons à de véritables relations économiques basées sur l’échange, l’investissement, la création de valeurs et la complémentarité des savoir-faire. « Nous avons beaucoup à gagner ensemble. Notre continent offre la jeunesse, les ressources et le potentiel d’innovation »,a-t-il dit.
Le PC a évoqué l’importance des infrastructures qui, selon lui, sont des leviers régionaux de souveraineté, de croissance et de compétitivité, dans lesquels il faut beaucoup investir. Il estime que la création des chaînes de valeur doit prendre en compte l’innovation, l’entrepreneuriat et l’inclusion, en faisant entrer des acteurs locaux. « Pour cela, ils n’ont pas vraiment besoin d’assistance, mais de partenariats intelligents. Ils manquent d’accès au capital, à la formation et aux partenariats technologiques. Le Royaume-Uni peut jouer un rôle clé dans cet écosystème, en soutenant l’investissement patient, en connectant les incubateurs et les fonds d’innovation. Investir dans les PME africaines, aujourd’hui, c’est le pari le plus rentable sur l’avenir du continent », a souligné le Président du Conseil.
Les autres points concernent la croissance verte et la révolution numérique (grands accélérateurs de croissance), ainsi que l’intégration régionale de l’Afrique francophone, qui constitue le moteur d’un marché africain ouvert sur le monde. Selon le Président du Conseil, « le succès de ce forum dépendra de notre capacité à penser au-delà de nos frontières nationales. Penser le développement pays par pays n’a plus vraiment beaucoup de sens. L’intégration régionale est notre meilleur outil pour réussir à l’échelle mondiale… Je crois fermement que la postérité de demain reposera sur ces deux piliers, énergie propre et innovation numérique ».
Divers secteurs de financement à scruter
Le Président du Conseil, Faure Gnassingbé, par ailleurs, a invité les investisseurs britanniques à regarder vers l’avenir aux côtés de l’Afrique, à investir, non seulement dans les infrastructures classiques, mais aussi dans les frontières de la croissance africaine, dans l’économie verte, la transformation locale des matières premières critiques, la finance digitale et les industries créatives…
L’envoyé spécial du Premier ministre britannique en Afrique de l’Ouest, Ben Coleman, a salué le Président du Conseil pour ses qualités « exceptionnelles » et le rôle de médiation qu’il joue dans les conflits, ainsi que la stabilité politique et institutionnelle, dont le Togo fait preuve, éléments ayant milité en faveur de son choix pour abriter ce forum. Il s’est réjoui des partenariats déjà accomplis.
Situant les enjeux de la rencontre, il a indiqué que le forum est destiné à mettre à l’échelle ce qui a réussi, mais aussi à implémenter ce qui se dit. En outre, M. Coleman a dit la disponibilité du Royaume-Uni à accompagner l’Afrique et le Togo, en particulier, dans les domaines de l’énergie, des changements climatiques, du digital, de la santé et des minéraux critiques.

Signature du protocole d’accord entre les parties togolaise et britannique
Le ministre de l’Economie et du Budget, M. Essowè Georges Barcola, a partagé les exploits du Togo avec les multiples réformes lui ayant permis de « s’affirmer désormais comme un pôle d’investissement sûr ».
Durant les deux jours, les travaux seront meublés de causeries informelles, de Country sessions, déjeuners de réseautage, des tables-rondes et panels ministériels sur l’attractivité de l’investissement, le cadre légal et incitatif, la sécurisation des projets, les mesures de gestion de risques, les avantages fiscaux, etc.
Du reste, une signature d’accord, portant sur un ensemble de projets d’une enveloppe de 250 milliards de FCFA est intervenue entre le Togo et le Royaume-Uni, au cours de la cérémonie d’ouverture.
Zeus POUH-PEKA
Clémentine PANASSA
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