Un conclave national de haut niveau sur le Programme National de Développement (PND) a eu lieu, samedi 23 juin 2018, au nouveau palais de la présidence de la République. Présidée par le Premier ministre, Komi Selom Klassou, cette assise, qui a regroupé les membres du gouvernement, des hauts cadres de l’administration, des experts internationaux et nationaux, des responsables du secteur privé, a permis de plancher sur les défis à la réalisation et sur les meilleurs moyens de réussir la mise en œuvre du PND pour 2018-2022.
Partager la vision à moyen terme tel que décliné à travers le Programme National de Développement (PND-2018-2022) qui succède à la SCAPE, disséminer l’information sur les priorités qui fondent la stratégie de développement proposée par le PND, créer une synergie d’action entre les différents acteurs impliqués dans la réalisation des objectifs visés par ce programme sont, entre autres, les grands points qui ont motivé la tenue d’une retraite nationale de haut niveau sur le PND.
En effet, le PND 2018-2022 est fondé sur la volonté du chef de l’Etat, de changer de paradigme pour transformer structurellement l’économie togolaise en focalisant l’ensemble des efforts sur des axes stratégiques et sur des projets structurants. Ainsi, il s’agit d’un nouvel élan pour le Togo dans sa marche vers la transformation structurelle de son économie. Cette rencontre de haut niveau a été un cadre de réflexion qui trace des orientations permettant de poursuivre dans la stratégie de mobilisation des fonds. Une mobilisation des ressources financières qui prendra son envol « au travers d’évènements orientés business » allant dans le sens de présenter cette stratégie aux investisseurs privés afin de les inviter à investir dans le pays.
« Afin de faciliter cette mobilisation des investisseurs privés, le gouvernement s’engage à poursuivre sa politique destinée à assainir le cadre macroéconomique dans la continuité des actions menées et saluées dans le cadre d’une part du programme conclu avec le fonds monétaire international mais aussi de l’admission du Togo à l’initiative Compact With africa du G20 ».
Les grands piliers du programme
Le gouvernement est conscient que les efforts doivent être intensifiés pour jeter et consolider les bases de l’émergence future du Togo, d’ici à 2030. Pour ce faire, un diagnostic dégage les principaux défis du PND auxquels le pays doit s’attaquer pour mieux se positionner sur la voie de la transformation structurelle de l’économie. Il est question notamment de développer une chaîne logistique et de transport autour du Port Autonome de Lomé (PAL) en l’intégrant à un réseau de transport rénové en vue de créer un hub logistique et un corridor de développement compétitif, développer des chaînes de valeur dans le secteur agro-sylvo-pastoral par la mise en place des agropoles fédérant plusieurs activités, la réduction du déficit en fourniture de services énergétiques, l’inclusion sociale et financière qui devraient assurer une meilleure redistribution des retombées de la croissance, etc.
L’autre pilier concerne la vision de développement et des axes stratégiques. Il est caractérisé par la mise en œuvre des principes relatifs à une orientation aux axes stratégiques à savoir : mettre en place un hub logistique et un centre d’affaires de premier ordre dans la sous-région, développer des pôles de transformation agricole, manufacturiers et d’industries extractives et consolider le développement social et renforcer les mécanismes d’inclusion.
Au sortir des travaux, plusieurs personnalités et acteurs ont salué cette initiative et ont exprimé leur satisfaction pour ce nouveau processus de développement décidé par le chef de l’Etat. Le secrétaire général au ministère de la Planification du Développement, M. Etsri Homevor, le directeur Groupe, Marchés des Capitaux, gestion d’Actifs et de Fortune à Ecobank, M. Aithnard Paul-Harry, le conseiller spécial du président de la République, Mme Reckya Madougou tout comme le conseiller du chef de l’Etat et le Représentant-Résident du FMI au Togo, respectivement M. Stanislas Baba et Dr Jules Tapsoba Sampawi, ont relevé que le PND s’est appuyé fortement sur un certain nombre d’acquis et potentiels résultants de la mise en œuvre des stratégies antérieures. Ils ont précisé que durant les travaux, toute la quintessence du plan a été partagée et tout le monde s’accorde qu’il faut aujourd’hui changer de paradigme en termes de développement économique et social.
« Le changement au niveau des approches, au niveau des objectifs et le changement au niveau des modalités de mise en œuvre sont importants. Il est acquis que si nous voulons surmonter la politique de lutte contre la pauvreté, nous devons nous montrer audacieux, ambitieux. Nous sommes dans un monde en compétition, d’exigence et le Togo se doit d’être exigent envers lui-même. Ce qui est intéressant aujourd’hui, c’est de dire que nous avons eu une approche participative dans ce programme, une approche inclusive. C’est dire que le PND n’est pas un produit du gouvernement, il est le produit de l’ensemble des acteurs… », peut-on indiqué. Aussi, ont-ils reconnu avoir travaillé sur des pistes très innovantes du développement et ont reconnu la place prépondérante du secteur privé pour réussir de façon collective ce plan. Ainsi, l’amélioration du climat des affaires reste une des conditions. Ils se sont félicités de cet engagement pris par l’ensemble des acteurs d’intégrer la vision que le chef de l’Etat a pour le Togo, un pays qui s’engage résolument à lutter contre les défis de l’heure.
Jules LEMOU
RSS