La 23e réunion du comité ministériel du Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) a s’est tenue, samedi 22 mai, à l’hôtel 2 Février à Lomé, en virtuelle et en présentielle. Les ministres de tutelle de GIABA ont adopté les rapports produits par la commission technique qui a fini ses travaux la veille ainsi que ceux préparés par le secrétariat du GIABA. La décision la plus important a été l’adoption du rapport d’évaluation mutuelle du Bénin. L’ouverture des travaux a été présidée par le Premier ministre, Mme Victoire Tomégah-Dogbé, qui a témoigné l’attachement des autorités togolaises aux questions de Lutte contre le Blanchiment de Capitaux et le Financement du Terrorisme (LBC/FT) dans la sous-région.
Le comité ministériel du Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA), composé des ministres des Finances, de la Justice, de l’Intérieur ou de la Sécurité, selon les appellations des pays, est l’instance de décision de l’institution. Ce comité a tenu sa 23e réunion le samedi 22 mai, à l’hôtel 2 Février, à Lomé, en virtuelle et en présentielle. Cette rencontre a été marquée par l’examen et l’adoption, entre autres, du rapport récapitulatif d’activités du directeur général, du rapport du sous-comité sur la révision des statuts du GIABA, des rapports de la plénière extraordinaire et de la 23e réunion de la commission technique, ainsi que du rapport d’évaluation mutuelle du deuxième cycle de la république du Bénin.
Ces assises ont aussi été une opportunité pour les ministres de tutelle d’apprécier les résultats obtenus par le secrétariat du GIABA et les Etats membres dans la mise en œuvre des mesures préventives et répressives de Lutte contre le Blanchiment de Capitaux et le Financement du Terrorisme (LBC/FT) durant la période sous revue. Le comité a enfin examiné le mémorandum sur le programme d’amélioration de l’efficacité du GIABA, initié par le Groupe d’Action Financière (GAFI), impliquant les Etats membres et le rôle du comité ministériel.
Les défis à relever par la Groupe
A l’ouverture des travaux, le directeur général du GIABA, M. Kimelabalou Aba, a relevé que les défis auxquels est confronté GIABA se déclinent sous deux angles : Au niveau des Etats membres, a-t-il expliqué, on note une porosité des frontières, le manque de moyens adéquates accordés aux acteurs engagés dans la LBC/FT, l’insuffisance de coopération entre ces acteurs, l’étendue des frontières qui rendent difficiles la gestion des territoires, le transport physique des espèces, qui peuvent faciliter le financement des activités du terrorisme.
Au niveau du GIABA, selon M. Kimelabalou Aba, depuis 2012-2013, les recrutements ont été gelés par les instances de la CEDEAO. Donc, le GIABA souffre lui-même de l’insuffisance du personnel qui impact sur la production de ses activités. Il a salué et félicité l’engagement politique de haut niveau pris par le gouvernement togolais, et qui s’est concrétisé par l’adoption de plusieurs mesures juridiques et institutionnelles, afin de renforcer la bonne gouvernance et faire face aux menaces de BC/FT ainsi que à la criminalité organisée.
Le Premier ministre, Mme Victoire Tomégah-Dogbé, de son côté, a fait remarquer que l’environnement sécuritaire de la sous-région ouest-africaine est de plus en plus marqué le terrorisme et le crime organisé. « De plus, la criminalité financière gagne de jour en jour davantage du terrain. Cette situation nous interpelle et nous avons l’impérieuse obligation d’unir nos efforts et renforcer notre coopération pour mener des actions et le partage des informations en vue de lutter efficacement contre le BC/FT », a-t-elle lancé.
C’est pourquoi, GIABA a besoin du soutien continuelle des gouvernements et ceci, pour plusieurs raisons. Selon Mme Victoire Tomégah-Dogbé, GIABA est au cœur de la lutte ardue contre le financement du terrorisme et le blanchiment des capitaux dans notre sous-région. Il appuie, de façon remarquable, les Etats dans la conduite de cette lutte pour permettre à ces derniers d’atteindre les objectifs visés. GIABA offre aussi un espace d’échange et d’expérience entre les différents pays, dans un cadre de convergence leur permettant de conserver les standards internationaux.
Le président du comité ministériel du GIABA, ministre ghanéen des Finances, M. Kenneth Ofori-Atta, pour sa part, a invité les gouvernements des Etats membres à conjuguer leurs efforts pour combattre les criminels, déceler leurs sources de financements et les bloquer. Selon lui, COVID-19 a affecté sérieusement les économies africaines et il faut mener des réflexions approfondies en vue de trouver des approches de solutions adéquates. Ceci, afin de permettre à GIABA de continuer à lutter efficacement contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
El Hadj Moussouloumi BOUKARI
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